[CRITIQUE] : La petite cuisine de Mehdi
Réalisateur : Amine Adjina
Acteurs : Younès Boucif, Clara Bretheau, Hiam Abbass, Gustave Kervern,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
Mehdi est sur un fil. Il joue le rôle du fils algérien parfait devant sa mère Fatima, tout en lui cachant sa relation avec Léa ainsi que sa passion pour la gastronomie française. Il est chef dans un bistrot qu’il s’apprête à racheter avec Léa. Mais celle-ci n’en peut plus de ses cachoteries et exige de rencontrer Fatima. Au pied du mur, Mehdi va trouver la pire des solutions.
Elle ne s'explique pas toujours mais ce genre de petite magie n'en reste pas moins essentielle pour tout ceux qui aime un minimum, le septième art dans toute sa richesse et son imprévisibilité - comme sa prévisibilité, aussi.
Au sein d'une distribution hexagonale férocement chargée, où chaque mercredi du mois devient littéralement une jungle certes grisante mais sauvage dans laquelle chaque péloche tente un tant soit peu d'attirer l'attention des cinéphiles et des spectateurs lambda, au coeur d'une salle jamais trop obscures (une proposition qui est tout autant une bénédiction qu'une petite malédiction, tant il faut faire des choix de séances parfois frustants), certaines sorties pas forcément originales ni même accrocheuses sur le papier, parviennent pourtant à nous gentiment taper dans l'oeil voire même mieux que cela, à nous toucher en plein coeur autant par leur simplicité que par leur justesse.
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Et, soyons un tant soit peu honnêtes avec toi cher lecteur adoré, rien ne laissait forcément présager qu'un petit bout de cinéma tel que La petite cuisine de Mehdi (titre à la double résonnance malicieuse), mis en boîte par le wannabe cinéaste Amine Adjina (qui marque ici son premier passage derriere la camera d'un long-métrage), puisse être un de ses efforts là et pourtant, au-delà d'une histoire plutôt convenue et pas forcément originale pour un sou, il sait habilement comment se rendre attendrissant et même profondément universel, dans sa jolie et paradoxale dynamique familiale sous fond de - plus ou moins - petits mensonges (qui protègent tout autant qu'ils déchirent), de bon vivre ensemble, de partage comme d'héritage culturel.
En faisant de cette relation mère-fils aimante mais complexe le moteur vivant et vibrant de son récit, tout en jouant avec parcimonie du comique de situation pour mieux illuminer son coeur dramatique aux bons sentiments certains; le film, dominé par une distribution lumineuse, est l'incarnation même d'un cinema modeste, honnête et émouvant qui ne renouvelle absolument pas la recette d'une popote gentiment familière, mais lui transmet sa bienveillance et sa belle générosité.
Jonathan Chevrier






