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[CRITIQUE] : Les Voleurs de Chevaux


Réalisateur/Réalisatrice : Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba
Acteurs : Mirai Moriyama, Samal Yeslyamova, Madi Minaidarov,...
Distributeur : ASC Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Kazakh, Japonais.
Durée : 1h24min.

Synopsis :
Le père d’Olzhas est tué par des voleurs de chevaux le jour où il se rend au marché pour les vendre. Sa mère décide de retourner dans sa ville natale avec lui et ses petites sœurs, ainsi qu’avec les chevaux que le père leur a laissés. Un jour, un étranger se présente à eux. Il demande à rencontrer Olzhas et offre son aide pour les aider à déménager.



Critique :


Si le cinéma est un art de tous les possibles, il y a quelque chose de fantastique à l'idée de le voir réellement accomplir l'impossible ou, tout du moins, l'improbable.
Comme de voir un film co-signé par un réalisateur kazakh et une réalisatrice japonaise, et d'avoir une chance de pouvoir le découvrir dans une salle obscure, le tout à une heure ou le septième art n'est pas forcément à la fête, et encore moins les exploitants.
Fruit de la vision conjointe de Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba (qui se seraient rencontrées lors de l'une des fameuses soirées Cannoises), Les Voleurs de Chevaux, peut se voir comme une sorte de western rugueux qui n'en est pas totalement hein (même si sa trame en décline tous les tropes : meurtre cruel, vol, vengeance,...), tout autant qu'un drame familial au masculin - mais finalement pas totalement non plus.

Copyright ASC Distribution

Belle oeuvre contemplative prenant les contours d'une fable paradoxalement aussi innocente que crépusculaire, catapultée au coeur des magnifiques mais difficiles paysages des steppes, la péloche suit l'histoire tragique du facétieux Olzhas, petit bout d'homme facétieux dont le destin va être chamboulé à la suite de l'assassinat de son père, éleveur de chevaux, par des voleurs; avant qu'un inconnu surgit du passé, ne vienne accompagner lui et sa famille endeuillée vers son nouveau village.
Vrai récit initiatique vissé sur les liens indéfectibles qui unissent et dessinent les liens entre les pères et leurs fils, frappé par l'absurdité et violence sourde et gratuite de l'homme; Les Voleurs de Chevaux n'est pas tant un film sur la vengeance que sur la résilience d'une poignée d'âmes obligées de vivre et d'avancer dans une société férocement patriarcal (et un cadre aussi beau qu'il est insondable), même face à un avenir incertain et un deuil définitivement impossible.

Copyright ASC Distribution

Intemporel, prenant subtilement son temps pour développer son histoire (tout en étant gentiment épuré, à peine quatre-vingts minutes au compteur) autant que ses émotions (tout transpire dans les regards et les non-dits), solidement emballé et incarné (Samal Yesyamova en tête, sublime en mère courageuse et ostracisée), le métrage est un beau conte humble et universel à la lisière du documentaire (accentué par la photographie somptueuse d'Aziz Zhambakiev), sur un épique et mélancolique passage à la vie d'adulte.
Une jolie découverte.


Jonathan Chevrier


 

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