[CRITIQUE] : La Comédie Humaine
Réalisateur : Kôji Fukada
Avec : Masayuki Yamamoto, Kanji Furutachi, Minako Inoue, Yuri Ogino,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Japonais
Durée : 2h20min.
Synopsis :
Une rencontre fortuite née d’une déception, un vernissage où personne ne vient et un nouveau membre dans la famille : trois histoires s’entrecroisent et révèlent des vérités jusque-là bien enfouies.
Critique :
Avec : Masayuki Yamamoto, Kanji Furutachi, Minako Inoue, Yuri Ogino,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Japonais
Durée : 2h20min.
Synopsis :
Une rencontre fortuite née d’une déception, un vernissage où personne ne vient et un nouveau membre dans la famille : trois histoires s’entrecroisent et révèlent des vérités jusque-là bien enfouies.
Critique :
Mélancolique et d'une honnêteté brutale, #LaComédieHumaine pointe la violence douloureusement ordinaire de la vie, gratte le vernis fragile de l'amour et de l'amitié, pour mieux exposer le vide insondable de l'humanité, la confrontant à sa solitude autant qu'à son vide intérieur. pic.twitter.com/4knC4scOvc
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 18, 2023
Lieutenant - plus ou moins - officieux (aux côtés, notamment, de Ryusuke Hamaguchi) d'une jeune génération de cinéastes japonais résolument tourné vers l'international, Kōji Fukada, dont l'influence du cinéma français (surtout la filmographie bénie d'Éric Rohmer) est aussi flagrante que ses efforts ont une fâcheuse tendance à prendre - vraiment - leur temps pour atteindre nos salles obscures, nous revient une seconde fois dans les salles obscures cette année, après le sublime Love Life (merveilleux mélodrame familial à la fois douloureux et poliment distant, dans sa manière de scruter les contradictions d'une union endeuillée), avec La Comédie Humaine, son premier long-métrage tourné en... 2008, et sorti en 2011 au Japon.
Une sortie tardive donc (une habitude, comme dit plus haut) qui, malgré son titre, n'est pas une adaptation stricto sensu de l'œuvre éponyme d'Honoré de Balzac (qu'il avait déjà adapté, frontalement, avec son court-métrage d’animation La Grenadière en 2005), quand bien même le bonhomme ne nie absolument pas s'être inspiré du célèbre auteur, de sa structure aux thèmes qu'il a abordé à travers cette série littéraire.
Pas si éloigné, dans sa structure, du déjà très Rohmerien Contes du hasard et autres fantaisies de Ryusuke Hamaguchi, le film suit trois histoires minimalistes qui s'entremêlent autant qu'elles sondent la solitude sourde qui sous-tend la vie au cœur de l'ultra moderne capitale nippone, et le manque cruel de communication qui ne fait qu'éloigner encore un peu plus, des âmes sensiblement ordinaires.
Que ce soit à travers la première partie (une jeune femme qui se voit poser un lapin par son petit ami, et donne sa place à une autre, qui traverse un divorce), la seconde (sur une jeune photographe dont le vernissage ne rencontre pas le succès escompté) ou la dernière (un homme, Masaki, marié à Jun que l'on découvre dans la partie précédente, se fait amputer de son bras à la suite d'un accident, et développe le syndrome du membre fantôme alors que son épouse est enceinte), Fukada gratte avec son triptyque, le vernis fragile de l'amour et de l'amitié pour mieux exposer le vide insondable de l'humanité, la confrontant à son isolement et à son vide intérieur.
Naturaliste et d'une honnêteté (tout comme son humour caustique) brutale, aussi mélancolique qu'il est plein de ressentiment, La Comédie Humaine se délecte des petits aléas/tracas du quotidien, et montre la violence douloureusement ordinaire de la vie, las de refouler ses sentiments, à travers des personnages qui se noient aussi bien dans l'océan de leurs propres existences, que dans celles des autres.
Peut-être l'œuvre la plus pessimiste de Kōji Fukada, qui détient tout le sel de ce que sera le futur de son cinéma.
Jonathan Chevrier
Une sortie tardive donc (une habitude, comme dit plus haut) qui, malgré son titre, n'est pas une adaptation stricto sensu de l'œuvre éponyme d'Honoré de Balzac (qu'il avait déjà adapté, frontalement, avec son court-métrage d’animation La Grenadière en 2005), quand bien même le bonhomme ne nie absolument pas s'être inspiré du célèbre auteur, de sa structure aux thèmes qu'il a abordé à travers cette série littéraire.
Copyright 2008 HUMAN COMEDY IN TOKYO FILM PARTNERS |
Pas si éloigné, dans sa structure, du déjà très Rohmerien Contes du hasard et autres fantaisies de Ryusuke Hamaguchi, le film suit trois histoires minimalistes qui s'entremêlent autant qu'elles sondent la solitude sourde qui sous-tend la vie au cœur de l'ultra moderne capitale nippone, et le manque cruel de communication qui ne fait qu'éloigner encore un peu plus, des âmes sensiblement ordinaires.
Que ce soit à travers la première partie (une jeune femme qui se voit poser un lapin par son petit ami, et donne sa place à une autre, qui traverse un divorce), la seconde (sur une jeune photographe dont le vernissage ne rencontre pas le succès escompté) ou la dernière (un homme, Masaki, marié à Jun que l'on découvre dans la partie précédente, se fait amputer de son bras à la suite d'un accident, et développe le syndrome du membre fantôme alors que son épouse est enceinte), Fukada gratte avec son triptyque, le vernis fragile de l'amour et de l'amitié pour mieux exposer le vide insondable de l'humanité, la confrontant à son isolement et à son vide intérieur.
Copyright 2008 HUMAN COMEDY IN TOKYO FILM PARTNERS |
Naturaliste et d'une honnêteté (tout comme son humour caustique) brutale, aussi mélancolique qu'il est plein de ressentiment, La Comédie Humaine se délecte des petits aléas/tracas du quotidien, et montre la violence douloureusement ordinaire de la vie, las de refouler ses sentiments, à travers des personnages qui se noient aussi bien dans l'océan de leurs propres existences, que dans celles des autres.
Peut-être l'œuvre la plus pessimiste de Kōji Fukada, qui détient tout le sel de ce que sera le futur de son cinéma.
Jonathan Chevrier