[CRITIQUE] : 24 Heures à New-York
Réalisateur : Vuk Lungulov-Klotz
Acteurs : Lio Mehiel, Cole Doman, MiMi Ryder, Alejandro Goic,...
Distributeur : Dulac Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Feña est un jeune homme trans qui mène une existence trépidante à New York. Au cours d’une seule journée, son père chilien, son ex-petit ami et sa demi-sœur de 13 ans refont surface dans sa vie. Ayant perdu le contact avec eux depuis sa transition, Feña va devoir réinventer ces anciennes relations, tout en gérant les défis quotidiens liés à sa nouvelle identité.
Critique :
Partant d'un terme péjoratif - le titre en V.O est Mutt, qui peut se traduire comme stupide -, le cinéaste trans chilien-serbe Vuk Lungulov-Klotz, croque un premier long-métrage qui en est le parfait opposé, 24 Heures à New-York, chronique frontale et conflictuelle façon étude de personnage captivante à la Sean Baker (malgré la futilité/inconsistance de la majorité de ses dialogues), dans une Grosse Pomme tout droit sortie de la caméra de Sidney Lumet - toute propension gardée.
Du haut de ses pourtant petites quatre-vingt minutes de bobine, l'histoire suit les atermoiements de Feña (captivant Lío Mehie), un jeune homme transgenre d'origine chilienne, dont l'existence trépidante à New-York, se voit perturbé par plusieurs de ses relations intimes.
Celles familiales tout d'abord, avec sa jeune sœur de 13 ans, Zoé, et son paternel chilien, avec qui il avait perdu contact depuis sa transition, puis celle avec son ex-petit ami John.
Trois arcs qui se défont et se rassemble au fil d'un portrait touchant d'un jeune homme courageux et à la fragilité toujours mise à rude épreuve, qui doit affronter l'impact de ses choix aussi bien sur lui-même que sur ses proches, et dont chaque petit obstacle - parfois humiliants - franchit au coeur d'une journée charnière, ne fait que lentement mais sûrement la rapprocher d'affrontements/confrontations dramatiques dévastatrices : celle avec un ancien petit ami au moins autant dans la confusion qu'elle, mais prêt à reprendre leur relation, celle avec une jeune sœur qui aborde sa propre transition (de l'enfance à l'adolescence), et enfin celle avec un père qui n'accepte pas de voir sa fille devenir ce qu'elle a toujours voulu être.
Alternant plus ou moins habilement entre les tons (quitte à ce que son rythme s'en retrouve parfois écorné), jamais forcé dans son écriture certes parfois un brin conventionnelle (qui se ressent jusque dans ses dialogues, parfois maladroit), mais toujours emprunt d'un réalisme sonnant toujours juste (le film est sensiblement autobiographique), toujours au plus près des corps pour mieux en capturer les vérités, 24 Heures à New-York se fait une chronique à la fois joliment banale et rafraîchissante, pudique et sincère, qui a le bon goût de ne jamais tomber dans les affres du misérabilisme facile.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Lio Mehiel, Cole Doman, MiMi Ryder, Alejandro Goic,...
Distributeur : Dulac Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Feña est un jeune homme trans qui mène une existence trépidante à New York. Au cours d’une seule journée, son père chilien, son ex-petit ami et sa demi-sœur de 13 ans refont surface dans sa vie. Ayant perdu le contact avec eux depuis sa transition, Feña va devoir réinventer ces anciennes relations, tout en gérant les défis quotidiens liés à sa nouvelle identité.
Critique :
Jamais forcé dans son écriture certes un brin conventionnelle, mais toujours emprunt d'un réalisme sonnant souvent juste,#24HeuresÀNewYork se fait une chronique joliment banale et rafraîchissante, pudique et sincère, qui a le bon goût de ne pas tomber dans un misérabilisme facile pic.twitter.com/1eLAQTBomb
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 13, 2023
Partant d'un terme péjoratif - le titre en V.O est Mutt, qui peut se traduire comme stupide -, le cinéaste trans chilien-serbe Vuk Lungulov-Klotz, croque un premier long-métrage qui en est le parfait opposé, 24 Heures à New-York, chronique frontale et conflictuelle façon étude de personnage captivante à la Sean Baker (malgré la futilité/inconsistance de la majorité de ses dialogues), dans une Grosse Pomme tout droit sortie de la caméra de Sidney Lumet - toute propension gardée.
Du haut de ses pourtant petites quatre-vingt minutes de bobine, l'histoire suit les atermoiements de Feña (captivant Lío Mehie), un jeune homme transgenre d'origine chilienne, dont l'existence trépidante à New-York, se voit perturbé par plusieurs de ses relations intimes.
Celles familiales tout d'abord, avec sa jeune sœur de 13 ans, Zoé, et son paternel chilien, avec qui il avait perdu contact depuis sa transition, puis celle avec son ex-petit ami John.
Copyright Dulac Distribution |
Trois arcs qui se défont et se rassemble au fil d'un portrait touchant d'un jeune homme courageux et à la fragilité toujours mise à rude épreuve, qui doit affronter l'impact de ses choix aussi bien sur lui-même que sur ses proches, et dont chaque petit obstacle - parfois humiliants - franchit au coeur d'une journée charnière, ne fait que lentement mais sûrement la rapprocher d'affrontements/confrontations dramatiques dévastatrices : celle avec un ancien petit ami au moins autant dans la confusion qu'elle, mais prêt à reprendre leur relation, celle avec une jeune sœur qui aborde sa propre transition (de l'enfance à l'adolescence), et enfin celle avec un père qui n'accepte pas de voir sa fille devenir ce qu'elle a toujours voulu être.
Alternant plus ou moins habilement entre les tons (quitte à ce que son rythme s'en retrouve parfois écorné), jamais forcé dans son écriture certes parfois un brin conventionnelle (qui se ressent jusque dans ses dialogues, parfois maladroit), mais toujours emprunt d'un réalisme sonnant toujours juste (le film est sensiblement autobiographique), toujours au plus près des corps pour mieux en capturer les vérités, 24 Heures à New-York se fait une chronique à la fois joliment banale et rafraîchissante, pudique et sincère, qui a le bon goût de ne jamais tomber dans les affres du misérabilisme facile.
Jonathan Chevrier