[CRITIQUE] : Blood
Réalisateur : Brad Anderson
Acteurs : Michelle Monaghan, Skeet Ulrich, Finlay Wojtak-Hissong,...
Distributeur : The Jokers Films
Budget : -
Genre : Thriller, Drame, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Jess, une infirmière, s'installe avec sa fille et son jeune fils, Owen, dans l'ancienne ferme familiale. Peu de temps après, Owen est mordu par un chien ce qui entraîne une mystérieuse infection. Jusqu'à où Jess est prête à aller afin de garder son enfant en vie ?
Critique :
Il fut un temps, pas si lointain (vingt ans, sur une fourchette assez large), où Brad Anderson avait tout de la wannabe next big thing d'un cinéma de genre ricain, qu'il avait su bousculer avec deux œuvres tendues et stressantes, Session 9 mais surtout The Machinist, gravé dans la psyché des cinéphiles autant pour la lente descente aux enfers, aussi bien physique que psychologique, de son personnage titre (un ouvrier qui n'a pas dormi depuis plus d'un an, et est persuadé qu'il est le seul à voir l'un de ses collègues de travail), que pour la transformation dangereuse et hallucinante d'un Christian Bale sévèrement amaigri - et qui enchaînait juste après avec Batman Begins.
Malheureusement, le bonhomme n'a pas réellement pu/su transformer l'essai, et passé un Transsiberian malade (et à la gestation difficile), il est vite rentré dans le rang, en concoctant de la série B divertissante (The Call avec Halle Berry, Beirut avec Jon Hamm, Fractured avec Sam Worthington) mais pas forcément mémorable, une spirale négative que vient trancher son bien nommé Blood, porté par une Michelle Monaghan dont le virage horrifique récent, est réellement des plus intéressants.
Thriller dramatico-surnaturel épousant les courbes du film de vampire intimiste, la narration est vissée sur les aléas tragiques d'une infirmière réformée, Jess, qui se bat pour la garde partagée de ses enfants, sa fille Tyler et le jeune Owen, contre son ex-mari, Patrick, alors qu'elle s'installe dans la ferme de ses grands-parents.
Profondément anxieuse, et consciente que tout incident sous sa surveillance pourrait lui coûter la garde de la chair de sa chair, son pire cauchemar se réalise lorsque Owen est mordu par un chien - clairement sous l'influence d'une force surnaturelle -, et que celui-ci survit avec un appétit insatiable pour le sang - frais de préférence.
Sensiblement inscrit dans la veine d'une horreur King-esque (on pense autant à Cujo que Pet Semetary), où la violence épouse une dramaturgie muée par des thèmes aussi puissants qu'universels, Anderson, pas tant intéressé par le fantastique (comme dans ses meilleurs efforts, au fond, même s'il réserve quelques jolies scènes d'épouvante) que par les possibilités tragiques qu'il suscite dans les cicatrices béantes d'une famille brisée, et encore plus dans celles qui fracturent lentement mais sûrement l'édifice maternel - formidable Michelle Monaghan -, qui paye les péchés de son affliction passée, tout en étant entraînée dans un dilemme moral douloureux où les frontières entre éthique et criminalité sont de plus en plus floues.
En résulte une expérience certes point révolutionnaire, mais gentiment ambiguë et thématiquement solide, qui questionne avec pessimisme la notion de moralité et de parentalité (le sacrifice maternelle mais surtout sur la question des limites d'un amour inconditionnel, et du soutien à un enfant en proie à la dépendance), bien qu'il perde un brin de sa force déchirante dans son dernier tiers.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Michelle Monaghan, Skeet Ulrich, Finlay Wojtak-Hissong,...
Distributeur : The Jokers Films
Budget : -
Genre : Thriller, Drame, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Jess, une infirmière, s'installe avec sa fille et son jeune fils, Owen, dans l'ancienne ferme familiale. Peu de temps après, Owen est mordu par un chien ce qui entraîne une mystérieuse infection. Jusqu'à où Jess est prête à aller afin de garder son enfant en vie ?
Critique :
Gentiment ambiguë, #Blood questionne avec pessimisme la notion de moralité et de parentalité (le sacrifice maternelle, les limites d'un amour inconditionnel et du soutien à un enfant en proie à la dépendance), bien qu'il perde un brin de sa force déchirante dans son dernier tiers pic.twitter.com/ulICrTBpEP
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 16, 2023
Il fut un temps, pas si lointain (vingt ans, sur une fourchette assez large), où Brad Anderson avait tout de la wannabe next big thing d'un cinéma de genre ricain, qu'il avait su bousculer avec deux œuvres tendues et stressantes, Session 9 mais surtout The Machinist, gravé dans la psyché des cinéphiles autant pour la lente descente aux enfers, aussi bien physique que psychologique, de son personnage titre (un ouvrier qui n'a pas dormi depuis plus d'un an, et est persuadé qu'il est le seul à voir l'un de ses collègues de travail), que pour la transformation dangereuse et hallucinante d'un Christian Bale sévèrement amaigri - et qui enchaînait juste après avec Batman Begins.
Malheureusement, le bonhomme n'a pas réellement pu/su transformer l'essai, et passé un Transsiberian malade (et à la gestation difficile), il est vite rentré dans le rang, en concoctant de la série B divertissante (The Call avec Halle Berry, Beirut avec Jon Hamm, Fractured avec Sam Worthington) mais pas forcément mémorable, une spirale négative que vient trancher son bien nommé Blood, porté par une Michelle Monaghan dont le virage horrifique récent, est réellement des plus intéressants.
Copyright The Jokers Films |
Thriller dramatico-surnaturel épousant les courbes du film de vampire intimiste, la narration est vissée sur les aléas tragiques d'une infirmière réformée, Jess, qui se bat pour la garde partagée de ses enfants, sa fille Tyler et le jeune Owen, contre son ex-mari, Patrick, alors qu'elle s'installe dans la ferme de ses grands-parents.
Profondément anxieuse, et consciente que tout incident sous sa surveillance pourrait lui coûter la garde de la chair de sa chair, son pire cauchemar se réalise lorsque Owen est mordu par un chien - clairement sous l'influence d'une force surnaturelle -, et que celui-ci survit avec un appétit insatiable pour le sang - frais de préférence.
Sensiblement inscrit dans la veine d'une horreur King-esque (on pense autant à Cujo que Pet Semetary), où la violence épouse une dramaturgie muée par des thèmes aussi puissants qu'universels, Anderson, pas tant intéressé par le fantastique (comme dans ses meilleurs efforts, au fond, même s'il réserve quelques jolies scènes d'épouvante) que par les possibilités tragiques qu'il suscite dans les cicatrices béantes d'une famille brisée, et encore plus dans celles qui fracturent lentement mais sûrement l'édifice maternel - formidable Michelle Monaghan -, qui paye les péchés de son affliction passée, tout en étant entraînée dans un dilemme moral douloureux où les frontières entre éthique et criminalité sont de plus en plus floues.
Copyright The Jokers Films |
En résulte une expérience certes point révolutionnaire, mais gentiment ambiguë et thématiquement solide, qui questionne avec pessimisme la notion de moralité et de parentalité (le sacrifice maternelle mais surtout sur la question des limites d'un amour inconditionnel, et du soutien à un enfant en proie à la dépendance), bien qu'il perde un brin de sa force déchirante dans son dernier tiers.
Jonathan Chevrier