[CRITIQUE] : La disparue de la cabine 10
Réalisateur : Simon Stone
Acteurs : Keira Knightley, Hannah Waddingham, Kaya Scodelario, Guy Pearce, Gugu Mbatha-Raw,...
Budget : -
Distributeur : Netflix
Genre : Policier, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h132min
Synopsis :
Pendant une croisière de luxe pour un reportage, une journaliste est témoin de la chute d'un passager par-dessus bord tard dans la nuit. Pourtant tous les passagers ont été comptabilisés et il ne manque personne. Malgré le fait de ne pas être crue, elle continue à chercher des réponses, mettant ainsi sa propre vie en danger.
Comment développer un bon mystère ? La question relève d’une précision narrative appuyée par un travail accentué pour réussir à capter l’audience et la rediriger constamment dans diverses directions en faisant que celles-ci aient du sens et que les réponses soient peu à peu données pour conserver une logique totale. C’est en cela que l’on devrait estimer la façon dont les artistes ont pu refaçonner le genre avec plus ou moins de réussite, tout en exprimant nos regrets sur cette adaptation cinématographique de La disparue de la cabine 10.
Toutes les choses apportées dans sa base dégagent pourtant un intérêt, notamment le fait que l’affaire se déroule sur un bateau et renvoie notre protagoniste principale dans une forme de paranoïa appuyée par son rapport aux autres passagers occupant le paquebot. D’ailleurs, on notera que la mise en scène tente constamment de jouer sur ce rapport solitaire, que ce soit par le confinement créé par le lieu ou la gestion d’un ciel qui renvoie au vide marin lors des séquences extérieures. Keira Knightley est comme toujours impliquée dans le rôle de cette journaliste qui espère voir une forme d’optimisme dans ce trajet maritime après bien trop de violences vécues suite à son travail.
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Parisa Taghizadeh/Netflix |
Malheureusement, le mystère s’avère peu abouti, la faute notamment au développement des personnages secondaires. Ceux-ci ne sont pas assez personnalisés et caractérisés pour réellement créer une forme tangible de tension de leur part. Cela contribue malheureusement à des révélations attendues qui diminuent l’intérêt du récit. On ne se mettra pas à la place du « Je l’avais vu venir » mais la manière dont l’intrigue est cousue ne joue pas assez sur l’incertitude malgré sa volonté et mène à une conclusion qui laisse frustré tant l’histoire aurait pu et dû se révéler plus mystérieuse, sans doute plus subtile aussi dans ses indices et dans sa façon de se développer narrativement.
On aimerait plus apprécier La disparue de la cabine 10 dans son approche de thriller paranoïaque où le gaslighting est de mise mais la façon dont le récit se déroule n’amène que peu de surprises dans une intrigue cousue de fils bien trop visibles. Le mystère se révèle donc pas assez épais pour totalement convaincre, même si l’on reste diverti par ses intentions et sa gestion de location apportant un peu plus de tension que le résultat final.
Liam Debruel