[CRITIQUE] : La Beauté du geste
Réalisateur : Sho Miyake
Avec : Yukino Kishii, Tomokazu Miura, Masaki Miura,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Japonais, Français.
Durée : 1h39min
Synopsis :
Keiko vit dans les faubourgs de Tokyo où elle s’entraîne avec acharnement à la boxe. Sourde, c’est avec son corps qu’elle s’exprime. Mais au moment où sa carrière prend son envol, elle décide de tout arrêter…
Critique :
Peut-être parce qu'il est le sport le plus cinématographique et universel qui soit, la boxe, et plus encore, la boxe à l'écran, est prompt à nous donner pléthore de leçons de vie, que ce soit dans la libération de la victoire ou le poids écrasant de la défaite, il y a toujours une bonne leçon à tirer d'un combat, car la vie elle-même en est un.
Mais ce n'est pas tant l'issue de l'affrontement lui-même, qui peut être le véhicule de cette leçon, le fruit fructueux où infructueux des nombreux efforts investis, mais bien le chemin, l'odyssée - parfois redondante et frustrante - derrière l'issue, et encore plus quand la vie ne nous sert pas les mêmes cartes/chances que les autres au départ.
C'est pleinement ce qui est le cœur du nouveau long-métrage de Shô Miyake, La Beauté du geste, finalement moins proche d'un Rocky de John G. Avildsen que d'un Boxing Gym de Frederick Wiseman, lui qui s'inspire de l'autobiographie de Keiko Ogasaware, première femme japonaise malentendante à avoir obtenu une licence de boxe.
Une comparaison loin d'être anodine, tant tout action captée par la jolie démonstration de cohérence et d'épure du cinéaste, n'est pas tant l'éloge combatif d'une individualité engoncée dans un malaise et une solitude qui ne sont rompus qu'à travers la pratique, minutieuse et répétée (une discipline rigoureusement retranscrite à l'écran), du noble art; que l'expression d'un engagement, personnel voire même politique, au sein d'une nation malade qui, comme son héroïne (une magnifique rt empathique Yukino Kishii), est isolée dans une bulle silencieuse et insondable.
Ou comment lier l'intime à l'universel, lier l'isolement d'une femme imperturbable, pour qui rien ni personne ou presque existe (excepté son entraîneur, son frère,...), à un Japon où toute interaction se meurt, ou comment lier un désordre intérieur à celui d'un monde qui l'est encore plus; ou comment transformer de manière improbable le malheur d'un handicap, en un refuge salvateur et essentiel.
Formidable récit sobre et cathartique d'une résilience aussi digne et déterminée que sa quête de sérénité est pieusement souhaitée, La Beauté du geste célèbre la résistance d'une femme face aux uppercuts que lui a balancé la vie, sa volonté de s'améliorer pas à pas, coup par coup, par la force d'une routine aussi saine et sereine, aussi banale que puissante, aussi endurée que gratifiante.
Une (très) belle découverte.
Jonathan Chevrier
Avec : Yukino Kishii, Tomokazu Miura, Masaki Miura,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Japonais, Français.
Durée : 1h39min
Synopsis :
Keiko vit dans les faubourgs de Tokyo où elle s’entraîne avec acharnement à la boxe. Sourde, c’est avec son corps qu’elle s’exprime. Mais au moment où sa carrière prend son envol, elle décide de tout arrêter…
Critique :
Moins Rocky que Boxing Gym,#LaBeautéDuGeste célèbre la résilience et la résistance digne d'une femme face aux uppercuts que lui a balancé la vie, sa volonté de s'améliorer pas à pas, coup par coup, par la puissance d'une routine aussi saine et sereine, qu'endurée que gratifiante pic.twitter.com/A1FOWkjXPa
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 30, 2023
Peut-être parce qu'il est le sport le plus cinématographique et universel qui soit, la boxe, et plus encore, la boxe à l'écran, est prompt à nous donner pléthore de leçons de vie, que ce soit dans la libération de la victoire ou le poids écrasant de la défaite, il y a toujours une bonne leçon à tirer d'un combat, car la vie elle-même en est un.
Mais ce n'est pas tant l'issue de l'affrontement lui-même, qui peut être le véhicule de cette leçon, le fruit fructueux où infructueux des nombreux efforts investis, mais bien le chemin, l'odyssée - parfois redondante et frustrante - derrière l'issue, et encore plus quand la vie ne nous sert pas les mêmes cartes/chances que les autres au départ.
C'est pleinement ce qui est le cœur du nouveau long-métrage de Shô Miyake, La Beauté du geste, finalement moins proche d'un Rocky de John G. Avildsen que d'un Boxing Gym de Frederick Wiseman, lui qui s'inspire de l'autobiographie de Keiko Ogasaware, première femme japonaise malentendante à avoir obtenu une licence de boxe.
Copyright 2022 KEIKO ME WO SUMASETE PRODUCTION COMMITTEE & COMME DES CINÉMAS |
Une comparaison loin d'être anodine, tant tout action captée par la jolie démonstration de cohérence et d'épure du cinéaste, n'est pas tant l'éloge combatif d'une individualité engoncée dans un malaise et une solitude qui ne sont rompus qu'à travers la pratique, minutieuse et répétée (une discipline rigoureusement retranscrite à l'écran), du noble art; que l'expression d'un engagement, personnel voire même politique, au sein d'une nation malade qui, comme son héroïne (une magnifique rt empathique Yukino Kishii), est isolée dans une bulle silencieuse et insondable.
Ou comment lier l'intime à l'universel, lier l'isolement d'une femme imperturbable, pour qui rien ni personne ou presque existe (excepté son entraîneur, son frère,...), à un Japon où toute interaction se meurt, ou comment lier un désordre intérieur à celui d'un monde qui l'est encore plus; ou comment transformer de manière improbable le malheur d'un handicap, en un refuge salvateur et essentiel.
Copyright 2022 KEIKO ME WO SUMASETE PRODUCTION COMMITTEE & COMME DES CINÉMAS |
Formidable récit sobre et cathartique d'une résilience aussi digne et déterminée que sa quête de sérénité est pieusement souhaitée, La Beauté du geste célèbre la résistance d'une femme face aux uppercuts que lui a balancé la vie, sa volonté de s'améliorer pas à pas, coup par coup, par la force d'une routine aussi saine et sereine, aussi banale que puissante, aussi endurée que gratifiante.
Une (très) belle découverte.
Jonathan Chevrier