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[CRITIQUE] : HLM Pussy


Réalisatrice : Nora El Hourch

Avec : Leah Aubert, Médina Diarra, Salma Takaline, Bérénice Bejo,...
Distributeur : Paname Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Marocain.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Amina, Djeneba et Zineb, trois adolescentes inséparables, postent sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l’agresseur de l’une d’entre elles. Elles devront choisir entre sauver leur amitié ou céder face aux pressions.



Critique :


Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, la réalisatrice Noura El-Hourch raconte comment elle pensait que son premier long-métrage, HLM Pussy, avait pris dix ans à se faire et la façon dont elle croyait  que la ferveur du mouvement #MeToo allait rendre son traitement obsolète. Dans une période où la toxicité masculine se répand encore bien trop souvent sur les réseaux sociaux, son film s’avère d’autant plus important qu’il n’hésite pas à prendre des chemins moins attendus tout en étant ouvertement revendicateur. Préparez-vous car il ne serait pas étonnant, au vu de sa gestion thématique, que l’on se trouve face à un titre clairement important dans le paysage cinématographique français de cette année.

Copyright Paname Distribution

En déviant rapidement de l’image que l’on accorde trop souvent à la banlieue au cinéma, HLM Pussy revendique déjà des contours politiques passionnants. Il se dégage très vite une énergie plus que communicative, celle de son trio principal absolument remarquable. Léah Aubert, Médina Diarra et Salma Takaline apportent rapidement une énergie commune prenante tout en se distinguant par leurs personnalités et leur inscription sociale respective. Quand une vidéo prise en cachette se voit diffusée par l’une d’entre elles, il en ressort une colère diffuse sur le traitement accordé à des hommes se voulant séducteurs mais ne faisant qu’étouffer et toxifier par certains comportements.

Là, les réactions différentes de nos héroïnes se nourrissent alors du besoin de verbaliser et de ne plus ignorer les actions les plus néfastes du patriarcat tout en n’ignorant jamais les fossés séparant les personnages. Noura El-Hourch capte cela avec autant de ferveur que de sécheresse dans certaines séquences, tout en perpétuant un sentiment qui gronde tout au long de la narration. Les micro-agressions et violences intériorisées finissent évidemment par exploser mais le tout en nous imposant nous-mêmes à réagir et réfléchir sur la manière dont nous nous devons d’avoir une participation active face à ces actes bien trop souvent banalisés.

Copyright Paname Distribution

HLM Pussy se charge alors d’une colère et d’un besoin essentiel de réaction qui ne peut que nous rappeler la nécessité des combats féministes. Célébration sororale n’hésitant pas à plonger dans la charge sociale, le long-métrage de Nora El-Hourch frappe efficacement et brillamment dans ses thématiques et ses choix visuels pertinents. On peut dès lors soutenir massivement pareille proposition de cinéma qui ne peut laisser personne indifférent par son dynamisme, son émotion à fleur de peau et son aspect bouillonnant et réellement vivifiant, d’autant plus au vu d’actualités toujours aussi dévastatrices moralement.


Liam Debruel


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