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[CRITIQUE] : Le Club des miracles


Réalisateur : Thaddeus O'Sullivan
Avec : Kathy Bates, Maggie Smith, Laura Linney, Stephen Rea, Agnes O'Casey,…
Distributeur : Saje Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Irlandais, Britannique.
Durée : 1h30min

Synopsis :
Les femmes de la petite ville de Ballyfermot, en Irlande, espèrent toutes être les heureuses élues qui pourront effectuer un pèlerinage dans la ville sacrée de Lourdes, en France. Au cours d'une soirée de tombola pour le moins mouvementée, Lily, Eileen, Dolly et Chrissie remportent le prix tant convoité. Au fil de ce voyage d'une vie, le quatuor découvre le véritable sens de l'amitié et du pardon, en plus de vivre tour à tour un « miracle » personnel.



Critique :


Il y a quelque chose de profondément rassurant dans le fait que de nombreux cinéastes, même au crépuscule de leurs existences, continuent encore et toujours à tourner, continuent d'avoir quelque chose de pertinent et important à dire sur notre société contemporaine, continuent à avoir la même envie simple de nous conter des histoires - fictionnelles ou non -, mais surtout qui continuent d'avoir une pure et sincère envie de cinéma, qui dépasse fièrement les limites du temps et de l'âge.

De Frederick Wiseman à Ridley Scott (qui, pour ne rien gâcher, est toujours aussi prompt à envoyer chier son monde en interview), en passant par Clint Eastwood (93 ans au compteur, comme Wiseman), James Ivory (95 ans !), Alain Cavalier où encore Yôji Yamada, Denys Arcand et Jean Becker, beaucoup ne sont définitivement pas assez vieux pour ces conneries, et on ne peut qu'être chanceux face à cette vérité et ce vrai désir de partage, qui force intimement le respect.

Jonathan Hession/Sony Pictures Classic

Pas forcément le plus âgé de la bande (il a encore une petite décennie d'avance sur beaucoup) mais décemment le plus discret d'entre-eux, le Dublinois Thaddeus O'Sullivan, entré dans la postérité pour les cinéphiles de bon goût, grâce à ses excellents Ordinary Decent Criminal, Nothing Personal et (surtout) Au coeur de la tempête, persiste dans son exploration d'un cinéma à l'ancienne, certes sensiblement perfectible mais surtout indubitablement humain, vissé sur les thèmes familiers du poids - et de la valeur - du temps qui passe, de l'importance la foi (à travers ses petits miracles du quotidien que nous tenons parfois trop vite pour acquis), de l'amitié et du pardon (celui que l'on donne comme celui qu'on se donne).

Alors certes, Le Club des miracles n'a pas forcément grand chose d'original à proposer, et n'a finalement que son incroyable distribution (un quatuor Kathy Bates, Maggie Smith, Laura Linney et Stephen Rea, dont le groove est toujours délicieux, auquel s'ajoute une pétillante Agnes O'Casey), pour légitimer son existence, mais la douceur de son récit - assez rhétorique -, articulé autour d'un pèlerinage dans la ville sacrée de Lourdes, d'une poignée de femmes (accompagnées de la paroisse locale) issues d'un petit village irlandais, suffit à en faire une séance si ce n'est immanquablement, au moins joliment recommandable.

Sony Pictures Classic

S'inscrivant pleinement dans la stricte tradition de la comédie dramatique purement britannique, prévisible mais totalement relevée par une distribution capable d'apporter des nuances (et une rapidité comique assez remarquable) à des dialogues qui se perdraient autrement dans les limbes de la rhétorique la plus sommaire, Le Club des miracles se fait une sympathique séance sous fond d'introspection et de quête de liberté, flanquée dans une Irlande certes toujours tourmentée mais vivante.


Jonathan Chevrier



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