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[CRITIQUE] : Acide


Réalisateur : Just Philippot
Acteurs : Guillaume Canet, Laetitia Dosch, Marie Jung, Céline Groussard,...
Distributeur : Pathé Films
Budget : -
Genre : Fantastique, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min

Synopsis :
Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper.



Critique :


Difficile de ne pas admettre que la carrière dans le fantastique du jeune cinéaste Just Philippot, avait démarré avec un sacré sans-faute : La Nuée, qui profitait gentiment de son pitch bis à forte tendance Z (des sauterelles comestibles qui se font mangeuses d'hommes deviennent un fardeau incontrôlable, pour la famille qui espérait vivre de leur élevage) et de ses glorieuses références (Take Shelter de Jeff Nichols en tête), pour mieux dégainer avec subtilité une réflexion terrifiante sur la réalité d'une ruralité poussée à la surproduction pour survivre, le tout enrobé dans une tension et une horreur organique des plus séduisantes.

Le voilà désormais face au difficile cap du film de la " confirmation ", avec le bien nommé Acide, plongée cette fois-ci voulue comme plus frontale dans le thriller écolo-catastrophe à forte tendance cauchemardesque, extension de son court-métrage éponyme de 2018 aux références américaines (très) loin d'être discrètes - et/où bien digérées.

Copyright BONNE PIOCHE CINÉMA, PATHÉ FILMS, UMEDIA PRODUCTION SERVICES - PHOTO LAURENT THURIN

Partant d'un concept original et accrocheur (des précipitations corrosives et mortels, générées par l'émission de nombreux polluants dans l'atmosphère, vu à travers la famille décomposée d'un syndicaliste violent) et malgré quelques jolies fulgurances, jamais le film ne vient à surmonter l'inertie et les errances d'une écriture stéréotypée, dont la structure autant que le propos maladroit, rappelle sensiblement Phénomènes de M. Night Shyamalan - qui lui-même pillait éhontément La Guerre des Mondes de son idole Spielberg -, bardé des mêmes incohérences, des comportements irrationnels (et souvent en complète contradiction avec les circonstances d'une intrigue à peine esquissée), fruit de personnages peu empathiques et taillés à la serpe, et des mêmes séquences parfois risibles (la mort d'une Laetitia Dosch qu'on aurait aimé ailleurs), parfois abjectes (la fameuse séquence du chat).

Mais le plus dommageable apparaît in fine dans la même sur-estimation cruelle des aptitudes que pense avoir son auteur, à pouvoir concocter un vrai frisson écologico-engagé prenant et tendu, lui qui s'enlise lentement mais sur sûrement dans une urgence artificielle, passé une exposition plutôt prenante.
Deuxième fois en quelques mois que le ciel tombe sur la tête du gaulois Canet, pas un hasard...


Jonathan Chevrier


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