[CRITIQUE] : Chasse Gardée 2

Réalisateurs : Antonin Fourlon et Frédéric Forestier
Acteurs : Hakim Jemili, Camille Lou, Didier Bourdon, Thierry Lhermitte, Maxime Gasteuil, Chantal Ladesou, Jean-François Cayrey, Julien Pestel,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
Deux ans se sont écoulés à Saint Hubert. La vie y est paisible, peut-être trop pour Adélaïde et Simon qui souffrent du manque d’amis de leur âge. C’est sans compter sur l’arrivée de Stanislas, le fils de Bernard (l'ancien président des chasseurs du village), qui revient vivre à la campagne avec sa femme et ses deux enfants. Ils sont beaux, jeunes, et sympas. Leur seul défaut : ils pratiquent la chasse à courre ! La paix du village va être mise à mal : nouveaux voisins, nouveaux problèmes.

Tout l'intérêt, certes très relatif, de la comédie Chasse gardée d'Antonin Fourlon et Frédéric Forestier (Stars 80, Mon Poussin, Les Bodin's en Thaïlande, ça plaçait tout de suite son spectateur dans le contexte), résidait à nos yeux dans une simili-vanne nostalgico-géniale, un concept pondu trente ans trop tard mais qui, sous le poids de notre amour incommensurable pour Les Inconnus : Didier Bourdon en chasseur, c'est quoi la différence entre un bon et un mauvais chasseur, ça tire blablabla... tu l'as.

C'était maigre, rachitique même, mais ça pouvait faire déplacer son popotin en salles un après-midi pluvieux (comprendre : combler un trou entre deux séances sensiblement plus défendable), quand bien même il était presque entendu que la pratique hautement discutée - pour être poli - de la chasse, ne serait pas où peu remise en question ici, même par l'humour le plus facile qui soit.

Exit toute écriture incisive donc (on est loin des Inconnus, mais est-ce étonnant ?), quand bien même la péloche n'est pas tant le naufrage moribond que laissait transparaître sa bande annonce peu flatteuse (prime à un message à la neutralité pas trop démago : prôner une activité modéré de la chasse, pour rester bons copains comme cochons), le film délivrait sans trop d'encombres son petit exposé " comique " sur le bon vivre ensemble, prétexte à quelques séquences plus où moins inspirées.

Rythmé au pâté de sanglier et pétant gentiment dans la soie du stéréotype comme une flore intestinale fragile après une bonne assiette de choucroute, le film réussissait timidement son office tout en tirant plus souvent à blanc qu'autre chose, et incarnait presque une balade champêtre recommandable dans le Bouchonnois.
Deux ans plus tard (tout rond) et gros succès à la clé, on prend les mêmes et on recommence avec une suite encore plus opportuniste et pas franchement inutile, dont le pitch tient à peine sur une cartouche : le rejeton du personnage de Bourdon revient, il pratique la chasse à courre, panique générale et petite gué-guerre digne des pièges de Kevin McCallister dans Maman, j'ai raté l'avion !

Et contre toute attente, même si le bal des clichetons ambulants résonnent plus fort que jamais, la formule potacho-cartoonesque ne s'étiole pas plus que ça et reste globalement divertissante, elle qui ne garde jamais vraiment le cabotinage de sa distribution sous contrôle, ni ne s'empêche d'enchaîner les gags limités avec une gourmandise qui frise lourdement avec l'indécence.
Comme le premier, ça vole moins haut qu'une galinette cendrée mais ça ne mérite décemment pas qu'on lui tire aveuglément dessus.

La différence entre un bon et un mauvais cinéphile...

Jonathan Chevrier