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[CRITIQUE] : Eternal


Réalisateur : Ulaa Salim
Acteurs : Simon Sears, Nanna Øland Fabricius, Magnus KrepperHalldora Geirhardsdottir,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Drame, Science-fiction.
Nationalité : Danois, Islandais, Norvégien.
Durée : 1h42min

Synopsis :
Elias et Anita sont jeunes et amoureux. Elias a un jour l’opportunité de réaliser son rêve en devenant scientifique, mais il doit partir et quitter Anita. Des années plus tard, il rejoint une mission périlleuse autour d’une fracture sous-marine. À son contact, d’étranges visions le bouleversent et lui révèlent une autre réalité. Quelle aurait été sa vie s’il avait fait des choix différents ?




Le jeu des comparaison est, sensiblement, toujours un poil vulgaire - voire putassier, d'autant plus quand il n'est pas usé avec pertinence - quand bien même plus d'un cinéaste assume, avant même que leurs œuvres ne soient placés devant le regard critique (plus où moins affûté) du spectateur, des affiliations/références qui poussent, justement, à la comparaison.

Dans ce sens, pour son second et ambitieux long-métrage, Eternal, le cinéaste danois Ulaa Salim pousse le bouchon encore un peu plus loin que Maurice le poisson rouge (shame on you si tu n'as pas la référence), tant il place, volontairement, son effort au carrefour de très nombreuses références/influences pas forcément toujours bien digérées, quand bien même il reste de tout son long vissé sur le désir ardent - et pour le coup louable - d'incarner une expérience toute aussi originale que singulière, nouant autour de notre anxiété sur les questions écologiques et de la dégradation galopante de notre monde, une belle histoire d'amour perdue - la première s'insinuant, transformant puis submergeant totalement la seconde.

Copyright PLAION PICTURES

Space opera baroque et ambitieux - peut-être un poil trop pour son bien - qui louche gentiment du côté de chez Kubrick, Tarkovski et Cameron (pour les ambitions écologiques), le film peut se voir comme une fusion maladroite mais résolument romantique et sincère entre Sunshine, Ad Astra et The Core (oui, le gros nanar avec Hillary Swank), vissé à travers l'odyssée homerique d'Elias, pilote de sous-marin/climatologue/ultime espoir de la Terre, le seul capable de mener à bien la mission périlleuse de reboucher une fracture sous-marine, un objectif d'une vie qui lui a fait perdre son grand amour, la belle Anita, dont il a d'étranges visions au contact même de la faille...

En équilibre entre espoirs et égoïsme (avec quelques effluves bien réactionnaires), entre ce qui était (un amour vécu qu'à la surface) et ce qui aurait pu être (le fameux « et si », classique de la science-fiction), dans les profondeurs inconnues des abysses comme de la psyché d'un cœur noyé dans ses souvenirs, Eternal boîte plus qu'il ne marche droit dans sa manière de pousser à la réflexion sur le sens de la vie et des regrets, mais n'en reste pas moins une étonnante expérience sensorielle et intellectuelle à la mise en scène léchée.
La petite curiosité du moment.


Jonathan Chevrier