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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #178. The Pope of Greenwich Village

© Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !


#178. Le Pape de Greenwich Village de Stuart Rosenberg (1984)

Passé de potentielle next big thing au statut de belle gueule que l'on s'arrache, avant de lentement glisser dans les abysses d'une Hollywood qui l'a recrachée aussi vite qu'elle l'a fait grimper au firmament, traînant autant dans les séries B peu défendables que sur des rings où il prenait plus de coups qu'il n'en donnait; Mickey Rourke a connu une carrière à part, même au moment où l'industrie, par le biais d'une performance exceptionnelle (dans The Wrestler de Darren Aronofski, la plus belle de sa carrière avec Angel Heart), l'a replacé sur la carte des talents " in " avant qu'il n'en s'écarte presque de lui-même.

Il est essentiel alors pour tout fan du bonhomme de se replonger aux premières heures de sa carrière et de revoir ses plus hauts faits de guerre, même si force est d'admettre que Le Pape de Greenwich Village de Stuart Rosenberg (Cold Hand Luke forever), aussi excellent soit-il (il se fait l'adaptation du roman éponyme de Vincent Patrick, également présent au script), ne se classe pas au même niveau que ses prestations chez Francis Ford Coppola, Alan Parker ou Michael Cimino.

© Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved.

Gentiment inscrit dans la veine du Mean Streets de papy Marty Scorsese (Little Italy oblige), résolument autant thriller tendu que buddy movie avec un soupçon de drame familial, tant il lie d'un amour fraternel les deux cousins siciliens " gentiment " escrocs mais vrais underdogs Charlie et Paulie (Rourke, nuancé et charismatique, et un Eric Roberts à permanente savamment plus excentrique, et les deux ont une alchimie folle ensemble); un lien qui intime continuellement le premier, par pure loyauté familiale où auto-sabotage inconscient, à suivre le second dans des plans majoritairement foireux, le dernier en date étant le casse involontaire du magot d'un parrain local, Eddie « la punaise » (génial Burt " Paulie forever " Young), et le meurtre d'un flic corrompu dont ils devaient se dépêtrer.

Sentant fièrement le vécu tout en étant joliment emporté par la fantastique photographie de John Bailey - fidèle de Paul Schrader et Lawrence Kasdan -, qui rend d'autant plus vivante et prégnante la Grosse Pomme, Le Pape de Greenwich Village (un temps pensé pour le trio Cimino/Pacino/De Niro... ouch) se fait le portrait pittoresque et tragi-comique (voire même un brin stéréotypé, aussi) d'une jeunesse italo-américaine qui se cherche, des jeunes loups un poil losers voulant bouffer par la racine, un American Dream qui leur est cruellement refusé.
Un chouette film qui, certes, aurait pu être grandiose, mais qui mérite décemment d'être reconsidérer à sa juste valeur.


Jonathan Chevrier

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