[CRITIQUE] : My Mother's Wedding

Réalisateur : Kristin Scott Thomas
Acteurs : Scarlett Johansson, Emily Beecham, Sienna Miller, Kristin Scott Thomas, Freida Pinto, James Fleet,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Trois sœurs - Georgina, Victoria et Katherine - se retrouvent dans la maison de leur enfance pour le troisième mariage de leur mère, Diana, deux fois veuve.

C'est une vérité irréfutable (c'est faux mais fait comme si c'était le cas, ne ruines pas tout de suite l'argumentaire de cette introduction définitivement beaucoup trop étirée pour son bien) pour quiconque s'intéresse un minimum à la proposition, proprement astronomique, de films qui nous sont offert chaque semaine : il y a toujours une petite poignée de séances dont on n'attend pas forcément grand chose (ce qui est assez vulgaire annoncé comme cela certes, mais tu sais cher lecteur, l'honnêteté l'est aussi parfois), voire dont on a pas forcément connaissance de leur exploitation mais qui pourtant, presque contre une adversité imaginaire conçue par notre hypothétique prévision de ce qu'il a à nous offrir, arrivent à nous cueillir de la plus belle des manières.

Elles sont rares ses expériences, sporadiques même tant on s'échine à garder nos radars cinématographiques les plus alertes possibles (même avec une Prime Vidéo qui crache, littéralement, ses propositions au cœur de son catalogue dans l'indifférence générale et sans le moindre effort de promotion), mais merveilleusement essentielles.

Avouons que, malgré quelques vrais défauts d'écritures et des changements de ton un chouïa trop maladroits, My Mother's Wedding, estampillé premier long-métrage de la merveilleuse Kristin Scott Thomas, également présente à l'écran aux côtés d'une distribution stellaire (Scarlett Johansson, Emily Beecham, Sienna Miller et James Fleet, dans une réunion so " Quatre mariages et un enterrement " qui réchauffe nos petits coeurs d'artichauts), peut gentiment prétendre à une place dans cette liste, petit bout de drame familial sous fond de réunion de trois sœurs aux relations difficiles, pour le troisième mariage de leur mère, veuve par deux fois (sa première union lui avait offert deux filles, la seconde sa dernière) par la faute de la Marine royale britannique.

Exploration délicate et tout en interactions tendues sur le caractère inéluctable de la mort et la manière dont l'identité ne se construit pas toujours par elle-même, mais s'hérite parfois de manière douloureuse et fragmentée, le film est loin d'être le plus original des drames introspectifs donc, mais il compose son propre groove tranquille et sensible, porté par les prestations fragiles de son quatuor magique, autant que par une volonté louable de rendre le poids insondable du deuil, de manière palpable à son auditoire.

Ça vaut décemment son pesant de pop-corn par chez nous.

Jonathan Chevrier