[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #170. Action Jackson
Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#170. Action Jackson de Craig R. Baxley (1988)
Il avait tout pour être un action man majeur d'un cinéma ricain musclé des 80s où les minorités étaient, au mieux, cantonnés aux statuts de faire valoir avec peu de choses à grignoter à l'écran, lui l'ex-star du football US qui a sauté le pas pour devenir comédien et faire comme son idole Sidney Poitier.
De son charisme animal à son physique gentiment bodybuildé, Carl Weathers était un mâle alpha, un " as du désastre " comme ce surnommait si bien son rôle le plus emblématique, Apollo Creed, l'éternel nemesis devenu le BFF d'un Rocky Balboa/Sylvester Stallone, qui lui a ouvert les portes - éphémères - de la gloire au sein de la jungle Hollywoodienne, mais qui lui a aussi tellement collé aux basques que personne ne voulait le voir ailleurs que dans la franchise Rocky et ce rôle emblématique.
Figure imposante de la bisserie burnée et pétaradante, aussi à l'aise sur un ring que dans une jungle amazonienne à chasser du prédateur extraterrestre face à un autrichien hurlant, le comédien avait pourtant tenté le tout pour le tout pour exister aux côtés des autres stars du moment, avec un actionner comme les salles obscures - et les vidéoclubs - en dénombraient à la pelle au crépuscule des 80s.
Entièrement pensé sur et pour sa personne, Action Jackson fut autant son potentiel billet pour la A-list de l'époque - malgré un succès timide et une presse injustement mauvaise - que le fruit de sa perte (il enchaînera avec le gros bide Hurricane Smith), relecture un brin modernisé et sous testostérone d'un pur produit de la Blacksploitation, où il s'offre un rôle de flic taillé au tractopelle - mélange boursouflé entre Dirty Harry (le côté flic badass et désobéissant), 007 (pour le plaisir de ses dames, ici une Sharon Stone qui se cherche et la chanteuse Vanity, également à la B.O) et Axel Foley (pour Détroit et la gouaille tout aussi irresistible que ses biscottos).
Fort en moment de bravoure parfois à la limite du ridicule mais toujours divertissant (Silver à la prod oblige), à la violence décomplexée tout droit sortie d'une bande de la Cannon (qui a dit Chuck Norris ?), le film s'autorise tout, du dialogue le plus vulgaire aux pétatades les plus extrêmes - avec une pointe de sexe -, tout en arrivant même à nous faire croire que cette belle crevure de Craig T. Nelson est un kickeur de l'extrême, à en faire pâlir Michael Dudikoff et Dolph Lundgren (true story).
Et le pire, c'est que ça marche tant Craig R. Baxley, rompu au genre (ex-cascadeur papa de Dark Angel, Stone Cold, Sniper 2 où encore quelques épisodes de la série Agence Tous Risques, mais aussi réal de seconde équipe sur Predator) emballe son micmac convenue mais jouissif avec énergie, alignant avec enthousiasme ses castagnes homériques tout en dégainant un véritable festival de trognes patibulaires et familières du genre (Craig T. Nelson, Al Leong, Ed Ross, Robert Davi, Bill Duke, Sonny Landham, De'voreaux White, Dennis Hayden, Thomas F. Wilson,...).
Transpirant les 80s de tous les pores de sa pellicule autant que les muscles de Weathers dégoulinent d'huile pour bébé (The Rock n'a rien inventé), Action Jackson ne révolutionne absolument pas le genre - et ne cherche jamais à le faire -, mais ce fait un bon petit plaisir généreux et gentiment inoffensif qui titille clairement notre nostalgie.
Il y avait la place pour de nouvelles aventures de Jericho " Action " Jackson, mais aussi et surtout de la place dans le giron des action men, pour Carl Weathers...
Jonathan Chevrier
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#170. Action Jackson de Craig R. Baxley (1988)
Il avait tout pour être un action man majeur d'un cinéma ricain musclé des 80s où les minorités étaient, au mieux, cantonnés aux statuts de faire valoir avec peu de choses à grignoter à l'écran, lui l'ex-star du football US qui a sauté le pas pour devenir comédien et faire comme son idole Sidney Poitier.
De son charisme animal à son physique gentiment bodybuildé, Carl Weathers était un mâle alpha, un " as du désastre " comme ce surnommait si bien son rôle le plus emblématique, Apollo Creed, l'éternel nemesis devenu le BFF d'un Rocky Balboa/Sylvester Stallone, qui lui a ouvert les portes - éphémères - de la gloire au sein de la jungle Hollywoodienne, mais qui lui a aussi tellement collé aux basques que personne ne voulait le voir ailleurs que dans la franchise Rocky et ce rôle emblématique.
Figure imposante de la bisserie burnée et pétaradante, aussi à l'aise sur un ring que dans une jungle amazonienne à chasser du prédateur extraterrestre face à un autrichien hurlant, le comédien avait pourtant tenté le tout pour le tout pour exister aux côtés des autres stars du moment, avec un actionner comme les salles obscures - et les vidéoclubs - en dénombraient à la pelle au crépuscule des 80s.
Copyright Lorimar Film Entertainment/Silver Pictures |
Entièrement pensé sur et pour sa personne, Action Jackson fut autant son potentiel billet pour la A-list de l'époque - malgré un succès timide et une presse injustement mauvaise - que le fruit de sa perte (il enchaînera avec le gros bide Hurricane Smith), relecture un brin modernisé et sous testostérone d'un pur produit de la Blacksploitation, où il s'offre un rôle de flic taillé au tractopelle - mélange boursouflé entre Dirty Harry (le côté flic badass et désobéissant), 007 (pour le plaisir de ses dames, ici une Sharon Stone qui se cherche et la chanteuse Vanity, également à la B.O) et Axel Foley (pour Détroit et la gouaille tout aussi irresistible que ses biscottos).
Fort en moment de bravoure parfois à la limite du ridicule mais toujours divertissant (Silver à la prod oblige), à la violence décomplexée tout droit sortie d'une bande de la Cannon (qui a dit Chuck Norris ?), le film s'autorise tout, du dialogue le plus vulgaire aux pétatades les plus extrêmes - avec une pointe de sexe -, tout en arrivant même à nous faire croire que cette belle crevure de Craig T. Nelson est un kickeur de l'extrême, à en faire pâlir Michael Dudikoff et Dolph Lundgren (true story).
Et le pire, c'est que ça marche tant Craig R. Baxley, rompu au genre (ex-cascadeur papa de Dark Angel, Stone Cold, Sniper 2 où encore quelques épisodes de la série Agence Tous Risques, mais aussi réal de seconde équipe sur Predator) emballe son micmac convenue mais jouissif avec énergie, alignant avec enthousiasme ses castagnes homériques tout en dégainant un véritable festival de trognes patibulaires et familières du genre (Craig T. Nelson, Al Leong, Ed Ross, Robert Davi, Bill Duke, Sonny Landham, De'voreaux White, Dennis Hayden, Thomas F. Wilson,...).
Copyright Lorimar Film Entertainment/Silver Pictures |
Transpirant les 80s de tous les pores de sa pellicule autant que les muscles de Weathers dégoulinent d'huile pour bébé (The Rock n'a rien inventé), Action Jackson ne révolutionne absolument pas le genre - et ne cherche jamais à le faire -, mais ce fait un bon petit plaisir généreux et gentiment inoffensif qui titille clairement notre nostalgie.
Il y avait la place pour de nouvelles aventures de Jericho " Action " Jackson, mais aussi et surtout de la place dans le giron des action men, pour Carl Weathers...
Jonathan Chevrier