[CRITIQUE] : Suncoast
Réalisateur : Laura Chinn
Avec : Nico Parker, Laura Linney, Woody Harrelson, Cree Kawa,…
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h49min
Synopsis :
Doris est une adolescente dont le frère vient d’être placé dans un établissement spécialisé par leur mère Kristin , une femme très déterminée. Sur place, Doris se lie d'une amitié improbable avec Paul, un activiste excentrique…
Critique :
La magie des coming-of-age movie tient souvent à peu de choses, un où une héroïne furieusement empathique (et les chouettes seconds couteaux qui gravitent autour, dans le meilleur des cas), un cadre qui titille savamment notre nostalgie où même une ambiance gentiment réconfortante (avec une bande originale savamment complice).
En ce sens, le premier long-métrage de la comédienne, scénariste et désormais cinéaste américaine Laura Chinn (créatrice de la très chouette sitcom Florida Girls, qui n'a jamais dépassé sa première saison), Suncoast, fait partie de ces projets que l'on peut instinctivement aimer, quand bien même celui-ci ne nous facilite pas toujours la tâche pour le faire.
Récit semi-autobiographique basé sur les mémoires de la cinéaste (Acne : The Memoir, qui revient sur sa difficile adolescence au sein d'une famille scientologue), le film se présente comme un authentique et étrange cocktail entre la comédie dramatique adolescente et le douloureux - mais solaire à la fois - récit familial, sur lequel se juxtapose une réflexion douce-amère sur la maladie et l’euthanasie, vissé sur les atermoiements de la discrète et mutique Doris (une Nico Parker qui ressemble de plus en plus à sa mère, Thandiwe Newton), lycéenne dans un établissement catholique, qui vit avec sa mère, Kristine (Laura Linney, toujours magnifique), qui trime au travail pendant son frère, Max, atteint d’un cancer du cerveau, est dans un état végétatif et vient d'être transféré dans un établissement de soins palliatifs de Floride, pour la dernière phase de sa vie.
Établissement ou est d'ailleurs hospitalisée Terri Schiavo, figure emblématique de la lutte pour la légalisation du suicide médicalement assisté, dont le cas à fait polémique aux débuts des années 2000.
C'est là-bas qu'elle fait la connaissance de Paul (un Woody Harrelson sobre et attachant), un activiste doux et excentrique, qui a du mal à se remettre de la perte de sa femme.
Entre le récit familial angoissé et meurtri, sur une mère dont le dévouement déséquilibré envers ses deux enfants, n'a d'égal que la peur qu'elle ressent de pouvoir perdre, à tout moment, l'aîné des deux, et le portrait vivant (même si furieusement familier, jusque dans son esthétique aux couleurs chatoyantes, typique du teen movie US qui se veut feel good) d'une adolescente qui tente de rompre son quotidien triste et solitaire en s'ouvrant aux autres; Suncoast joue tout du long les équilibristes avec une certaine adresse (malgré un vrai manque d'urgence dans son rythme pépère), jusque dans son alliance entre un humour complice et une émotion certes fragile mais déchirante.
Tout n'est évidemment pas parfait, et c'est sans doute un poil trop calibré et manipulateur pour son bien, mais difficile de totalement renier ses bonnes intentions (mais aussi et surtout sa magnifique distribution) et de ne pas se laisser un tant soit peu séduire par ce joli premier effort personnel et sincère, qui offre une belle réflexion sur notre propre lutte intérieure pour accepter l'inéluctable.
Jonathan Chevrier
Avec : Nico Parker, Laura Linney, Woody Harrelson, Cree Kawa,…
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h49min
Synopsis :
Doris est une adolescente dont le frère vient d’être placé dans un établissement spécialisé par leur mère Kristin , une femme très déterminée. Sur place, Doris se lie d'une amitié improbable avec Paul, un activiste excentrique…
Critique :
Entre le récit familial meurtri et le portrait vivant d'une ado qui veut rompre son quotidien triste et solitaire, #Suncoast joue tout du long les équilibristes avec une jolie adresse, jusque dans son alliance entre un humour complice et une émotion certes fragile mais déchirante pic.twitter.com/X00LhfrYtY
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 11, 2024
La magie des coming-of-age movie tient souvent à peu de choses, un où une héroïne furieusement empathique (et les chouettes seconds couteaux qui gravitent autour, dans le meilleur des cas), un cadre qui titille savamment notre nostalgie où même une ambiance gentiment réconfortante (avec une bande originale savamment complice).
En ce sens, le premier long-métrage de la comédienne, scénariste et désormais cinéaste américaine Laura Chinn (créatrice de la très chouette sitcom Florida Girls, qui n'a jamais dépassé sa première saison), Suncoast, fait partie de ces projets que l'on peut instinctivement aimer, quand bien même celui-ci ne nous facilite pas toujours la tâche pour le faire.
Copyright 2024 Searchlight Pictures All Rights Reserved. |
Récit semi-autobiographique basé sur les mémoires de la cinéaste (Acne : The Memoir, qui revient sur sa difficile adolescence au sein d'une famille scientologue), le film se présente comme un authentique et étrange cocktail entre la comédie dramatique adolescente et le douloureux - mais solaire à la fois - récit familial, sur lequel se juxtapose une réflexion douce-amère sur la maladie et l’euthanasie, vissé sur les atermoiements de la discrète et mutique Doris (une Nico Parker qui ressemble de plus en plus à sa mère, Thandiwe Newton), lycéenne dans un établissement catholique, qui vit avec sa mère, Kristine (Laura Linney, toujours magnifique), qui trime au travail pendant son frère, Max, atteint d’un cancer du cerveau, est dans un état végétatif et vient d'être transféré dans un établissement de soins palliatifs de Floride, pour la dernière phase de sa vie.
Établissement ou est d'ailleurs hospitalisée Terri Schiavo, figure emblématique de la lutte pour la légalisation du suicide médicalement assisté, dont le cas à fait polémique aux débuts des années 2000.
C'est là-bas qu'elle fait la connaissance de Paul (un Woody Harrelson sobre et attachant), un activiste doux et excentrique, qui a du mal à se remettre de la perte de sa femme.
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Entre le récit familial angoissé et meurtri, sur une mère dont le dévouement déséquilibré envers ses deux enfants, n'a d'égal que la peur qu'elle ressent de pouvoir perdre, à tout moment, l'aîné des deux, et le portrait vivant (même si furieusement familier, jusque dans son esthétique aux couleurs chatoyantes, typique du teen movie US qui se veut feel good) d'une adolescente qui tente de rompre son quotidien triste et solitaire en s'ouvrant aux autres; Suncoast joue tout du long les équilibristes avec une certaine adresse (malgré un vrai manque d'urgence dans son rythme pépère), jusque dans son alliance entre un humour complice et une émotion certes fragile mais déchirante.
Tout n'est évidemment pas parfait, et c'est sans doute un poil trop calibré et manipulateur pour son bien, mais difficile de totalement renier ses bonnes intentions (mais aussi et surtout sa magnifique distribution) et de ne pas se laisser un tant soit peu séduire par ce joli premier effort personnel et sincère, qui offre une belle réflexion sur notre propre lutte intérieure pour accepter l'inéluctable.
Jonathan Chevrier