[CRITIQUE] : Primadonna
Réalisatrice : Marta Savina
Avec : Claudia Gusmano, Fabrizio Ferracane, Ahilleas Hariskos, Chronis Barbarian,...
Distributeur : Destiny Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Italien, Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Sicile, 1965. Lia a grandi dans un village rural. Elle est belle, têtue et sait ce qu'elle veut. Lorenzo, fils d'un patron local, tente de la séduire. Lorsqu'elle le rejette, fou de rage, il décide de la prendre de force. Au lieu d'accepter un mariage forcé, Lia le traîne au tribunal. Cet acte va pulvériser les habitudes sociales de son époque et va ouvrir la voie au combat pour les droits des femmes.
Critique :
Passé plusieurs décennies (depuis les années 80, en gros) ou seules quelques figures populaires venaient, à l'occasion, gentiment replacer son cinéma au centre des débats, le cinéma italien semble s'être offert une véritable cure de Jouvence depuis une bonne dizaine d'années désormais, une nouvelle vague portée par une pluie de jeunes cinéastes talentueux.
Tant mieux pour lui et, surtout, tant mieux pour nous.
Nouvelle preuve en date en ces premières heures de 2024, avec Primadonna, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Marta Savina, mise en images indirecte (à la différence de son court-métrage de 2017, Viola, Franca) mais puissante du combat de Franca Viola, la première femme italienne qui, dans les années 60, a remis en cause les limites du patriarcat et s'est opposée à la pratique du mariage forcé (ou " réparateur ", une pratique commune qui imposait tout simplement aux femmes d'épouser leur agresseurs, histoire de " préserver l’honneur de la femme violée " mais avant tout et surtout de pardonner l’agresseur), en traînant son violeur et kidnappeur en justice, dans une Sicile de l'époque paysanne et patriarcale où les coutumes s'immiscent sournoisement dans les zones - très - grises d'une loi qui légitimait même le pire.
Sensiblement épuré à tous les niveaux, la narration - tout comme la mise en scène - est entièrement concentré sur le drame à mettre en scène, au point d'enfermer ses personnages - comme son auditoire - dans une bulle d'époque gentiment oppressante (une Sicile atavique et loin d'être encore tournée vers la modernité et ses progrès sociaux), vissée aux basques de la quête difficile de liberté d'une jeune femme aussi déterminée qu'elle est condamnée (par les hommes, qui jugent, violentent et décident) à la stigmatisation sociale et la solitude pour y parvenir.
Pertinente dénonciation d'un patriarcat anxiogène et violent ou la victime n'est jamais réellement considéré comme telle, dont la justesse du propos fait terriblement écho à notre actualité ou les droits de la femme et sa parole sont (trop) souvent remis en cause, Primadonna, véritable analyse anthropologique à la reconstruction crédible et réaliste, ne pêche finalement que sur un point certes essentiel : la partition pourtant louable de son interprète vedette, Claudia Gusmano, dont les vingt ans de différences entre son âge et le personnage qu'elle incarne, crée parfois une distance assez étrange.
Jonathan Chevrier
Avec : Claudia Gusmano, Fabrizio Ferracane, Ahilleas Hariskos, Chronis Barbarian,...
Distributeur : Destiny Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Italien, Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Sicile, 1965. Lia a grandi dans un village rural. Elle est belle, têtue et sait ce qu'elle veut. Lorenzo, fils d'un patron local, tente de la séduire. Lorsqu'elle le rejette, fou de rage, il décide de la prendre de force. Au lieu d'accepter un mariage forcé, Lia le traîne au tribunal. Cet acte va pulvériser les habitudes sociales de son époque et va ouvrir la voie au combat pour les droits des femmes.
Critique :
Pertinente dénonciation d'un patriarcat anxiogène et violent, #Primadonna, épuré et totalement concentré sur le drame qu'il met en scène, sonde la difficile quête de liberté d'une jeune femme aussi déterminée qu'elle est condamnée à la stigmatisation sociale et la solitude. pic.twitter.com/ayWLToZ9yC
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 17, 2024
Passé plusieurs décennies (depuis les années 80, en gros) ou seules quelques figures populaires venaient, à l'occasion, gentiment replacer son cinéma au centre des débats, le cinéma italien semble s'être offert une véritable cure de Jouvence depuis une bonne dizaine d'années désormais, une nouvelle vague portée par une pluie de jeunes cinéastes talentueux.
Tant mieux pour lui et, surtout, tant mieux pour nous.
Copyright Destiny Films |
Nouvelle preuve en date en ces premières heures de 2024, avec Primadonna, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Marta Savina, mise en images indirecte (à la différence de son court-métrage de 2017, Viola, Franca) mais puissante du combat de Franca Viola, la première femme italienne qui, dans les années 60, a remis en cause les limites du patriarcat et s'est opposée à la pratique du mariage forcé (ou " réparateur ", une pratique commune qui imposait tout simplement aux femmes d'épouser leur agresseurs, histoire de " préserver l’honneur de la femme violée " mais avant tout et surtout de pardonner l’agresseur), en traînant son violeur et kidnappeur en justice, dans une Sicile de l'époque paysanne et patriarcale où les coutumes s'immiscent sournoisement dans les zones - très - grises d'une loi qui légitimait même le pire.
Sensiblement épuré à tous les niveaux, la narration - tout comme la mise en scène - est entièrement concentré sur le drame à mettre en scène, au point d'enfermer ses personnages - comme son auditoire - dans une bulle d'époque gentiment oppressante (une Sicile atavique et loin d'être encore tournée vers la modernité et ses progrès sociaux), vissée aux basques de la quête difficile de liberté d'une jeune femme aussi déterminée qu'elle est condamnée (par les hommes, qui jugent, violentent et décident) à la stigmatisation sociale et la solitude pour y parvenir.
Copyright Destiny Films |
Pertinente dénonciation d'un patriarcat anxiogène et violent ou la victime n'est jamais réellement considéré comme telle, dont la justesse du propos fait terriblement écho à notre actualité ou les droits de la femme et sa parole sont (trop) souvent remis en cause, Primadonna, véritable analyse anthropologique à la reconstruction crédible et réaliste, ne pêche finalement que sur un point certes essentiel : la partition pourtant louable de son interprète vedette, Claudia Gusmano, dont les vingt ans de différences entre son âge et le personnage qu'elle incarne, crée parfois une distance assez étrange.
Jonathan Chevrier