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[CRITIQUE] : End of The Road


Réalisatrice : Millicent Shelton
Acteurs :  Queen Latifah, Beau Bridges, Chris " Ludacris " Bridges,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min.

Synopsis :
Lors d'un voyage éprouvant à travers les États-Unis, Brenda, veuve depuis peu, se bat pour protéger sa famille après un meurtre et la disparition d'un sac plein d'argent.



Critique :


Sa maigre bande annonce autant que sa promotion furieusement timide du côté d'une Netflix qui semblait déjà ne plus savoir quoi faire avec avant même de le balancer sur les ondes, laissait présager sans trop de fausses espérances que le bien nommé End of The Road de Millicent Shelton, n'avait ni le moteur et encore moins la conduite assez habile pour rivaliser avec les bijoux des thrillers routiers musclés de Robert Harmon (Hitcher et Highwaymen : La Poursuite infernale), Steven Spielberg (Duel), où Jonathan Mostow (Breakdown).
Reste qu'en louchant un peu fort et en usant sévèrement ses pneus, il aurait pu laisser planer l'illusion que le genre avait encore un peu d'essence dans le réservoir pour ne pas sombrer dans les limbes d'un cinéma US qui passé les 90s, n'en a plus rien à carosser de ce sous-genre du thriller.
Grosse sortie de route finalement, lui qui suit les aléas défiant gentiment les lois de la crédulité de Brenda, une infirmière californienne qui décide à contrecœur à la suite de la mort de son mari, décédé d'un cancer et sans assurance conséquente pour couvrir les factures, de vendre sa maison et de déménager pour Houston avec son frère irresponsable Reggie et ses deux enfants adolescents.

Copyright Netflix

Pour ne pas lui faciliter la tâche, elle et les siens sont harcelés sur la route par des racistes à camionnette, surprend un assassinat lié au trafic de drogue, se fait traquer par un cartel et croise même la route de suprémaciste blanc...
Trop de rebondissements pour une histoire qui aurait mérité de réellement bouffer le bitume avec fureur, dans une sorte de course-poursuite dépouillée et haletante ne cherchant pas à accumuler plus de twists scénaristiques (comprendre : des décisions absurdes visant à éprouver son héroïne) qu'une saison boursouflée aux drames de Grey's Anatomy.
Dommage, car en tant que mère courage luttant avec la précarité et Liam Neeson-esque quand la vie lui impose de casser des genoux (elle a évidemment un passé dans l'armée, merci la fée des facilités scénaristiques), Queen Latifah est plus que crédible, mais entre deux courses-poursuites fadasses et quelques gunfights du pauvre, difficile de retirer quoique ce soit de bien bandant dans une bisserie faisandé qui se paume de trajet même dans les thèmes rebattus qu'elle aborde (la précarité des classes moyennes, les tensions raciales qui gangrènent l'Amérique, l'importance de la famille,...).
Après tout, ce n'est pas la seule balade motorisée amorphe et sans sens à laquelle Ludacris participe, pas vrai ?


Jonathan Chevrier