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[FUCKING SERIES] : The Bear saison 2 : Smells what The Original Beef of Chicagoland is cooking !


(Critique - avec spoilers - de la saison 2)


Depuis le succès surprise - mais mérité - de sa première saison l'été dernier, The Bear n'a pas traîné pour être considéré comme un grand et vivant morceau de télévision, dans sa manière d'aborder avec une tension palpable et un incroyable sens du rythme, le genre pourtant éculé de la comédie dramatique, avec une vision tout aussi affamée que pouvait l'être son auditoire à sa vision.

En se vissant - littéralement - au plus près des atermoiements et luttes diverses d'une sandwicherie de Chicago pour rester à flot, au milieu de diverses crises personnelles et professionnelles, le show de Christopher Storer était tellement magnétique que sa première salve d'épisodes, pourtant riche de dix épisodes, se dévorait en un rien de temps.

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Le symbole d'une télévision racée et intelligente, portée par une écriture ciselée (de ses nombreux - et rocambolesques - rebondissements à des personnages finement approfondis) et d'une distribution au diapason, qui plaçait la barre férocement haut quant à la production d'une seconde saison qui est vite devenue inéluctable.

Bonne nouvelle, la seconde saison répond joliment à la première alors qu'elle fait sensiblement grimper d'un cran, tous ses enjeux et son unité de temps, en s'articulant autour de la transformation chaotique du Original Beef of Chicagoland de sandwicherie de quartier populaire à restaurant gastronomique, alors que Carmy et Sydney (ainsi que la petite famille qu'ils se sont créés au sein du restaurant) s'efforcent de réaliser leurs rêves d'avoir leur propre place au cœur de la scène culinaire de Chicago.
Mais le show a le bon ton de ne jamais se contenter de préparer les mêmes plats populaires et familiers ici, tant chaque nouvel épisode/festin semble plus riche, plus profond et résolument mieux assaisonné, sans pour autant faire baisser d'un iota le thermomètre de la tension.

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Si la première saison avait été exceptionnelle dans sa manière de plonger son auditoire, caméra à l'épaule et à coup de montages énergiques dans l'agitation totalement déglamourisé du monde culinaire comme s'il était vraiment là, aux côtés des personnages; la seconde saison garde la même dynamique tout en amplifiant sa tendresse et son attention envers ses personnages, nuançant leur personnalité autant que leur emprise sur la réalité (excepté, peut-être, le personnage furieusement générique et maladroit de Claire, qui ne sert au fond que de faire-valoir pour explorer les émotions de Carmy), pour mieux le lien fort qui les unit avec le spectateur.

C'est résolument vers une logique plus sensorielle et émotionnelle que cette nouvelle salve d'épisodes s'inscrit, dépendant moins de la nervosité et de l'intensité maniaque d'une cuisine surbookée, que ses accalmies, ses instants de calme (avant la tempête de l'épisode 6, digne d'un opéra cauchemardesque) où les personnages s'épanouissent et ressentent un - fugace - sentiment de paix (comme Marcus et sa mission à Copenhague dans l'épisode 4, où Ritchie dans l'épisode 7).

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Moins chaotique (jusque dans son montage, où les séquences frénétiques sont plus usées pour refléter l'état psychologique d'un personnage) et plus mature et lyrique (même si la réalité y est toujours aussi cruellement mordante), The Bear assume pleinement son ambivalence et la richesse de son entre-deux puissant, entre la farce délirante et implacable, et le drame brut et dévastateur.
Succession n'est plus, mais la télévision US a trouvé une nouvelle reine.


Jonathan Chevrier


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