[CRITIQUE/RESSORTIE] : Une Histoire vraie
Réalisateur : David Lynch
Avec : Richard Farnsworth, Sissy Spacek, Harry Dean Stanton, Jane Galloway Heitz,…
Distributeur : Carlotta Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min
Date de sortie : 3 novembre 1999
Date de ressortie : 21 février 2024
Synopsis :
Alvin Straight, vétéran de 73 ans, vit avec sa fille Rose dans une petite ville de l’Iowa. Lorsqu’il apprend que son frère Lyle a été victime d’une attaque, le vieil homme décide de renouer avec lui, après dix ans de silence. Malgré son état de santé problématique, Alvin est résolu à entreprendre le long voyage qui le sépare de son frère. Privé de permis de conduire à cause de sa mauvaise vue, il va devoir effectuer plusieurs centaines de kilomètres sur sa tondeuse à gazon...
Critique :
Considéré, à raison, comme une anomalie au sein de la filmographie savoureusement étrange et singulière de David Lynch, le doux et lyrique bijou qu'est Une Histoire Vraie (dont on préférera le titre original, encore plus évocateur, The Straight Story) pourrait, assez vulgairement il est vrai, se voir comme la plus pure tranche du mythique Americana d'antan so Fordien qui émane sporadiquement dans toute son oeuvre, la vérité simple et subtile qui se cache derrière les sempiternelles passage au légendaire Twede's Cafe.
Véritable balade apaisée et apaisante, tout en humilité et loin d'être aussi anecdotique/mineure comme beaucoup l'affirment, qui voit le cinéaste traverser son propre pays avec nostalgie et sérénité, le film s'affranchit avec délicatesse de la noirceur cynique des efforts précédents du bonhomme, sans pour autant renier sa sensibilité décalée, ni la franchise désarmante qui va avec, et encore moins sa propension à joliment se perdre dans des introspections - souvent - oniriques, tant son étrangeté se niche cette fois non pas dans un fantastique déglingué, mais dans la banalité du quotidien.
Simple (mais point simpliste) et expurgé de toute fioriture putassière, on y suit l'histoire - vraie donc - d'Alvin Straight, veuf et vétéran de 73 ans, vivant dans un petit bled tranquille de l’Iowa, qui apprend un jour que son frangin, Lyle, avec qui il est brouillé depuis dix piges, vient de faire un AVC.
Malgré son état de santé lui aussi vacillant, et le fait qu'il soit privé de permis de conduire à cause de sa mauvaise vue, il fait le plein de cigares et de Braunschweiger, grimpe sur sa tondeuse à gazon et franchit la distance de plusieurs centaines de kilomètres qui le sépare de son frère, à 16 km/h...
Embaumé dans la chaleureuse et mélodique partition acoustique d'Angelo Badalamenti, volontairement à la marge autant de toute l'œuvre de Lynch (même si sa mise en scène, aérienne et précise, est reconnaissable entre mille), que d'une société contemporaine frénétique perdant de plus en plus ses valeurs (solidarité, fraternité, entraide), Une Histoire Vraie, qui regorge de scènes déchirantes, se fait une parenthèse généreuse et sentimentale au rythme assuré et tranquille, l'affirmation mesurée d'un cinéaste capable de laisser s'exprimer sa mélancolie avec bienveillance.
A Country for a good old man.
Jonathan Chevrier
Avec : Richard Farnsworth, Sissy Spacek, Harry Dean Stanton, Jane Galloway Heitz,…
Distributeur : Carlotta Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min
Date de sortie : 3 novembre 1999
Date de ressortie : 21 février 2024
Synopsis :
Alvin Straight, vétéran de 73 ans, vit avec sa fille Rose dans une petite ville de l’Iowa. Lorsqu’il apprend que son frère Lyle a été victime d’une attaque, le vieil homme décide de renouer avec lui, après dix ans de silence. Malgré son état de santé problématique, Alvin est résolu à entreprendre le long voyage qui le sépare de son frère. Privé de permis de conduire à cause de sa mauvaise vue, il va devoir effectuer plusieurs centaines de kilomètres sur sa tondeuse à gazon...
Critique :
#UneHistoireVraie ou une balade apaisée et humble qui voit David Lynch s'affranchir de la noirceur cynique de ses meilleurs efforts, pour mieux traverser avec sérénité une Amérique profonde qui lui permet d'exprimer tout en délicatesse sa mélancolie. A Country for an old good man pic.twitter.com/8mzoSxYQHY
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 23, 2024
Considéré, à raison, comme une anomalie au sein de la filmographie savoureusement étrange et singulière de David Lynch, le doux et lyrique bijou qu'est Une Histoire Vraie (dont on préférera le titre original, encore plus évocateur, The Straight Story) pourrait, assez vulgairement il est vrai, se voir comme la plus pure tranche du mythique Americana d'antan so Fordien qui émane sporadiquement dans toute son oeuvre, la vérité simple et subtile qui se cache derrière les sempiternelles passage au légendaire Twede's Cafe.
Copyright Carlotta Films |
Véritable balade apaisée et apaisante, tout en humilité et loin d'être aussi anecdotique/mineure comme beaucoup l'affirment, qui voit le cinéaste traverser son propre pays avec nostalgie et sérénité, le film s'affranchit avec délicatesse de la noirceur cynique des efforts précédents du bonhomme, sans pour autant renier sa sensibilité décalée, ni la franchise désarmante qui va avec, et encore moins sa propension à joliment se perdre dans des introspections - souvent - oniriques, tant son étrangeté se niche cette fois non pas dans un fantastique déglingué, mais dans la banalité du quotidien.
Simple (mais point simpliste) et expurgé de toute fioriture putassière, on y suit l'histoire - vraie donc - d'Alvin Straight, veuf et vétéran de 73 ans, vivant dans un petit bled tranquille de l’Iowa, qui apprend un jour que son frangin, Lyle, avec qui il est brouillé depuis dix piges, vient de faire un AVC.
Malgré son état de santé lui aussi vacillant, et le fait qu'il soit privé de permis de conduire à cause de sa mauvaise vue, il fait le plein de cigares et de Braunschweiger, grimpe sur sa tondeuse à gazon et franchit la distance de plusieurs centaines de kilomètres qui le sépare de son frère, à 16 km/h...
Copyright Carlotta Films |
Embaumé dans la chaleureuse et mélodique partition acoustique d'Angelo Badalamenti, volontairement à la marge autant de toute l'œuvre de Lynch (même si sa mise en scène, aérienne et précise, est reconnaissable entre mille), que d'une société contemporaine frénétique perdant de plus en plus ses valeurs (solidarité, fraternité, entraide), Une Histoire Vraie, qui regorge de scènes déchirantes, se fait une parenthèse généreuse et sentimentale au rythme assuré et tranquille, l'affirmation mesurée d'un cinéaste capable de laisser s'exprimer sa mélancolie avec bienveillance.
A Country for a good old man.
Jonathan Chevrier