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[CRITIQUE] : Le Plongeur


Réalisateur : Francis Leclerc
Avec : Henri Richer-PicardCharles-Aubey HoudeJoan HartMaxime de Cotret,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Canadien.
Durée : 2h07min

Synopsis :
Stéphane, 19 ans, rêve de devenir illustrateur. Accro aux jeux d’argent, il s’engouffre dans une spirale infernale. Endetté, sans appartement, fuyant ses amis à qui il doit de l'oseille, il trouve un job de plongeur au restaurant La Trattoria pour s’en sortir.



Critique :


L'addiction au jeu est un fléau commun à notre quotidien, un mal aussi paradoxalement invisible que perceptible à tous les coins de rues - et non uniquement dans des salles de jeux et autres casinos -, que ce soit au détour d'un bar où d'une papeterie.
La promesse de l'argent facile, le frisson de pouvoir changer de vie en un claquement de doigt, le sentiment illusoire de pouvoir tout maîtriser... jusqu'à ce que cette chimère dévore totalement la raison, et que celle-ci devienne l'esclave du jeu.

Copyright Wayna Pitch

Cette dépendance, le cinéaste italien Dario Albertini lui avait trouvé des visages et des corps au coeur de son second long-métrage, Anima Bella, capturé par le prisme de la grâce d'une enfant devenue trop vite adulte (superbe Madalina Maria Jekal) qui se retrouve à devoir sauver un père (attachant Luciano Honey) victime de lui-même même dans un contexte rural italien difficile.

C'est dans un contexte définitivement plus urbain, mais pas moins tragique que s'inscrit Le Plongeur du canadien Francis Leclerc, qui scrute lui aussi la spirale infernale de cette addiction au travers du parcours chaotique d'un jeune homme, Stéphane (un plutôt solide Henri Picard), wannabe illustrateur de bande dessinée endetté et acculé de toutes parts 
(une addiction dévorante qui lui a tout pris, son argent, ses études, ses amis, sa famille,...), qui s'en va prendre le job de plongeur dans l'arrière-cuisine d'un restaurant Montrealais pour sortir un peu, la tête de l'eau.

Copyright Wayna Pitch

Entre l'effervescence d'un Montréal du début du XXIe siècle, terrain fertile pour accentuer la passion du jeu de son sujet, et la frénésie bruyante et nerveuse des cuisines et de leurs cadences infernales (elle aussi propice aux addictions), terres d'une possible rédemption pour Stéphane, le film joue la carte de l'immersion totale et sous-tension pour mieux tromper les facilités d'une écriture maladroito-familière (qui plus est plombée par une voix-off sur-présente), autant que son incapacité latente à rendre son sujet - et son parcours rédempteur - un tant soit peu empathique.
Un cocktail à la croisée des genres (le teen movie initiatique, la comédie dramatique,...) loin d'être désagréable donc - notamment grâce à de vraies idées de mise en scène -, mais pas mémorable non plus.


Jonathan Chevrier