[CRITIQUE] : Détective Conan : Le sous-marin noir

Réalisateur : Yuzuru Tachikawa
Acteurs : avec les voix de Minami Takayama, Ioanna Gkizas, Laëtitia Lienart,...
Distributeur : Eurozoom
Budget : -
Genre : Animation, Action, Aventure.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Cette nouvelle aventure du célèbre détective se déroule en mer, près de l'île de Hachijô, Tokyo.
Des ingénieurs du monde entier se sont réunis pour une opération à grande échelle sur "La bouée du Pacifique", une installation en mer permettant de relier entre elles les caméras de sécurité appartenant aux forces de police du monde entier. De plus, une nouvelle technologie mettant à profit un système de reconnaissance faciale y fait l’objet de tests. Pendant ce temps, Conan qui visite l’île avec les Détectives Juniors reçoit un appel de Subaru Okiya l’informant qu’une employée d’Europol a été assassinée en Allemagne par Gin, de l’Organisation des Hommes en Noir.
Inquiet, Conan se faufile dans la bouée du Pacifique et découvre qu'une ingénieure a été kidnappée par l'Organisation.
Un grincement lugubre résonne à travers les fonds marins tandis qu’une ombre noire plane sur Ai Haibara...

Critique :

Plus tourné vers les fans du shônen que l'opus précédent, plus maîtrisé, #DetectiveConan: #LeSousMarinNoir, savoureusement cartoonesque et proto-Bondesque, se fait exactement le petit doudou intemporel et réconfortant à l'énergie férocement communicative, qu'il cherche à incarner pic.twitter.com/AEPIpHRPWt
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 3, 2023

Avec un beau ratio de vingt-six OAV indépendants en autant d'années où presque (seule l'année 2020, pandémie oblige, n'avait pas été servie), le prolifique Détective Conan issu de l'imaginaire de Gōshō Aoyama avait pourtant dû attendre son vingt-quatrième effort pour atteindre nos salles obscures, La Balle Écarlate, dont l'accueil n'avait pas forcément été mémorable.

Qu'à cela ne tienne, le mauvais sort était rompu l'an dernier avec La Fiancée de Shibuya échoué à Susumu Mitsunaka (animateur sur les jolis Les Enfants du Temps et Mary et la fleur de la sorcière), une aventure qui a le bon ton de ratisser large à la différence de l'opus précédent, en incarnant une sorte d'ouverture ludique et jamais totalement hermétique (même si elle convoque des références évidentes à la mythologie originelle) à un univers foisonnant pour les non-initiés aux enquêtes invraisemblables de Shinichi Kudo, un détective lycéen rajeuni à la suite de l'ingestion d'une mystérieuse drogue qui l'a fait rajeunir au stade d'enfant haut comme trois pommes - et dont la genèse est très intelligemment inséré au coeur de la narration.

2023 continue sur cette belle lancée avec Le sous-marin noir signé Yuzuru Tachikawa (déjà derrière Détective Conan : L'Exécutant de Zero, en 2018), une aventure résolument plus grand guignolesque dans son pitch mais surtout sensiblement plus tournée vers les fans du shônen cette fois-ci (notamment dans une présence plus marquée des hommes en noir), sans pour autant dénaturer le cocktail si familier des aventures de DC : une trame mi-abracadabrantesque, mi-corsée (avec toujours une belle intrigue à tiroirs gentiment bordélique, mais dont la vérité n'est pas si complexe à déceler, avec un peu d'attention), une mécanique alliant l'actionner nerveux et spectaculaire au polar structuré et rythmé (mais point de whodunit ni de gros mystère ici), le tout embaumé dans un esprit savoureusement cartoonesque.

Vrai objet sériel, dans ses qualités ludiques comme ses imperfections évidentes, cet épisode proto-Bondesque, moins maîtrisé que le précédent, se fait exactement le petit doudou intemporel et réconfortant à l'énergie férocement communicative, qu'il cherche à incarner.
Vivement un vingt-septième opus donc, même s'il devra être un poil plus abouti et mieux ficelé, pour pleinement marquer.

Jonathan Chevrier