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[CRITIQUE] : La Proie d’une Ombre


Réalisateur : David Bruckner
Avec : Rebecca Hall, Sarah Goldberg, Evan Jonigkeit,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Thriller, Epouvante-horreur, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min

Synopsis :
Déchirée par la mort brutale de son mari, Beth se retrouve seule dans la maison au bord du lac qu’il avait construite pour elle. Elle s’efforce de faire face, mais d’inexplicables cauchemars font leur apparition. Dans de troublantes visions, une présence insaisissable semble l’appeler...
Contre l’avis de ses amis, Beth commence à fouiller dans les affaires de son mari, en quête de réponses. Elle va découvrir des secrets aussi étranges qu’inquiétants, et un mystère qu’elle va, malgré les risques, tenter d’élucider...



Critique :


La perte d'un être cher ne semble jamais avoir de sens pour les personnes touchées par le deuil.
Qu'est-ce qui aurait pu être fait différemment pour l'en empêcher ?
Comment survivre et tenir le coup en vivant, au jour le jour, avec cette perte ?
Peut-on même réellement, la digérer un jour ?
La mort mène à toutes sortes de questions déroutantes auxquelles nous ne semblons jamais trouver de réponses, et c'est sur cette mouvance que se tort le récit exceptionnellement troublant de La Proie d'une Ombre signé David Bruckner (l'excellent The Rituel, et le futur reboot d'Hellraiser), de loin l'un des réalisateurs les plus talentueux issus du "mumblegore".
Un nouvel effort - son second hors segments d'anthologie - pour le cinéaste, ou l'aspect inexplicable de la mort n'est pas seulement une cause de confusion, mais avant tout et surtout une source d'horreur existentielle captivante.
Méditation fascinante sur l'horreur qui peut se loger dans notre propre esprit, le film suit, au lendemain de la mort de son mari Owen, Beth, une institutrice qui se retrouve seule dans la maison au bord du lac qu'il avait construite pour eux.
Le suicide qu'elle n'a jamais soupçonné la laisse à la recherche de réponses sur un homme qu'elle pensait connaître après quatorze ans d'union, et qui semble s'en être allé dans la tombe avec plus d'un secret...

Copyright SEARCHLIGHT PICTURES

Sa quête de vérité se transformera alors en balade macabre, une errance cauchemardesque faite d'alcool, de mauvais rêves et de découvertes encore pires, qui se font les couches de plus en plus épaisses d'une terreur consumante et invisible, révélant une obscurité qu'elle n'aurait jamais pu imaginer.
Fruit d'un scénario aussi confus qu'il est tendu et sophistiqué (jusque dans son final un brin manqué), allant bien au-delà de l'horreur générique que nous sert la production US (un comble tant il est un vrai film de studio), la péloche prend lentement mais sûrement les contours glaciales d'une prison de verre déstabilisante, une plongée lancinante au bord du gouffre ou la mort se fait une compagne tentatrice de plus en plus oppressante.
En constante évolution, passant de ce qui semble être une simple histoire de fantômes à quelque chose de plus trouble et inébranlable, totalement vissé autant sur la prestation habitée de Rebecca Hall (elle apporte une crédibilité solide qui rend la peur et l'incrédulité de son personnage d'autant plus intrusives et alarmantes), qu'une mise en scène élégante et techniquement irréprochable; La Proie d'une Ombre, à la fois imprévisible et d'une retenue déconcertante, scrute l'au-delà dans un cauchemar atmosphérique, dans lequel nous pourrions tous sombrer...


Jonathan Chevrier



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