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[CRITIQUE] : Ma Part de gaulois


Réalisateur : Malik Chibane
Avec : Adila BendimeradAbdallah CharkiLyes SalemCif-Eddine Garda,…
Distributeur : Alba Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h31min

Synopsis :
Destiné à un CAP Mécanique, Mourad se retrouve finalement en cursus général grâce aux stratagèmes de sa mère. Objectif : le bac ! Une formalité pour les "français" du centre-ville mais un événement sismique pour Mourad et son entourage : le premier de la cité à aller jusqu'au bac ! Dans son lycée général, séparé de ses copains du quartier, il rencontre de nouveaux amis qui lui font découvrir la musique. Avec en fond sonore les rumeurs accompagnant l’arrivée au pouvoir de Mitterrand au printemps 1981, la Mère avait tout imaginé, sauf que son Mourad soit totalement indifférent au sacro-saint baccalauréat, en assumant sa Part de Gaulois.

D'après le récit Ma Part de gaulois de Magyd Cherfi (Zebda).




Critique :


Discours méprisant de notre cher président oblige (" gaulois réfractaires "... les frissons), il y a presque (carrément en fait, n'ayons pas peur des mots) une connotation négative autour du terme gaulois pour beaucoup d'entre nous, au-delà de la connotation historique que ce terme implique (ainsi qu'un rapport à nos propres origines), où même, plus vulgairement, de ce qu'il convoque d'un point de vue culturel (qui dit gaulois dit Astérix et Obélix, c'est stupide mais c'est comme ça).

Copyright Ulrich Lebeuf

C'est un sentiment, stupide on le conçoit (mais surtout totalement indépendant de la volonté du film en question, et encore moins de son pendant littéraire), qui nous parcourt à la lecture du titre du neuvième long-métrage du cinéaste Malik Chibane, Ma Part de gaulois, hérité du roman - très autobiographique - dont il se fait une libre adaptation, signé Magyd Cherfi, chanteur et parolier du groupe toulousain Zebda (instant référence de boomer).

Autant comédie sociale complice et absurde à l'italienne, que récit initiaque/d'émancipation pertinent et attachant, la péloche fixe sa narration sur les atermoiements et les tribulations à la fois familiale et scolaire, dans la France du début des années 80 et sous-Mitterrand, du jeune Mourad, jeune adolescent francais mais immigré aux yeux du monde, dont la mère déterminée, Nacera (magnifique Adila Medimerad), décide de piloter d'une main de fer les études, pour qu'il soit le premier môme de sa cité toulousaine à repartir avec le bac en poche, armé absolue a ses yeux pour qu'il réussisse dans la vie.
Évidemment, tout ne sera pas si simple, les études comme le plan faussement bien huilé de la matriarche, même si ce nouvel horizon " studieux " va permettre à Mourad de ce découvrir une passion pour la musique - et le porno.

Copyright Ulrich Lebeuf

Alors certes, s'il ne pète pas fondamentalement dans la soie de l'originalité, et que la mise en scène de Chibane manque sensiblement de peps, c'est dans le coeur de son propos sous fond de partage et d'inclusion, que Ma Part de gaulois tire toute sa force, et encore plus à une heure où le racisme et les préjugés faciles et abjectes (surtout envers la communauté musulmane), commencent à pourrir une France qui devrait pourtant plus que jamais être soudée.
Pas révolutionnaire pour un sou donc, mais rafraîchissant et nécessaire.


Jonathan Chevrier


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