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[CRITIQUE] : Kandahar


Réalisateur : Ric Roman Waugh
Acteurs : Gerard Butler, Navid Negahban, Travis Fimmel, Ali Fazal,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France / Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h59min.

Synopsis :
Tom Harris est un agent secret de la CIA infiltré au Moyen-Orient. Une fuite des renseignements révèle son identité alors qu’il est en mission. Coincés au cœur d’un territoire hostile, Harris et son interprète afghan Kahil, doivent se frayer un chemin hors du désert jusqu’à Kandahar, leur point d’exfiltration, tout en échappant aux forces spéciales d’élite qui les pourchassent. La course contre la montre commence.



Critique :


Il y a quelque chose d'assez triste lorsque l'on regarde la carrière en dent de scie du génial Gerard Butler, passé de second couteau de luxe dans d'excellentes séries B à figure de proue d'un monument du culte burné (Leonidas Forever), puis à " héros " de divertissements aussi foutraques que peu mémorables (quoique...); tant le comédien n'a jamais vraiment pu ni su capitaliser sur la hype énorme de son rôle-titre de 300, même s'il peut depuis, porter des films sur son seul et unique nom.

Mais cela ne nous empêche pas pour autant de férocement apprécier le bonhomme, toujours dix fois plus charismatique, attachant et badass que la majorité des wannabe action men pondus par Hollywood avec une frénésie effarante, sorte de garant d'une certaine image old school de ce que doit être un vrai héros purement américain qui fait marcher ses (gros) biscottos sans pour autant laisser de côté sa tête et ses émotions.
Sa dernière aventure cinématographique en date, exempté des salles obscures dans l'hexagone mais chapeauté par l'un de ses cinéastes chouchous, Ric Roman Waugh, Kandahar, est embaumée dans une bonne odeur de napalm tout droit sortie des 80s.

Copyright Leonine

Une pure bisserie qui tâche, cousine du dernier long-métrage de Guy Ritchie, The Convenant (également cantonné à une distribution sur Prime Video, et dont le pitch partage d'étranges similarités avec le film de Waugh), une bande aussi maladroite qu'elle est emprunt d'une action brute et effrénée, sorte de Rambo III 2.0 (qui a dit Hot Shots! 2 ?) sans l'humour plombant mais au pitch tout aussi prétexte (un soldat d'élite à la vie intime en ruine, expert en démontage d'installations souterraines d'armes nucléaires en Iran... démonte des installations souterraines d'armes nucléaires en Iran, avec une armée US au soutien évidemment relatif), qui privilégierait une approche plus désenchantée et maussade que la moyenne, pour mieux appuyer un discours politiquement un brin confus et doux-amer, sur la politique ultra-libérale, colonialiste et totalitaire de l'Amérique.

Et c'est sans doute cela qui fait tout le sel du film, ce petit supplément de substance porté par une écriture étonnamment nerveuse et resserrée (prévisible dans ses effets, mais d'une efficacité redoutable et d'une jolie nuance dans la caractérisation de ses personnages, même ses antagonistes, moins stéréotypés et plus complexes qu'à l'accoutumée), qui relève une mise en scène laissant un brin à désirer, mais qui est emprunt d'une urgence bienvenue.

Copyright Leonine

Intelligent dans sa manière de ne pas étouffer son récit - autant que son auditoire -, dans une action pétaradante et illisible, Kandahar se fait un rejeton énervé des thrillers/actionners géopolitiques des 90s, dominé par un Gerard Butler des grands jours, qui creuse autant la pertinence - même dans la confusion - de son propos que ses désirs de spectaculaire.
Pour une fois que Prime Video dégaine un bon divertissement, ne boudons pas notre plaisir...


Jonathan Chevrier