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[CRITIQUE] : Le Dernier Mercenaire


Réalisateur : David Charhon
Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Alban Ivanov, Samir Decazza, Eric Judor, Miou-Miou, Patrick Timsit,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Action.
Nationalité : Français.
Durée : 1h52min.

Synopsis :
Richard Brumère dit « La brume » une véritable légende des services secrets, disparu depuis des années, est de retour en France. L’immunité qu'il avait négociée il y a vingt-cinq ans pour son fils caché, Archibald, est étrangement levée. Pour le sauver d'une opération mafieuse dont il est innocent mais qui pourrait lui coûter la vie, La Brume va devoir réactiver ses contacts un peu vieillissants, faire équipe avec une bande de jeunes plus ou moins téméraires, affronter un bureaucrate zélé, gérer les rapports père-fils nouveau pour lui, mais surtout trouver le courage de révéler à Archibald qu’il est son père.



Critique :



On aime passionnément JCVD par chez nous, le tataneur belge au phrasé aussi dévastateur qu'un high kick renversé dans le menton, est de loin l'un des plus grands héros de notre enfance, gentiment intercalé entre les rois Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger et Kurt Russell.
Méchamment cantonné aux DTV de luxe ces dernières années, alors qu'il semble enfin assumer un penchant humoristique qui aurait fait des ravages dans des comédies - ou des buddys movies - plus inspirés, le bonhomme nous revient une nouvelle fois par la case plateforme de streaming (on se rappelle de la géniale série Jean-Claude Van Johnson, comédie mi-méta mi-WTF produite et diffusée sur Amazon Prime, qui aurait dû aller beaucoup plus loin que sa - toute - petite première saison), et plus directement Netflix avec Le Dernier Mercenaire de David Charhon.
Soit une production bien de chez nous (attendez avant de crier cocorico) ou son penchant pour le sur-investissement excessif pour survendre des péloches qui ne le méritent pas forcément, brille ici d'une maniere cruellement désincarnée; comme si bonhomme, lucide et fatigué à la fois, savait pertinemment qu'il n'avait pas besoin de trop forcer la formule, entre cascades perruquées façon Bebel du pauvre et auto-parodie faisandée.

Copyright Aloïs Maillet/Netflix

Arpentant le terrain miné (et même sévèrement impraticable, soyons honnêtes) dans le cinéma français, de la comédie d'action appuyant mignon sur l'accélérateur de la défonce (fou de dire cela, mais tout le monde n'est pas Jean-Marie Poiré - pas même Europa Corp) mais avec quasiment rien dans sa besace (script prétexte et sans aucune substance, dialogues boursouflés aux punchlines ne faisant que rarement mouches, direction d'acteurs au ras des pâquerettes,...), autre qu'un humour aussi subtile qu'un concours de flatulence en pleine veillée funèbre, pour tenir la longueur ne serait-ce que passé la première demie heure; Le Dernier Mercenaire accumule tous les poncifs possibles et coche savamment toutes les cases du mauvais délire étiré plus que de raison, un effort décomplexé mais avant tout (volontairement) paresseux et débile, tourné sous Prozac (le cadre est bien trop resserré, les chorégraphies lisses et la réalisation manque autant d'ambition que d'ampleur) et monté au chalumeau (aucun rythme ni fluidité).
Un sacré ratage peu divertissant et oubliable, d'autant plus quant on voit la propension du Muscles from Brussels à être aussi à l'aise avec l'idée de se lâcher un peu et de jouer de son auto-dérision - bien réelle - au milieu d'un casting vedette accrocheur (Eric Judor, Alban Ivanov, Miou-Miou ou encore Patrick Timsit).
Comme quoi, Balle Perdue n'était finalement que le (petit) arbre qui cachait l'immense forêt de ce qu'on appelle si communément " un film Netflix ", et Van Damme méritait bien plus que cela.


Jonathan Chevrier