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[CRITIQUE] : Maison de Retraite


Réalisateur : Thomas Gilou
Acteurs : Kev Adams, Gérard Depardieu, Mylène Demongeot, Jean-Luc Bideau, Daniel Prévost, Liliane Rovère, Firmine Richard, Antoine Dulery, Liliane Rovère,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h37min.

Synopsis :
Afin d’éviter la case prison, Milann, 30 ans, est contraint d’effectuer 300 heures de travaux d’intérêts généraux dans une maison de retraite, Les Mimosas. Ses premières semaines sont un véritable enfer ! Mais il se fait rapidement adopter par les retraités, en particulier par une bande de 7 inséparables qui lui apprennent, chacun à leur manière, leur vision de la vie. Au fil des semaines, Milann découvre que l’établissement profite de la vulnérabilité de ses pensionnaires pour les arnaquer. Il décide alors d’organiser une grande évasion, mais il n’est pas au bout de ses peines...



Critique :


Il y a quelque chose de fascinant au coeur de la carrière cinématographique de Kev Adams, engoncé entre de gros divertissements populaires aussi regressifs que difficilement défendables, et de maigres tentatives de casser cette image d'éternel adolescent qui lui colle à la peau et qu'il semble, volontairement, faire perdurer même dans des projets pourtant propices à laisser s'exprimer un tant soit peu de maturité (Love Addict, Alad'2, Amis Publics ou encore Tout là-Haut).
Une sorte de syndrome de Peter Pan dans ce qu'il a de plus encombrant, sans doute accentué autant par l'idée de ne pas trop fuir sa zone de confort et potentiellement trahir un public cible qui lui est toujours fidèle - malgré de vraies déconvenues en salles -, mais aussi imposé par une industrie qui ne cherche pas forcément à le voir dans un autre type de rôle (tant bien même le fait qu'il produise lui-même certains de ses films, devrait faciliter les choses).
Un écueil que n'a pas connu son ex-comparse de la série SODA William Lebghil, parti de plus loin que lui mais qui n'a pas traîné pour se délester de cette image embarrassante, pour mieux démontrer toute l'étendue de son talent.
Une question d'opportunités sans doute, mais de choix avant tout.

Copyright UGC Distribution

Quelques mois après l'irritant - pour être poli - Haters de Stéphane Marelli (sans doute le pire " film " de sa filmographie) et le sympathique L'amour c'est mieux que la vie de Claude Lelouch, le voilà de retour avec la triple casquette de comédien/co-scénariste/producteur avec Maison de Retraite de Thomas Gilou, qui ne pète pas vraiment dans la soie de l'originalité mais laisse entrevoir un Kev si ce n'est totalement changé, au moins suffisamment bien entouré pour ne pas se perdre dans ses tics de jeu habituels.
Car ce n'est pas tant sa performance qui est à remettre en cause ici - plutôt convaincante -, mais plutôt sa plume qui ne voit jamais plus loin que le statut de comédie familiale (très) simpliste aux gags faisant peu mouches, tissant avec de grosses ficelles un dialogue humoristico-réconciliateur intergénérationnel, non sans une pointe d'émotion qui sonne souvent faux.
Involontairement dans l'air du temps (le scandale des Ephad, dont le chaos a été accentué par la pandémie), avec son histoire de trentenaire loser flanqué de force dans une maison de retraite pour éviter la case prison, qui va peu à peu apprendre à apprécier un troisième âge qu'il ne portait pas vraiment dans son coeur; la péloche pêche aussi bien par le manque de substance de sa narration (l'intrigue chorale est convenue et décousue, les personnages sont croqués à la truelle, mention à l'antagoniste incarné par Antoine Dulery...) que par l'aspect furieusement statique et relâché de sa mise en scène furieusement fonctionnelle.

Copyright UGC Distribution

Reste que tout n'est évidemment pas à jeter, quelques séquences sont réellement plaisantes et divertissantes, appuyées par un casting de " retraités " géniaux (Gérard Depardieu, Jean-Luc Bideau et Mylène Demongeot en tête) et la sincérité de cette démarche cinématographique est difficile à remettre en cause - et encore plus aujourd'hui -, d'autant que le traitement de nos aînés, entre maltraitance, soutien inexistant et solitude, n'a jamais été autant d'actualité.
Mais au final force est d'admettre que non, une fois encore les comptes ne sont pas bon Kevin...


Jonathan Chevrier



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