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[CRITIQUE] : Tornado


Réalisateur : John McClean
Acteurs : Kōki, Tim Roth, Jack Lowden, Takehiro Hira,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Action, Thriller, Historique, Western.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h31min.

Synopsis :
Grande-Bretagne, fin du XVIIIème siècle, la jeune japonaise Tornado et son père croisent sur leur chemin une bande de criminels dirigée par un leader impitoyable et son ambitieux fils. Commence alors une traque sanglante…





Tous les mômes biberonés aux cinémas burnés et rentre-dedans des 70s/80s, ont un attachement tout particulier au revenge movie, ce sous-genre savoureusement régressif du thriller, ou la violence y est souvent plus décomplexée et sauvage qu'à l'accoutumée.
Et en bon bourinos que nous sommes, nous avons tous été un peu (trop mal) élevé par les aventures purgatoires et sur-armées de ce bon vieux Paul Kersey, figure stellaire usé jusqu'à la moelle par une Cannon pas si près que ça, de son pognon.

Sur le papier, Tornado de John McClean (le western dramatico-sanglant Slow West, avec le tandem Kodi Smit-McPhee/Michael Fassbender), ressemblait sans trop se cacher à un rip-off fauché de True Grit à la trame en encore plus archi-classique (dans l'Ecosse du XVIIIe siècle, une jeune Japonaise, gentiment experte dans l'art du sabre, jure de venger la mort de son père pro de la marionnette, tué par une bande de criminels), un bon gros bis à forte tendance Z aussi pétaradant que généreux, qui ennuierait profond tout allergique au cinéma qui tâche, le tout avec un Tim Roth venu cachetonner comme un sagouin pour récupérer son petit chèque pour les impôts.

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Bref, tout ce qu'on aime quoi et à sa vision ça n'a pas manqué, le film incarne sans trop tortiller du fessier un pur bis relax qui se savoure sans trop déplaisir, un western sauce tragédie historique - matiné de film de samouraï - flanqué dans les Lowlands écossaises qui assume pleinement ses références comme ses nombreuses fragilités (son incapacité latente à developper ses fascinantes thématiques, de la transmission d'une violence père-fils/fille à la notion d'appartenance à la culture d'une terre d'accueil), tout en se laissant aller à une brutalité gentiment entraînante.

Inégal mais musclé et amoral, emballé avec une maîtrise étonnamment assuré (si le scénario ne pète pas plus haut que sa plume, sa direction artistique - signée Robin Jones et Jackson Pritchard - à ses costumes, offrent une vision magnifiquement violente et boueuse de l'Écosse de l'époque, une nation hantée par des âmes errantes et adeptes d'une brutalite primaire et impitoyable), Tornado et ses saillies outrancières n'est évidemment pas très fin mais se regarde sans faim, et pour un un DTV de luxe dans le moindre écho médiatique, c'est définitivement plus que ce qu'on pouvait lui demander...


Jonathan Chevrier