[CRITIQUE] : Un Prince
Réalisateur: Pierre Creton
Acteurs : Antoine Pirotte, Pierre Creton, Vincent Barré,...
Distributeur : JHR Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Pierre-Joseph intègre un Centre de Formation et d’Apprentissage pour devenir jardinier. C’est là qu’il rencontre une suite de personnages : Françoise Brown la directrice, Alberto son professeur de botanique, Adrien son employeur, qui vont être déterminants dans son roman d’apprentissage, et l’ouvrir à sa sexualité. Quarante ans plus tard survient Kutta, l’enfant adoptif de Françoise Brown dont il a toujours entendu parler et qu’il n’a encore jamais rencontré. Mais Kutta qui est devenu le propriétaire d’un étrange château semble chercher autre chose qu’un simple jardinier.
Critique :
Au coeur du septième art hexagonal, Pierre Creton est une figure à part, un artiste plasticien et cinéaste qui, dans le même temps, n'a jamais abandonné pour autant sa vie d'ouvrier agricole, nourrissant son regard unique sur une nature qui ne l'a décemment jamais quitté, de son Secteur 545 (où il partage sa double passion, agricole et cinématographique, face caméra) au doux Le Bel été.
Une vérité on ne peut plus vraie à la vision de son dernier long-métrage en date, Un Prince, drame choral au dispositif formel et narratif aussi passionnant que profondément déroutant, un - presque - film somme où il cite la poésie mélancolique de son Maniquerville (avec, une nouvelle fois, la présence lumineuse de Françoise Lebrun), tout en apparaissant comme un observateur curieux et ambitieux, décomplexé et libre, follement libre, dont la dernière odyssée sur pellicule partage, étrangement, beaucoup de points communs avec le récent Le Règne Animal de Thomas Cailley (de la revendication de la nature animale de l'homme, à son assimilation totale des préoccupations environnementales actuelles).
Reposant, entre autres, sur l'apprentissage à la fois de l'étude de la botanique (considéré ici, comme un véritable territoire de connexion profonde entre l'homme et la nature, dont la délicate fusion s'écrit dans le dernier tiers de l'histoire), et l'initiation/exploration du désir masculin, d'un wannabe botaniste, le film déploie son argumentaire à travers l'usage de trois - sacrées - voix-off (Françoise Lebrun, Mathieu Amalric et Gregory Gadebois), comme autant de points de vue qui s'alternent, s'entrechoquent et s'épousent pour donner un corps, essentiel, à l'exercice pictural auquel s'adonne Creton.
Une sorte de fantastique processus de construction/déconstruction de son exploration débridée de l'érotisme au masculin, où la succession de tableaux vivants et poétiques de sa mise en scène, qui fait ressortir la vivacité de ses personnages et des paysages qu'ils occupent, se voit offrir un corps, une intériorité, une profondeur par la puissance et la délicatesse de la (des) voix.
Une expérience à part, radicale - dans ses qualités comme dans ses menus défauts - mais surtout infiniment précieuse, dans sa manifestation cinématographique, d'un épanouissement de la chair à la fois troublant et fascinant.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Antoine Pirotte, Pierre Creton, Vincent Barré,...
Distributeur : JHR Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Pierre-Joseph intègre un Centre de Formation et d’Apprentissage pour devenir jardinier. C’est là qu’il rencontre une suite de personnages : Françoise Brown la directrice, Alberto son professeur de botanique, Adrien son employeur, qui vont être déterminants dans son roman d’apprentissage, et l’ouvrir à sa sexualité. Quarante ans plus tard survient Kutta, l’enfant adoptif de Françoise Brown dont il a toujours entendu parler et qu’il n’a encore jamais rencontré. Mais Kutta qui est devenu le propriétaire d’un étrange château semble chercher autre chose qu’un simple jardinier.
Critique :
Drame choral au dispositif formel et narratif passionnant, #UnPrince incarne une exploration débridée et radicale de l'érotisme au masculin, la manifestion cinématographique libre et infiniment précieuse d'un épanouissement de la chair, à la fois troublant et fascinant. pic.twitter.com/ZL1io27YmP
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 18, 2023
Au coeur du septième art hexagonal, Pierre Creton est une figure à part, un artiste plasticien et cinéaste qui, dans le même temps, n'a jamais abandonné pour autant sa vie d'ouvrier agricole, nourrissant son regard unique sur une nature qui ne l'a décemment jamais quitté, de son Secteur 545 (où il partage sa double passion, agricole et cinématographique, face caméra) au doux Le Bel été.
Une vérité on ne peut plus vraie à la vision de son dernier long-métrage en date, Un Prince, drame choral au dispositif formel et narratif aussi passionnant que profondément déroutant, un - presque - film somme où il cite la poésie mélancolique de son Maniquerville (avec, une nouvelle fois, la présence lumineuse de Françoise Lebrun), tout en apparaissant comme un observateur curieux et ambitieux, décomplexé et libre, follement libre, dont la dernière odyssée sur pellicule partage, étrangement, beaucoup de points communs avec le récent Le Règne Animal de Thomas Cailley (de la revendication de la nature animale de l'homme, à son assimilation totale des préoccupations environnementales actuelles).
Copyright JHR Films |
Reposant, entre autres, sur l'apprentissage à la fois de l'étude de la botanique (considéré ici, comme un véritable territoire de connexion profonde entre l'homme et la nature, dont la délicate fusion s'écrit dans le dernier tiers de l'histoire), et l'initiation/exploration du désir masculin, d'un wannabe botaniste, le film déploie son argumentaire à travers l'usage de trois - sacrées - voix-off (Françoise Lebrun, Mathieu Amalric et Gregory Gadebois), comme autant de points de vue qui s'alternent, s'entrechoquent et s'épousent pour donner un corps, essentiel, à l'exercice pictural auquel s'adonne Creton.
Une sorte de fantastique processus de construction/déconstruction de son exploration débridée de l'érotisme au masculin, où la succession de tableaux vivants et poétiques de sa mise en scène, qui fait ressortir la vivacité de ses personnages et des paysages qu'ils occupent, se voit offrir un corps, une intériorité, une profondeur par la puissance et la délicatesse de la (des) voix.
Une expérience à part, radicale - dans ses qualités comme dans ses menus défauts - mais surtout infiniment précieuse, dans sa manifestation cinématographique, d'un épanouissement de la chair à la fois troublant et fascinant.
Jonathan Chevrier