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[CRITIQUE] : Run Rabbit Run


Réalisatrice : Daina Reid
Acteurs :  Sarah Snook, Lily LaTorre, Greta Scacchi,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
Une mère célibataire s'inquiète du comportement de sa fille qui affirme avoir des souvenirs d'une autre vie, réveillant un douloureux passé familial.



Critique :


On ne pourra décemment pas reprocher à Daina Reid, pour son premier long-métrage, Run Rabbit Run, d'avoir révisé ses classiques pour ce qui est vendu, sur le papier, comme un petit morceau d'elevated horror gentiment intercalé entre Mister Babadook de Jennifer Kent et Relic de Natalie Erika James (eux aussi issus du cinéma du Land Down Under), le tout porté par une Sarah Snook fraîchement sortie de l'ultime saison triomphale de Succession.
Mais si les bonnes intentions ne font pas toujours des bons films (oui), il est évident que les bonnes références n'en font pas forcément non plus (captain obvious, sort de cette plume)...

Copyright Sarah Enticknap/Netflix

Sorte de mélange hasardeux entre le thriller psychologico-dramatique réchauffé et la fable horrifico-familiale jamais réellement assumée (et aux tropes éculés), le film donne tout du long l'impression vivace qu'il s'ennuie de lui-même - et avec nous, par la même occasion -, malgré les performances impliquées de Snook et de la jeune (et un brin terrifiante) Lily LaTorre.

Plombé tout du long par une écriture étriquée qui fait du surplace et ne va jamais réellement quelque part, le film se veut comme une exploration des traumatismes enfouis et d'une culpabilité ressuscitée au travers de la relation intime entre une mère (dont la profession, essentielle, ne rentre même pas dans s l'équation) qui glisse gentiment mais sûrement dans les limbes, et sa petite fille de sept ans qui semble - apparemment - être possédée par l'esprit (où être la réincarnation, c'est selon) de sa défunte tante Alice (disparue à l'âge de... sept ans), elle dont le comportement étrange glisse vers des crises de colère intenses qui, elles-même, dégénèrent en explosions violentes, poussant sa matriarche à affronter ses démons.

Copyright Sarah Enticknap/Netflix

Bardé de lieux communs, d'incohérences et d'emprunts plus ou moins éhontés, n'explorant jamais réellement les thèmes fascinants et difficiles de l'identité, du rejet maternel et des traumatismes de l'enfance, préférant se vautrer dans une prévisibilité paresseuse aux effets redondants (ses cauchemars/hallucinations surréalistes et faussement cryptiques pour vainement tenter de créer de la tension, ses lents travellings faisandés,...); Run Rabbit Run brûle le moindre de ses bons points (la photographie de Bonnie Elliott, la prestation chorale de ses actrices) et incarne une séance aussi hystérique et désordonnée qu'interminable.

Pire, on aurait vraiment aimé en savoir plus sur ce satané lapin...


Jonathan Chevrier