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[CRITIQUE] : Addicted To Romance


Réalisatrice : Rebecca Miller
Acteurs : Peter Dinklage, Anne Hathaway, Marisa Tomei, Joanna Kulig,...
Distributeur : Originals Factory
Budget : -
Genre : Comédie, Drame, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Un compositeur en proie au syndrome de la page blanche retrouve l’inspiration après une rencontre inattendue. L’amour survient toujours là où on ne l’attend pas… 



Critique :


La faute à une bande annonce pas franchement engageante, She Came to me (Addicted to Romance par chez nous, ne demandez pas pourquoi) de Rebecca Miller avait tout, sur le papier, du total package de la comédie dramatico-indé tellement calibrée que rien ne dépasse du cadre, pas même une hypothétique excentricité qui aurait tout du risque savamment calculé.

Une fausse impression que vient intelligemment corrigé la vision du film, l'un des rares exemples de dramédie récente rendant palpable et réel les maux de ses personnages, à ne pas avoir peur de les traiter frontalement et sans gants, invitant même à en rire sans forcément sans moquer, à travers une odyssée aussi modeste et sincère que loufoque, dont l'issue ne consiste pas tant ses protagonistes s'améliorer, mais à retrouver foi en eux et en l'existence.

© PROTAGONIST PICTURES/VERTICAL ENTERTAINMENT

Totalement vissé sur la gravité sourde et mutique d'un Peter Dinklage à la partition aussi rusée que gracieuse, on y suit dont les atermoiements de Steven, célèbre compositeur d'opéras vivant dans la frange aisée de Brooklyn avec sa femme Pat, une thérapeute victime de TOC qu'il a épousé alors qu'il allait littéralement foutre sa vie en l'air, cinq ans plutôt (elle lui a sauvé la vie, mais ce n'est pas pour autant que l'épouser fut la meilleure des solutions), et avec qui il entretient une relation particulièrement dysfonctionnelle.
Mais même avec son soutien, Steven est de nouveau retombé dans les limbes du blocage créatif (un désespoir jamais trop dramatiser que Miller rend palpable), et alors qu'il se laisse peu à peu engloutir par la dépression, il fait la rencontre fortuite, en promenant son craquant bouledogue, de Katrina, une « accro à la romance » qui a son propre chalutier à Baton Rouge.

Une rencontre entre deux âmes désemparées qui mène, sans forcément le vouloir, à un coït à la fois sordide et revigorant pour Steven, qui va se nourrir créativement de cette escapade adultère pour créer un nouvel opéra baroque et déglingué, sur une femme - qui s'inspire de Katrina - qui consomme les hommes sur son bateau, avant de les tuer...

© PROTAGONIST PICTURES/VERTICAL ENTERTAINMENT

Intimement logé entre la comédie sournoise et existentielle, et le drame passionné et passionnant sur l'humanité et ses diverses pathologies, qui embrasse le lyrisme de la coïncidence pour mieux rompre une angoisse presque générationnelle, Addicted to Romance est emprunt d'une légèreté faussement superficielle pour mieux aborder avec vérité la réalité, épouse les maux et la bizarrerie de ses personnages non pas pour la corriger, mais pour mieux affirmer la vraie beauté qui se cache derrière.

Dominé par un trio Peter Dinklage/Anne Hathaway/Marisa Tomei absolument incroyable, le nouvel effort de Rebecca Miller n'est jamais vraiment là où on l'attend, incarnant à la fois la plus belle séance de la Saint Valentin cuvée 2024, et sans doute sa plus douloureusement proche du réel.
Une sacrée surprise.


Jonathan Chevrier


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