[CRITIQUE] : Comme un fils
Réalisateur : Nicolas Boukhrief
Avec : Vincent Lindon, Karole Rocher, Stefan Virgil Stoica, Sorin Mihai,…
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min.
Synopsis :
Jacques Romand est un professeur qui a perdu sa vocation. Témoin d’une agression dans une épicerie de quartier, il permet l’arrestation de l’un des voleurs : Victor, 14 ans. Mais en découvrant le sort de ce gamin déscolarisé que l’on force à voler pour survivre, Jacques va tout mettre en œuvre pour venir en aide à ce jeune parti sur de si mauvais rails. Quitte à affronter ceux qui l’exploitent. En luttant contre les réticences mêmes de Victor pour tenter de lui offrir un avenir meilleur, Jacques va changer son propre destin...
Critique :
Victor (le nouveau venu Stefan Virgil Stoica, impressionnant) a 14 ans au compteur, est un gamin déscolarisé que l’on force à voler pour survivre, et de toutes les manières possibles - du vol à l'étalage au pickpocket dans le métro, en passant par le cambriolage.
Dénué de tout code moral et de toute éducation, il vole pour ne pas subir les coups et la violence d'un oncle abusif.
Un jour, il croise la route de Jacques Romand, un prof déçu et aigri qui mène une vie solitaire.
Instinctivement, son instinct d'éducateur se réveille à son contact, et il va tout faire pour lui venir en aide malgré les réticences et l'hostilité d'un môme à qui jamais rien n'a été donné.
Mais il va vite réaliser que même au coeur du pays des droits de l'homme, la réinsertion n'est pas permise pour tous...
Comme un fils, estampillé nouvel effort d'un Nicolas Boukhrief qu'on avait laissé avec le solide thriller Trois jours et une vie en 2018, tire toute son essence d'un leitmotiv puissant, nécessaire : démonter en règle les préjugés faciles envers la communauté Roms, l'anti-tsiganisme, férocement imprégné au sein de la pensée collective de notre société sédentaire depuis des siècles (le Moyen Âge, au moins), et qui a fait naître une pluie d'actes de violences innommables, jusqu'au génocide pendant les heures sombres du nazisme - qui oui, n'a pas uniquement concerné que le peuple juif.
Tout un programme donc, louable et complexe à la fois, qui pouvait devant la caméra (et la plume) d'un cinéaste malhabile et/où opportuniste, virer à la caricature ou même au chantage moral, au coeur d'un (mélo)drame socialo-maladroit à la rhétorique vulgaire.
Quand bien même son titre - racoleur - laisse présager du contraire (voire même, tout simplement, la présence en tant que rôle titre d'un Vincent Lindon qui pouvait incarner sa plus grande force comme sa plus grande faiblesse), il n'en est point question avec Comme un fils, tant l'approche de Boukhrief, politique mais surtout humaniste (optique que semble avoir perdu les frangins Dardenne sur leurs derniers films), joue la carte d'une vérité au plus près des corps et des âmes, épousant la frénésie d'une compréhension, d'un apprivoisement mutuel entre deux êtres brisés tentant de vaincre les préjugés et l'ignorance, pour survivre dans un monde cruel et impartial.
Dénué de tout sentimentalisme putassier, à la fois vulnérable et désespéré, Comme un fils, même s'il est sensiblement cousu de fil blanc, n'en reste pas moins un drame touchant et humain mettant au centre des débats la condition sociale et l'accueil fait à la communauté Roms.
Pas forcément le terrain sur lequel on aurait pensé retrouver Nicolas Boukhrief, tant mieux.
Jonathan Chevrier
Avec : Vincent Lindon, Karole Rocher, Stefan Virgil Stoica, Sorin Mihai,…
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min.
Synopsis :
Jacques Romand est un professeur qui a perdu sa vocation. Témoin d’une agression dans une épicerie de quartier, il permet l’arrestation de l’un des voleurs : Victor, 14 ans. Mais en découvrant le sort de ce gamin déscolarisé que l’on force à voler pour survivre, Jacques va tout mettre en œuvre pour venir en aide à ce jeune parti sur de si mauvais rails. Quitte à affronter ceux qui l’exploitent. En luttant contre les réticences mêmes de Victor pour tenter de lui offrir un avenir meilleur, Jacques va changer son propre destin...
Critique :
Dénué de tout sentimentalisme putassier, à la fois vulnérable et désespéré, #CommeUnFils, même s'il est sensiblement cousu de fil blanc, n'en reste pas moins un drame touchant et humain mettant au centre des débats la condition sociale et l'accueil fait à la communauté Roms. pic.twitter.com/ig8sgm2g2X
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 6, 2024
Victor (le nouveau venu Stefan Virgil Stoica, impressionnant) a 14 ans au compteur, est un gamin déscolarisé que l’on force à voler pour survivre, et de toutes les manières possibles - du vol à l'étalage au pickpocket dans le métro, en passant par le cambriolage.
Dénué de tout code moral et de toute éducation, il vole pour ne pas subir les coups et la violence d'un oncle abusif.
Un jour, il croise la route de Jacques Romand, un prof déçu et aigri qui mène une vie solitaire.
Instinctivement, son instinct d'éducateur se réveille à son contact, et il va tout faire pour lui venir en aide malgré les réticences et l'hostilité d'un môme à qui jamais rien n'a été donné.
Mais il va vite réaliser que même au coeur du pays des droits de l'homme, la réinsertion n'est pas permise pour tous...
Copyright 2023 Eskwad |
Comme un fils, estampillé nouvel effort d'un Nicolas Boukhrief qu'on avait laissé avec le solide thriller Trois jours et une vie en 2018, tire toute son essence d'un leitmotiv puissant, nécessaire : démonter en règle les préjugés faciles envers la communauté Roms, l'anti-tsiganisme, férocement imprégné au sein de la pensée collective de notre société sédentaire depuis des siècles (le Moyen Âge, au moins), et qui a fait naître une pluie d'actes de violences innommables, jusqu'au génocide pendant les heures sombres du nazisme - qui oui, n'a pas uniquement concerné que le peuple juif.
Tout un programme donc, louable et complexe à la fois, qui pouvait devant la caméra (et la plume) d'un cinéaste malhabile et/où opportuniste, virer à la caricature ou même au chantage moral, au coeur d'un (mélo)drame socialo-maladroit à la rhétorique vulgaire.
Quand bien même son titre - racoleur - laisse présager du contraire (voire même, tout simplement, la présence en tant que rôle titre d'un Vincent Lindon qui pouvait incarner sa plus grande force comme sa plus grande faiblesse), il n'en est point question avec Comme un fils, tant l'approche de Boukhrief, politique mais surtout humaniste (optique que semble avoir perdu les frangins Dardenne sur leurs derniers films), joue la carte d'une vérité au plus près des corps et des âmes, épousant la frénésie d'une compréhension, d'un apprivoisement mutuel entre deux êtres brisés tentant de vaincre les préjugés et l'ignorance, pour survivre dans un monde cruel et impartial.
Copyright 2023 Eskwad |
Dénué de tout sentimentalisme putassier, à la fois vulnérable et désespéré, Comme un fils, même s'il est sensiblement cousu de fil blanc, n'en reste pas moins un drame touchant et humain mettant au centre des débats la condition sociale et l'accueil fait à la communauté Roms.
Pas forcément le terrain sur lequel on aurait pensé retrouver Nicolas Boukhrief, tant mieux.
Jonathan Chevrier