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[CRITIQUE] : La nuit d'Orion


Réalisateur : Sean Charmatz
Avec : avec les voix de Jacob Tremblay, Paul Walter HauserWerner HerzogCarla GuginoAngela Bassett, Colin Hanks,…
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Avrnture, Animation, Comédie, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h30min

Synopsis :
Orion a peur de tout et surtout de l'obscurité. Bientôt, l'incarnation du noir " Dark " entraîne Orion dans un tour du monde pour lui prouver qu'il n'y a rien à craindre de la nuit.



Critique :


Quoiqu'en diront les mauvaises langues (plus faciles à contredire qu'on le pense), le catalogue animation de Netflix, sensiblement nourrit par un tandem Sony Pictures/Dreamworks Animation qui bazarde à l'aveugle même ses meilleurs efforts, s'avère décemment plus défendables que la majorité des catalogues des grosses majors Hollywoodiennes, d'autant qu'elle n'hésite jamais à mixer les tons que les genres (traditionnel, stop-motion,...).

Du Pinocchio de Guillermo Del Toro au Monstre des mers de Chris Williams en passant par Wendell & Wild de Henry Selick, Les Mitchell contre les Machines de Mike Rianda, Nimona de Nick Burno et Troy Quane où encore Le Dragon-génie de Chris Appelhans pour ne parler que des plus récents, les bons exemples sont nombreux.

Copyright 2023 DreamWorks Animation

Sensiblement dans la veine artistique du magnifique Les Cinq Légendes de Peter Ramsey, La Nuit d'Orion de Sean Charmatz (basé sur le livre éponyme de Emma Yarlett) rejoint le cercle très fermé des bonnes pioches grâce à un argument de taille : la plume de Charlie Kaufman, qui vient savoureusement faire bousculer dans le bizarre le plus complet, ce qui n'aurait pu/du être qu'une séance animée standard, sur un gamin - Orion donc - effrayé par le noir jusqu'à ce que celui-ci prenne vie, et lui dévoile les merveilles que cache la nuit (notamment son joli catalogue de divinités/personnalités hautes en couleurs) pour mieux lui faire surmonter ses peurs et son anxiété.

Ce qui débute dès lors comme un doux et familier conte de fée, prend donc très vite les contours d'une fantastique aventure méta (puisque l'on apprend que l'histoire nous est conté par Orion lui-même, à l'âge adulte et à sa propre fille, Hypatia) à la fois profondément étrange et étrangement profond, sur l'anxiété et la difficulté de grandir dans un monde où être adulte ne signifie pas forcément, que nos angoisses enfantines nous quittent, ou reconnaître nos peurs ne veut pas dire forcément qu'elles seront plus simple à affronter/dépasser.

Copyright 2023 DreamWorks Animation

À l'instar d'un Vice-Versa, en plus baroque, le film distille avec justesse et pertinence, le fait que tout n'est définitivement pas rose dans nos existences, et qu'avoir peur est quelque chose d'inhérent à nos vies, quand bien même c'est une part plus ou moins importante chez la plupart d'entre-nous.
Merveilleusement excentrique, créatif et introspectif, porté par une animation à la beauté éthérée, La Nuit d'Orion, définitivement le film d'animation familial le plus Kaufman-esque qui soit, est de ces séances délicieusement dense et intelligente qui nous rappelle que pendant un temps, DreamWorks était l'égale de Pixar...


Jonathan Chevrier
 

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