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[CRITIQUE] : Krisha et le Maître de la forêt


Réalisateur : Jaebeom Park
Avec : Kang Gil-woo, Kim Ye-eun, Lee Yong-nyeo,...
Distributeur : Survivance
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Famille, Fantastique.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 1h08min

Synopsis :
Éleveuse de rennes nomade, la jeune Krisha vit avec sa famille sur les steppes de la toundra sibérienne. Lorsque sa mère tombe malade, Krisha écoute les conseils d'une vieille chamane et part à la recherche d'un mystérieux ours rouge qui lui est apparu en rêve. Il veille sur les peuples de cette terre gelée et se fait appeler le Maître de la Forêt.



Critique :


Quand bien même la présence du cinéma sud-coréen s'est sensiblement pérennisée depuis une bonne dizaine d'années maintenant (en salles comme sur les plateformes, avant tout et surtout sur Netflix), rares sont les films d'animation issus du pays du matin frais, à débarquer autant dans nos salles obscures que dans l'hexagone.

Autant dire que le tout en stop-motion Krisha et le Maître de la forêt de Jaebeom Park (dont c'est le premier long-métrage, après deux courts-métrages Dummy : No way out et Big fish, déjà en stop-motion) a presque tout d'une petite anomalie, d'autant qu'il est le seul film du genre à avoir été produit en Corée du Sud, depuis Kongjwi et Patjwi en 1977.
Pas une petite ambition donc, qui pose son narration au cœur des steppes de la toundra sibérienne à la fin du XXe siècle.

Korean Academy of films arts/Studio Yona

On y suit les aléas de la jeune Krisha vit avec sa famille, qui survivent en tant qu'éleveurs de rennes nomades entre la rudesse d'un cadre aussi magnifique que dangereux par sa froideur abyssale, et une armée russe qui tente de sédentariser toutes ses populations qu'elle considère comme dissidente.
Tout bascule un jour lorsque sa mère tombe malade, et qu'elle décide, alors que son père part en ville pour acheter des médicaments, d'écouter les conseils d’une vieille chamane et de partir à la recherche d’un mystérieux ours rouge qui lui est apparu en rêve, surnommé le " Maître de la forêt "...

D'une intrigue au demeurant assez simpliste - jusque dans ses personnages et son message écologiste - dans son exploration des codes du récit initiatique, Jaebeom Park tisse une jolie plongée, sous fond de chamanisme et d'onirisme, dans l'intimité d'une tribu qui s'évertue à ne jamais rompre l'équilibre entre ses propres croyances (et ses traditions ancestrales), et celle d'une nature bousculée/souillée par l'homme.
Sensiblement épuré (à peine 1h au compteur), Krisha et le Maître de la forêt trouve son intérêt autant dans la pertinence de son propos, que dans la poésie de son animation (comme sa bande sonore) soignée.


Jonathan Chevrier