[CRITIQUE] : Au fil des saisons
Réalisatrice/Réalisateur : Hanna Ladoul et Marco Lavia
Acteurs : Catherine Deneuve, Andrea Riseborough, Morgan Saylor, Naima Hebrail Kidjo,...
Distributeur : UGC Distribution / TF1 Studio
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Famille.
Nationalité : Français, Américain.
Durée : 1h33min.
Synopsis :
Charlie, 20 ans, étudiante revient dans la ferme familiale en Virginie pour aider sa mère qui est souffrante. Elles ont une vision différente de la vie : Charlie étudie la finance tandis que Laura gère un élevage de poules. Après une longue absence, Solange, la mère de Laura, grand-mère de Charlie, débarque à la ferme… Elle est française, féministe et excentrique. Solange a quitté l'Amérique alors que sa fille était encore une enfant et elles ne se sont jamais beaucoup revues. Ces trois femmes, que rien ne semble rapprocher, réussiront-elles à vivre ensemble ?
Critique :
Cousu de fil blanc, sans trop de gras autour et poussif avant même l'arrivée de son dernier virage, #AuFilDesSaisons fait néanmoins joliment le café malgré sa prévisibilité assumée, notamment grâce à son joli trio vedette Catherine Deneuve, Andrea Riseborough et Morgan Saylor. pic.twitter.com/yenStZ0QuD
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 22, 2024
Évidemment que l'affirmation prête gentiment au débat, s'il est évidemment question qu'il en est réellement un, mais il est bien difficile de ne pas considérer Catherine Deneuve comme, sans doute la plus grande actrice que le septième art hexagonal n'est jamais connu, n'en déplaise aux Bardot-maniaque, aux Moreau-philes où même aux Huppert-fanatiques (trop de superlatifs foireux, on en convient).
À la fois beauté exceptionnelle et femme de tous les jours, prouvant non sans effort et au fil des décennies, qu'elle était décemment capable de tout jouer avec un naturel confondant, Deneuve a incarné toutes les femmes possibles, de François Truffaut à Jacques Demy, en passant par Luis Buñuel, André Téchiné ou même Dino Risi et Arnaud Desplechin, même les reines mères gentiment vacharde - coucou Palais Royal !.
Copyright 2023 . CHEYENNE FEDERATION . RG FILMS .TF1 STUDIO |
S'il ne manquait plus que le rôle de Première Dame - à défaut d'être Présidente de la République -, manquement qu'elle a vite su corriger en fin d'année dernière (le plutôt chouette Bernadette de Léa Domenach), la voilà de retour avec un cinéma dit plus traditionnel, une bonne comédie dramatico-familiale tout droit sortie du cinéma indépendant US et dans la langue de Shakespeare cette fois, histoire de pimenter une formule férocement familière au sein de sa filmographie.
C'est l'équation incarnée par Au fil des saisons de Hanna Ladoul et Marco Lavia (et avec ce bon vieux Marty Scorsese à la production !), second effort du tandem après le sympathique Nous les Coyotes, vissé sur un jeune couple tentant de faire son trou dans une Cité des Anges loin d'être accueillante.
Chronique au féminin sur trois générations d'âmes aux relations et aux aspirations conflictuelles, vissée sur une jeune étudiante en économie, Charlie, obligée de revenir dans sa Virginie natale, pour aider sa mère, Laura, atteinte d'un cancer et à la tête d'un élevage de poule - soit les deux extrémités parfaites sur la courbe du capitalisme.
Un retour qui coïncide avec celui improbable de sa grand-mère maternelle française, Solange, qui a quitté sa fille et l'Amérique alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, et qu'elle n'a pas forcément beaucoup revu depuis - au point que Charlie ignorait totalement son existence.
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C'est donc la cohabitation difficile de ces trois femmes, entre rancœurs, tensions et désir de rédemption, qui irrigue les veines d'une narration somme toute banale et à la prévisibilité assumée, qui ronronne entre deux, trois inserts tout en guimauve au sein d'un carnet de route à peine bousculé par quelques rebondissements plus ou moins ennuyés et ennuyeux.
Du cousu de fil blanc donc, sans gras autour et poussif avant même l'arrivée de son dernier virage, qui ne vaut que pour la partition complice de son joli trio Catherine Deneuve, Andrea Riseborough et Morgan Saylor.
Ça casse pas trois ailes à un poulet donc, mais comme on dit chez nous, sur une après-midi de galère entre deux séances plus recommandables à caler, ça fait clairement le café.
Jonathan Chevrier