[CRITIQUE] : Captives
Réalisateur : Arnaud des Pallières
Actrices : Mélanie Thierry, Marina Foïs, Josianne Balasko, Yolande Moreau, Carole Bouquet, Dominique Frot, Miss Ming, Lucie Zhang,...
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Historique, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h50min
Synopsis :
Paris, 1894. Qui est Fanni qui prétend s’être laissée enfermer volontairement à l’Hôpital de la Salpêtrière ?
Cherchant sa mère parmi la multitude des femmes convaincues de « folie », Fanni découvre une réalité de l’asile toute autre que ce qu’elle imaginait, ainsi que l’amitié inattendue de compagnes d’infortune.
Le dernier grand bal de la Salpêtrière se prépare. Politiques, artistes, mondains s’y presseront. Dernier espoir d’échapper au piège qui se referme…
Critique :
Discrètement mais sûrement, forte de choix qui l'a font explorer toutes les nuances de son jeu d'actrice, capable d'alterner les rôles complexes avec une facilité absolument déconcertante, Mélanie Thierry détonne, rayonne mais surtout impose sans effort sa marque au sein d'un septième art hexagonal qui, n'ayons pas peur des morts, n'aurait pas été le même sans sa présence lumineuse depuis plus de deux décennies désormais.
Un de ses talents rare, qui peut nous vendre un film et nous pousser à se rendre en salles sur sa seule et unique présence, autant que de ceux capables de relever les menus défauts d'une écriture et/où d'une mise en scène ne les mettant jamais assez en valeur - voire même les deux.
Passé l'excellent Soudain Seuls de Thomas Bidegain (toujours en salles), survival éprouvant à la fois physiquement que psychologiquement ses personnages, dans leur quête de survie autant que dans la mise à nu captivante de leur mécanique conjugale, elle nous revient en ce début d'année avec Captives d'Arnaud des Pallières, troisième effort de récente date plongeant frontalement dans l'horreur réservée aux « hystériques » de l’hôpital de la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle (après Augustine d'Alice Winocour et Le Bal des Folles de Mélanie Laurent), en s'attachant cette fois à un personnage fictionnel et « sain », témoin complice du spectateur des rouages d'une institution dont la vérité a longtemps été laissé au silence.
Soit Fanni, une patiente qui a simulé sa « folie » et s'est laissé volontairement enfermer à l’Hôpital de la Salpêtrière pour retrouver et sauver sa mère, internée depuis des années - une cousine de Michael Scofield sans tatouages, pour résumer vulgairement la chose.
C'est de par cet artifice plus ou moins crédible, que s'articule un double récit plus ou moins bien animé (qui fait lui-même écho à un ton tout aussi fragile, entre le mélodrame furieusement académique à la lisière du thriller, et le film d'époque baroque et criart, aux couleurs aussi pétaradantes que certaines interprétations frôlent le cabotinage), entre la quête intime de Fanni aux rebondissements un brin laborieux, et le portrait choral de femmes brisées qui gravitent des deux côtés de cet univers carcéral et anxiogène, dont le cinéaste retranscrit avec puissance les conditions de vie indignes et inhumaines.
Deux faces d'une même intrigue qui s'entrechoquent, s'annihilent et peinent à se compléter, une opposition des forces contraires qui se ressent à tous les strates de cet effort collectif, d'une mise en scène qui se veut très réaliste (au plus près des corps et des visages) à une écriture trop manichéenne qui peine à rendre palpable ses - plus ou moins bonnes - intentions, en passant par son yo-yo tonal et, comme dit plus haut, une interprétation générale inégale (pas aidé, il est vrai, par des rôles assez caricaturaux pour la plupart).
Pesant même si moins éprouvant qu'un Camille Claudel 1915, pas forcément meilleur non plus qu'un Bal des Folles de Mélanie Laurent (qui adaptait pourtant, avec une certaine distance, le solide roman éponyme de Victoria Mas), Captives laisse un vrai sentiment d'inachevé, malgré quelques fulgurances de-ci de-là...
Jonathan Chevrier
Actrices : Mélanie Thierry, Marina Foïs, Josianne Balasko, Yolande Moreau, Carole Bouquet, Dominique Frot, Miss Ming, Lucie Zhang,...
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Historique, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h50min
Synopsis :
Paris, 1894. Qui est Fanni qui prétend s’être laissée enfermer volontairement à l’Hôpital de la Salpêtrière ?
Cherchant sa mère parmi la multitude des femmes convaincues de « folie », Fanni découvre une réalité de l’asile toute autre que ce qu’elle imaginait, ainsi que l’amitié inattendue de compagnes d’infortune.
Le dernier grand bal de la Salpêtrière se prépare. Politiques, artistes, mondains s’y presseront. Dernier espoir d’échapper au piège qui se referme…
Critique :
Malgré de belles intentions, #Captives trébuche autant dans ses indécisions tonales (entre le mélo/thriller sauce rip-off de #PrisonBreak, et le film d'époque académique aux couleurs pétantes) que dans une écriture donnant trop peu de corps à son portrait choral de femmes brisées pic.twitter.com/UxOVqf4p1K
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 26, 2024
Discrètement mais sûrement, forte de choix qui l'a font explorer toutes les nuances de son jeu d'actrice, capable d'alterner les rôles complexes avec une facilité absolument déconcertante, Mélanie Thierry détonne, rayonne mais surtout impose sans effort sa marque au sein d'un septième art hexagonal qui, n'ayons pas peur des morts, n'aurait pas été le même sans sa présence lumineuse depuis plus de deux décennies désormais.
Un de ses talents rare, qui peut nous vendre un film et nous pousser à se rendre en salles sur sa seule et unique présence, autant que de ceux capables de relever les menus défauts d'une écriture et/où d'une mise en scène ne les mettant jamais assez en valeur - voire même les deux.
Copyright Cécile Burban / Prélude |
Passé l'excellent Soudain Seuls de Thomas Bidegain (toujours en salles), survival éprouvant à la fois physiquement que psychologiquement ses personnages, dans leur quête de survie autant que dans la mise à nu captivante de leur mécanique conjugale, elle nous revient en ce début d'année avec Captives d'Arnaud des Pallières, troisième effort de récente date plongeant frontalement dans l'horreur réservée aux « hystériques » de l’hôpital de la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle (après Augustine d'Alice Winocour et Le Bal des Folles de Mélanie Laurent), en s'attachant cette fois à un personnage fictionnel et « sain », témoin complice du spectateur des rouages d'une institution dont la vérité a longtemps été laissé au silence.
Soit Fanni, une patiente qui a simulé sa « folie » et s'est laissé volontairement enfermer à l’Hôpital de la Salpêtrière pour retrouver et sauver sa mère, internée depuis des années - une cousine de Michael Scofield sans tatouages, pour résumer vulgairement la chose.
C'est de par cet artifice plus ou moins crédible, que s'articule un double récit plus ou moins bien animé (qui fait lui-même écho à un ton tout aussi fragile, entre le mélodrame furieusement académique à la lisière du thriller, et le film d'époque baroque et criart, aux couleurs aussi pétaradantes que certaines interprétations frôlent le cabotinage), entre la quête intime de Fanni aux rebondissements un brin laborieux, et le portrait choral de femmes brisées qui gravitent des deux côtés de cet univers carcéral et anxiogène, dont le cinéaste retranscrit avec puissance les conditions de vie indignes et inhumaines.
Copyright Cécile Burban / Prélude |
Deux faces d'une même intrigue qui s'entrechoquent, s'annihilent et peinent à se compléter, une opposition des forces contraires qui se ressent à tous les strates de cet effort collectif, d'une mise en scène qui se veut très réaliste (au plus près des corps et des visages) à une écriture trop manichéenne qui peine à rendre palpable ses - plus ou moins bonnes - intentions, en passant par son yo-yo tonal et, comme dit plus haut, une interprétation générale inégale (pas aidé, il est vrai, par des rôles assez caricaturaux pour la plupart).
Pesant même si moins éprouvant qu'un Camille Claudel 1915, pas forcément meilleur non plus qu'un Bal des Folles de Mélanie Laurent (qui adaptait pourtant, avec une certaine distance, le solide roman éponyme de Victoria Mas), Captives laisse un vrai sentiment d'inachevé, malgré quelques fulgurances de-ci de-là...
Jonathan Chevrier