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[CRITIQUE] : Iris et les hommes


Réalisatrice : Caroline Vignal
Acteurs : Laure Calamy, Vincent Elbaz, Suzanne de Baecque, Olivia Côte,...
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Comédie, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant : tout va bien pour Iris. Mais depuis quand n’a-t-elle pas fait l’amour ? Peut-être est-il temps de prendre un amant. S'inscrivant sur une banale appli de rencontre, Iris ouvre la boite de Pandore. Les hommes vont tomber… Comme s’il en pleuvait !



Critique :


Quand bien même son éclosion fut tardive au sein du septième art hexagonal, la merveilleuse Laure Calamy n'en est pas moins devenu omniprésente pour autant... tant mieux.

En l'espace d'une poignée d'années et d'une série conséquente de productions, elle a su démontrer qu'elle était capable de se fondre à la fois dans la distribution d'une bonne grosse comédie populaire bien de chez nous - sur le petit comme sur le grand écran -, dans celle d'un thriller du quotidien intimiste et haletant, d'un drame familial vibrant - où baroque - voire même d'une bisserie musclée qui sent bon l'essence et le bitume; toujours avec la même aisance qui nous ferait presque dire, sans aucune exagération (même si l'on est des Calamy-zouzes affirmés et assumés), qu'elle est capable si ce n'est de tout jouer (rien ne vient affirmer le contraire cela dit), au moins de jouer dans tout - ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

Copyright JULIEN PANIE - CHAPKA FILMS – LA FILMERIE – FRANCE 3 CINEMA

Absente des salles obscures depuis mars dernier et le sympathique Bonne Conduite de Jonathan Barré, gentiment logé entre le slasher motorisé un brin giallo et la comédie policière un chouia pastiche, la voilà de retour en ces premières heures de 2024, et ce n'est pas tant pour nous jouer un mauvais tour (payes tes références) avec Iris et les Hommes, où elle réforme son tandem gagnant avec la cinéaste Caroline Vignal, trois après le désopilant Antoinette dans les Cévennes.

Il n'est pas question de ballade bucolique ni d'âne cette fois (quoique), nouveau portrait d'une femme quarantenaire à la vie décemment trop tranquille.
Soit Iris, une femme et mère comblée aussi bien personnellement (deux filles parfaites, un mari aimant) que professionnellement (un cabinet de dentiste ayant gentiment fait son trou), mais qui s'emmerde, parce que son quotidien plan-plan manque de passion, de piment.
Motivée par une parent d'élève à flirter avec le gouffre séduisant de l'adultère et de la transgression, Iris s'en va donc arpenter les applis de rencontres sous le pseudo d'Isis et elle croulera vite, très vite, sous les prétendants...

Copyright JULIEN PANIE - CHAPKA FILMS – LA FILMERIE – FRANCE 3 CINEMA

Abordant sous un autre angle, l'une des thématiques de son précédent effort (c'est son héroïne qui, cette fois, se laisse tenter par l'infidélité), dans ce qui peut se voir comme une reconquête humoristico-décomplexée du désir par la force d'un outil aussi omniprésent qu'écrasant dans nos quotidiens (le smartphone, ici une arme pour la séduction mais aussi un symbole - vibratoire - du réveil sensuel d'Iris), à la fois pétillante dans ses petites saillies oniriquo-fantasques, et gentiment cousue de fil blanc; Iris et les Hommes s'évertue à déjouer astucieusement certains clichés sans forcément voir plus loin que le bout de sa pellicule (quid de l'addiction/dépendance au virtuel ? De la déconnection à la réalité - et souvent aux siens - qu'il impose), ni même à s'aligner sur la performance d'une Laure Calamy sans filtre et libérée.

Heureusement, Caroline Vignal, au travers de quelques séquences explosives et d'un regard dénué de tout jugement facile, accompagnée de quelques seconds couteaux inspirés (Suzanne de Baecque en tête), ne la laissent pas tomber car oui, être une femme libérée, vous savez, c'est pas si facile (pardon).

Copyright JULIEN PANIE - CHAPKA FILMS – LA FILMERIE – FRANCE 3 CINEMA

En résulte une séance légère et loin d'être désagréable donc, même si oubliable, qui a le (joli) culot de prôner les bons côtés de l'infidélité au travers d'un solide portrait de femme, qui à l'aube de ses cinquante ans reprend les rênes de son existence et d'un désir auquel elle a, évidemment, toujours droit, même s'il est longtemps tombé en désuétude faute d'avoir été savamment cultivé.


Jonathan Chevrier