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[CRITIQUE] : Night Swim


Réalisateur : Bryce McGuire
Avec : Wyatt Russell, Kerry Condon, Amélie Hoeferle, Gavin Warren,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Fantastique, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Ray Waller est un ancien joueur de football américain qui a dû abandonner sa carrière en raison d’une maladie dégénérative, lors de son emménagement dans une nouvelle maison, avec sa famille : sa femme Eve, leur fille Izzy et leur plus jeune fils. Ray, contre toute attente, ne désespère pas de reprendre sa carrière et persuade toute la famille que la piscine qui se trouve dans le jardin sera parfaite pour sa rééducation et pour ses enfants. Mais cette maison cache un lourd passé et ils vont sans le vouloir réveiller une force malveillante qui va tous les précipiter aux tréfonds de l’horreur absolue.



Critique :


Il y a encore dix ans, fort de quelques coups plutôt bien sentis, l'idée d'une association entre le solide faiseur de cauchemars James Wan, définitivement meilleur cinéaste que producteur, et Blumhouse Productions (qui, quoi qu'on en dise, à de belles frayeurs dans son catalogue), aurait sensiblement titillé notre intérêt voire même presque pu gentiment nous enthousiasmer.

Mais les multiples productions hasardeuses des deux camps, couplé à la propension purement Hollywoodienne qu'ils ont pu avoir de franchiser/gang-bangiser le moindre de leur concept un tant soit peu solide, fait qu'il est bien difficile de ressentir un quelconque intérêt face à leur projet.

Copyright 2023 Universal Studios. All Rights Reserved.

Et c'est dans ce contexte qu'entre en scène Night Swim de Bryce McGuire, qui incarne la quintessence du pire de ce que peut dégainer la firme de Jason Blum - une piscine, même pas une maison, une piscine hantée -, et peut-être, paradoxalement, l'un des rares films réellement  " originaux " (les pincettes sont importantes) qu'ils aient pu produire ces dernières années, entre extensions abusives de sagas cultes, rip-off hasardeux et autres adaptations littéraires/vidéoludiques.

Original car oui, quand bien même il se veut comme une adaptation/extension d'un solide court-métrage éponyme - co-réalisé par McGuire -, l'idée d'une piscine possédée/hantée, aussi absurde (pour être poli) et opportuniste que cela puisse paraître, à au moins l'avantage de n'avoir jamais réellement existé auparavant, même si le concept pourrait, en cas de succès, amener vers des dérives encore moins défendable (un Cauchemar en cuisine mais sans Philippe Etchebest ? Non merci).
Mais les réjouissances s'arrêtent justement sur cette maigre consolation, tant son concept déjà bancal reste tout du long dans un petit bain créatif où il n'arrive même pas à avoir pied.

Copyright 2023 Universal Studios. All Rights Reserved.

Faisant du surplace dans les eaux peu profondes et ronflantes du drame familial ennuyé et ennuyeux, vissé sur les aléas surnaturels et mouillés (évidemment) d'un ancien sportif professionnel, contraint à une retraite anticipée en raison d'une maladie dégénérative (la sclérose en plaques), et qui emménage avec sa petite famille - sa femme inquiète, sa fille adolescente et leur jeune fils - dans une nouvelle demeure où les bains de minuit seront vite proscrit à cause d'une force surnaturelle; Night Swim passe tellement de temps hors de l'eau qu'il ne donne jamais de corps à son plaisir horrifique, ni jamais ne réalise que sa menace démoniaque s'avère encore moins terrifiante, que le lieu meme qu'il tente de rendre artificiellement plus angoissant (un terrain propice aux noyades, aux chutes face aux bords glissants,...).

Un high concept qui fait plouf de lui-même (et qui tente désespérément de raccrocher les wagons dans un final furieusement anecdotique), tout comme son exploration aventureuse dans les eaux calcairisée du drame familial et humain générique et dénué de compassion (malgré le bouleversement intime et le conflit moral que subit le patriarche et, par extension, les siens), affaiblissant encore un peu plus un jeu d'équilibriste tonal qui ne cherche jamais à trouver une quelconque symbiose.

Copyright 2023 Universal Studios.

Alors certes, si Wyatt Russell et Kerry Condon tentent de sauver les apparences (même s'ils manquent cruellement d'implication dans leurs partitions), et que McGuire offre deux, trois séquences plutôt créatives, Night Swim gaspille les deux extrémités de son spectre, beaucoup trop conscient qu'il est de n'être qu'une séance à la fois opportuniste et dispensable.
Et bonne année...


Jonathan Chevrier


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