[CRITIQUE] : The Sparks Brothers
Réalisateur : Edgar Wright
Acteurs : Ron Mael, Russell Mael, Flea,...
Distributeur : Alba Films
Budget : -
Genre : Documentaire, Musical.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 2h15min.
Synopsis :
The Sparks Brothers est une odyssée musicale qui raconte cinq décennies à la fois étranges et merveilleuses avec les frères/membres du groupe Ron et Russell Mael, qui célèbrent l’héritage inspirant des Sparks : le groupe préféré de votre groupe préféré.
Critique :
Parcours énergique de deux musiciens toujours en avance sur leur temps, le rockumentaire passionné #TheSparksBrothers peut tout autant se voir comme une plongée extravagante dans les arcanes de la pop autant qu'une belle et émouvante ode à la détermination et à la persévérance. pic.twitter.com/QlUhxSvGEb
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 4, 2021
Il y a, en quelque sorte, la réparation d'une vraie injustice pour Ron et Russell Mael avec l'arrivée simultanée cet été dans les salles obscures, d'un hommage sincère, foisonnant et un poil obsessionnel avec The Sparks Brothers, mais aussi d'un rayonnement classieux et international - passage à la Croisette en prime - avec Annette de Leos Carax, pour lequel ils ont écrit et composé la musique; preuve de leur amour sincère pour le septième art, même après les désillusions de projets avortés avec Jacques Tati ou encore Tim Burton.
Copyright Anna Weber |
Excursion épique et chargée du fanboy autoproclamé Edgar Wright, dans la vie commune et le catalogue imposant de Ron et Russ Mael (25 albums, avec des chansons souvent ironiques et glaciales, contant soit des histoires courtes effrontées remplies d'insinuations folles, soit des commentaires auto-réflexifs), le premier effort dans le genre du papa de Shaun of The Dead a presque des allures de doc accidentellement parfait - mais très conventionnel -, le bonhomme canalisant littéralement sa propre obsession pour le groupe sobrement excentrique, dans un examen approfondi et soigné de leur carrière à la fois anti-commerciale mais éternellement adulée par les fans et le métier.
Allant au coeur de leur insuccès au fil des époques/décennies et des réinventions multiples, même s'ils n'ont jamais fondamentalement changés, sondant comment le tandem a toujours scrupuleusement évolué sous le même mantra - créer un rock n' roll qui soit subversif même dans sa simplicité -, mais aussi comment ils ont toujours travaillé et créé ensemble, jour après jour, depuis leur plus jeune âge.
Parcours énergique de deux musiciens toujours en avance sur leur temps - et qui ne laisseront rien les empêcher de faire leur art -, couvert à une vitesse vertigineuse malgré une durée conséquente - mais jamais plombante -, à coups de films personnels, de photos de famille, de séquences d'archives, d'animations effrontées et d'interviews passionnés (Patton Oswalt, Mike Myers, Jason Schwartzman, Beck, Thurston Moore,... une galerie d'intervenants divers et variés démontrant l'immense portée du groupe); le rockumentaire peut tout aussi se voir comme une plongée extravagante dans les arcanes de la pop autant qu'une belle ode à la détermination et à la persévérance, témoignage émouvant et précieux d'une résilience extraordinaire face à la nécessité de ne pas compromettre ses principes et ses idée sous l'autel de la gloire.
Copyright Anna Weber |
Avec un enthousiasme et une passion franchement communicative (une force comme une faiblesse au fond, qui peut parfois paraître épuisante), Wright et son exposé raisonné et hyperkinétique - qui ne sera évidemment pas au goût de tous -, nous fait réaliser que même sous les feux d'un éloge entièrement voué à leur cause, il a toujours été très difficile - voire impossible - de comprendre et de percer le mystère " Sparks ".
Tant mieux, cela ne peut que renforcer le pouvoir de fascination autour d'un groupe qui a su cannibalisé/transcendé plusieurs genres (glam rock, disco, synth-pop, techno, néo-classique,...), et surtout notre féroce envie de les découvrir encore un peu plus.
Jonathan Chevrier