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[CRITIQUE] : En Eaux très troubles


Réalisateur : Ben Wheatley
Avec : Jason StathamJing WuCliff Curtis,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Thriller, Action.
Nationalité : Américain, Chinois.
Durée : 1h56min

Synopsis :
Cet été, préparez-vous à une décharge d’adrénaline avec En Eaux très troubles ! Film d’action survolté, ce deuxième opus plus gigantesque encore que le blockbuster de 2018 plonge le spectateur dans des eaux toujours plus profondes, où grouillent de redoutables megalodons, et bien plus…

Partez à la découverte de régions inconnues avec Jason Statham et Jing Wu, à la tête d’une équipe de chercheurs partie explorer les profondeurs de l’océan. Leur périple tourne à la catastrophe lorsqu’une opération d’extraction minière illégale met en péril leur mission – et leur vie. Confrontés à d’immenses megalodons et à des bandits sans pitié, nos héros doivent échapper aux terribles prédateurs en gardant toujours un temps d’avance sur eux dans une terrifiante course contre la montre. Vous vivrez l’expérience cinématographique la plus mordante de l’année avec En Eaux très troubles, où seules les profondeurs de l’océan se mesurent à l’ampleur du spectacle !



Critique :


Adaptation très lointaine du roman à succès de Steve Alten et accouché dans la douleur (le projet a enchainé les réalisateurs et les studios pendant vingt ans), logiquement bien plus proche d'un Peur Bleue en eaux libres - voire même d'un La Vie Aquatique de Wes Anderson, sous LSD - que d'un Jaws en puissance, En Eaux Troubles de Jon Turtletaub était un pur blockbuster estival totalement conscient de ce qu'il incarne : un thriller maritime friqué mi-ringard, mi-génial, au script torché avec les pieds, même s'il se prenait un brin trop au sérieux pour son bien.

Un bon gros divertissement jubilatoire qui tâche et fleurant le bon le Z qui ne s'assume pas vraiment - puisque jamais gore -, mais fournissant gentiment son lot de scènes d'action WTF-esque, pour garder son spectateur en alerte, hypnotisé autant par son megalodon que le crâne luisant d'un Statham pourtant moins tataneur qu'à l'accoutumée (et Dieu sait qu'on aurait adoré le voir kicker un gros requin légendaire).

Copyright Warner Bros

Joli succès en salles à l'été 2018, le film a mérité (enfin, on se comprend) son statut de wannabe franchise en puissance, et cinq ans plus tard, toujours piloté conjointement par Hollywood et la Chine, avec cette fois le talentueux (mais récemment égaré dans sa filmo) Ben Wheatley à la barre, la Warner enfonce donc le clou avec The Meg 2 : The Trench aka En Eaux (très) troubles (sérieusement...), double dose de fun sur une tranche de pain complet rance, une suite bigger and louder mais point better qui ne fait que recycler la recette " gagnante " de son aîné, en gonflant son bestiaire tout en laissant poindre encore plus, les facilités d'une écriture prétexte totalement décomplexée dans son absurdité et son tropisme assumée.

Si The Meg premier du nom flirtait continuellement avec le gouffre Asylumesque d'un Sharknado du pauvre, le second opus tombe tête la première dedans avec un cynisme irritant.
Devenue en deux, trois brasses, une proto-cousine de la saga Jurassic World aux rebondissements tout aussi faisandés, où les vilains ne sont pas tant les grosses bestioles carnivores (ici devenues légions, alors que leur traitement se fait ridiculeusement plus secondaire), mais bien une humanité pas vraiment sensibiliser par la question de l'écologie et du dérèglement climatique (du niveau de l'explosion de banquise dans Terrain Miné), et dont l'avidité est encore plus exacerbé par la possibilité de capitaliser sur la richesse des fonds marins; la péloche rame pour dégainer ce qui était pourtant si simple à délivrer : DU FUN.

Copyright Warner Bros

Laborieux et jamais vraiment tripant (le moindre ersatz de kiffe, avec un Stath' qui traque du mégalodon à jet ski, est balancé dans la bande annonce), plombé par un traitement trop sérieux et totalement à la rue (même dans ses quelques saillies d'humour au second degré), là où il aurait dû assumer tous ses oripeaux régressifs (un buddy movie à requins, avec Statham et Jing Wu, littéralement à armes égales en importance ici, on aurait signé tout de suite), En Eaux très troubles coule à vue et n'est même pas sauvé par la bouée trouée d'une mise en scène rarement inspiré (à deux, trois séquences sympa près) et illisible dans l'action, Wheatley diluant toute sa tension - et ses hypothétiques intentions horrifiques - dans un enrobage soda-pop jamais réellement digeste.
Baignade interdite donc, surtout en salles, car trop de surenchère tue la surenchère.


Jonathan Chevrier



Copyright Warner Bros.

En 2018 En Eaux troubles réalisé par Jon Turtletaub, était présenté comme le blockbuster décomplexé de l’été. S’il est une adaptation lointaine du roman de Steve Alten, Mégalodon, le film souffrait déjà de difficultés à remplir le cahier des charges du fan de films de « Sharkexploitation ». Jugé trop gentil pour un film étant sensé nous offrir un requin géant préhistorique avec plein de dents pointues, caché derrière un petit PG 13, le film n’est jamais vraiment sanglant ou effrayant et nous laissait certes avec une belle tranche de fun, mais complètement sur notre faim de scènes de boucherie à la Piranha 3D d’Alexandre Aja (2010), de moments épiques digne du discours de Samuel L.Jackson dans Peur Bleue de Renny Harlin (1999) et on passera sur une éventuelle tentative de crédibilité comme pour Instinct de survie porté à merveille par Blake Lively, presque seule à l’écran et réalisé par Jaume Collet-Serra (2016).

N’oublions pas que The Meg et The Meg 2 : The Trench, dans leurs titres en version originale, ne sont pas des films à petits budgets puisque le premier est le film de requins le plus cher (150 millions de dollars) jusqu’à ce jour, suivi de près par le deuxième volet (129 millions de dollars) et profitent d’une communication à toute épreuve. On est loin des budgets des films nanardesques assumés de la saga à succès Sharknado ou des diverses suites plus ou moins réussies de Peur Bleue (surtout moins pour le deuxième), ainsi que bon nombre de tentatives de films surfant sur la surenchère de grosses mâchoires pleines de dents où très peu sortent finalement de l’eau, euh du lot.
Alors, requinqués ?

Copyright Warner Bros.

Lorsque la bande annonce du deuxième volet est apparue il y a quelques mois, on était en droit de penser que les remarques sur cette timidité visuelle semblaient avoir été prises en compte et que celui-ci allait nous servir de la grosse bestiole qui fait la bagarre avec Jason Statham, un film certes où on pose notre cerveau mais où on bouffe du fun, un peu de gore, des monstres marins, du « turbocon » complètement assumé qu’on aurait validé sans aucun souci.
Malheureusement, on frôle tout sauf ce qu’on avait demandé. Après une scène d’intro rappelant vite fait qu’il y a un message écolo derrière le film (si si, mais faut bien chercher) et une mise en abyme expéditive, on passe très vite à l’immersion dans cette fameuse faille.

La première douche froide arrive ici ; on pourrait avoir un univers sous-marin préhistorique totalement préservé et en découvrir la biodiversité, mais on se contente d’une eau sombre et granuleuse où on ne voit rien et où on ne comprend pas grand-chose de ce qui se passe. On va faire trainer cette situation en longueur pour un minerai rare dont on n’entendra plus parler après que tout le monde soit remonté de plus de six mille mètres sous l’eau en quelques secondes (au diable les paliers de décompressions, de toute façon pas besoin Jason il était plongeur olympique nah !).
Alors on se dit que ça y est ! Une brèche s’est formée, des bêbêtes vont passer par là et ça va enfin être le bordel espéré ! Mais hélas, toujours pas ! Et chaque vague d’espoir retombe aussitôt au profit d’une scène de baston avec des flingues et quelques vagues créatures. Pas vraiment de message, des personnages sans profondeurs et l’absence du facteur essentiel à ce genre de métrage ; du fun !

Copyright Warner Bros.

En Eaux très troubles boit la tasse et n’est même pas sauvé par le capital sympathie de ses acteurs (à quelques séquences près, accordons-le), illisible dans les scènes d’action sous-marines et noyée par la réalisation rarement inspirée de Wheatley, le film est avant tout un film d’action assez mal foutu qui parfois se rappelle qu’il a des requins géants au cul.


Jess



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