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[CRITIQUE] : Chevalier


Réalisateur : Stephen Williams
Avec : Kelvin Harrison Jr., Ben Bradshaw, Samara Weaving, Lucy Boynton, Minnie Driver,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Biopic, Historique, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min

Synopsis :
Né en 1745 dans les Caraïbes françaises, De Saint-Georges était le fils illégitime d'une esclave africaine et d'un propriétaire de plantation français. Il a atteint les sommets dans la société française, éblouissant à la fois comme violoniste et compositeur, et comme champion d'escrime. Une histoire d'amour malheureuse avec une noble française et une brouille avec Marie-Antoinette et sa cour ont conduit à sa chute prématurée.



Critique :


S'il avait tout sur le papier pour être un sacré voleur de statuettes dotées (rien que le simple fait d'être un biopic, le met sur les starting-blocks), Chevalier de Steven Williams a pourtant très vite laisser poindre le désintérêt profond de sa maison mère, la firme aux grandes oreilles (le projet fut, à la base, initié par la FOX avant même son rachat par Disney), puis celui d'un public nord-américain ne se pointant même pas pour le soutenir en salles, malgré une grille de sorties on ne peut plus confortable.

Il y avait donc, inconsciemment où non, une couille dans le pâté de cette biographie-fantaisiste et fantasmée du compositeur du XVIIIe siècle Joseph Bologne de Saint-George, esclave mélomane et escrimeur hors pair fait " chevalier de Saint-Georges " dans la cour de France ultra-conservatrice d'une Marie-Antoinette en ayant fait l'un de ses favoris, connu comme le premier artiste de couleur à avoir réellement été acclamé sur un Vieux Continent au racisme éprouvé.

Copyright Walt Disney Company

Une figure importante de l'histoire donc, au destin furieusement cinématographique, à qui le dit cinéma va chercher à rendre hommage au cœur d'un wannabe épisode de Bridgerton, sorte de gloubi-boulga historico-melodramesque à l'intrigue famélique qui prend gentiment ses aises avec la véracité historique (même en en reprenant que les grandes lignes), le tout porté par des personnages à la profondeur aussi fine que du papier à musique.

Démarrant par une envolée absurde, où Bologne s'en va défier Mozart sur scène comme dans une put*** de rap battle à violon (où le Mozart de Joseph Prowen se transforme en Antonio Salieri crétin et prétentieux, pour le bien de cette réinvention historique), pour mieux appuyer la note d'intention symbolique du projet (montrer que Bologne est un compositeur surdoué qui a trop longtemps été ignoré par la postérité à cause de sa couleur de peau, ce qui est la seule vérité irréfutable ici); Chevalier réduit son sujet autant que son époque (uniquement ou presque définie par son racisme et son mépris), à une lecture simpliste et caricaturale (c'est un génie, bon en tout et surtout à faire chavirer les femmes), le tout baignant dans un gros enrobage de guimauve romantique (l'accent est mis sur sa relation adultère avec la chanteuse d'opéra Marie-Joséphine).

Copyright Walt Disney Company

Frustrant, tant il se clôt brusquement au moment même où la vie de son protagoniste devenait intéressante (il rejoindra la Garde Nationale, participe à la Révolution française et prend le commandement de la légion franche des Américains, devenant ainsi le premier colonel noir noir de l'armée française, avant d'être emprisonné pendant le règne de la Terreur).
La prestation habité de Kelvin Harrison Jr. méritait mieux, Joseph Bologne aussi.


Jonathan Chevrier


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