[CRITIQUE] : The Damned

Réalisateur : Thordur Palsson
Acteurs : Odessa Young, Joe Cole, Lewis Gribben, Siobhan Finneran, Rory McCann,...
Budget : -
Distributeur : - (Sony Pictures Home Entertainment)
Genre : Épouvante-horreur, Historique.
Nationalité : Britannique, Américain, Irlande, Islandais, Belge.
Durée : 2h02min
Synopsis :
Au XIXe siècle, une veuve, Eva doit faire un choix impossible lorsque un navire coule au large de son poste de pêche : sauver les naufragés ou survivre à l'hiver avec les derniers vivres qui lui restent.
Acteurs : Odessa Young, Joe Cole, Lewis Gribben, Siobhan Finneran, Rory McCann,...
Budget : -
Distributeur : - (Sony Pictures Home Entertainment)
Genre : Épouvante-horreur, Historique.
Nationalité : Britannique, Américain, Irlande, Islandais, Belge.
Durée : 2h02min
Synopsis :
Au XIXe siècle, une veuve, Eva doit faire un choix impossible lorsque un navire coule au large de son poste de pêche : sauver les naufragés ou survivre à l'hiver avec les derniers vivres qui lui restent.
Si la spooky season 2025 a été gentiment lancée par la plateforme Shadowz, force est d'admettre qu'elle n'a pas forcément été suivi avec enthousiasme aussi bien du côté de la SVOD, que de salles obscures qui ne sont pas appelés à dégainer à la pelle, les prétendants à la plus belle frousse d'Halloween - on met néanmoins, un petit billet sur le Black Phone 2 de Scott Derrickson.
L'amateur de frisson est donc obligé de jouer les archéologues de l'impossible, et c'est une nouvelle fois dans les méandres des sorties en catimini de la VOD bien de chez nous, qu'il a des chances de trouver son bonheur.
Première lueur d'espoir de la saison, porté par la performance puissante et saisissante d'Odessa Young (à laquelle répond les excellents Rory McCann et Joe Cole) : le bien nommé The Damned, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste islandais Thordur Palsson, pur morceau d'épouvante atmosphérique à la fois tendu et psychologique, flanqué dans le cadre à la fois isolé et glacial d'un petit village de pêcheur de la fin du XIXème siècle, niché sur des côtes islandaises à l'austérité toute aussi mystérieuse qu'hypnotique.
La narration est tout du long clouée aux basques comme du conflit intérieur complexe de la jeune Eva (Young donc), dont la mort de son époux n'a fait que renforcer son pragmatisme sombre, elle dont la communauté peine à se nourrir et est continuellement mise à l'épreuve par la rudesse de dame nature.
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Mais tout bascule encore plus dans la terreur lorsqu'un voilier fait naufrage entre les falaises et s'enfonce dans leurs eaux glacées, sans que personne ne décide d'aider son équipage en détresse ni d'empêcher de couler leur bateau...
Fable folklorique subtilement morale façon ghost story où les légendes surnaturelles scandinaves (une culture où chaque monstre - ici le draugr, dont la vision annonce sa propre mort -, même s'il n'a jamais été vu, est considéré comme une menace réelle) viennent embrasser l'angoisse existentielle d'un lieu où la menace perpétuelle de mourir, est un poids du quotidien avec lequel il faut apprendre à survivre, le film jongle jusqu'à ses derniers instants sur le fil tenu du rationalisme et de l'inhumanité pour mieux concocter un cauchemar au réalisme brutal dont le fantastique, véritable élément perturbateur, n'est là que pour symboliser comme creuser encore plus en profondeur, les fêlures d'âmes rongées par leur culpabilité et leur cruauté - quand bien même le pire n'a été commis que pour accentuer leurs chances de survie.
Exploration nuancée et implacable d'une humanité bouffée par l'isolement, la paranoïa, les superstitions et la xénophobie, à tel point de ne plus ressentir une once d'empathie pour son prochain (et devenir peut-être encore plus sinistre que les fantômes et les figures légendaires qui la hante), The Damned, esthétiquement à tomber et mis en scène avec assurance (jusque dans ses effets horrifiques, provoquant quelques-uns des plus beaux moments de terreur de récente mémoire), est un conte perturbant et obsédant à la noirceur abyssale, un joli bout de folk horror certes un poil programmatique mais qui vaut décemment son pesant de pop-corn.
Jonathan Chevrier