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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #141. Tenebre

Copyright D.R.


Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se baladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leur mot à dire...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !



#141. Ténèbres de Dario Argento (1982)


Sexisme, meurtres et décadences

Aujourd’hui, je vais vous parler de Ténèbres, peut-être le film le plus sexiste et pop de Dario Argento. Encore une fois, il nous bluffe avec cette mise en scène presque parfaite, mais se plante complétement sur sa conclusion, jusqu’à laisser le spectateur sur le bord de la route avec ses questions. Nous sommes en 1985 et Dario Argento s’engouffre dans un cinéma plutôt pop avec une lumière différente et moins angoissante. Des jeunes femmes avec des chemisiers transparents, mourants d’une façon plus brutale et moins chorégraphiée. Et une histoire perdant de son rythme lors de la seconde partie du film mais sauvée par la b.o des Goblins. Le côté sexiste est plus visible dans ce film, car les femmes ne servent à rien et ne sont là que pour divertir le spectateur masculin dans des scènes grotesques, sans aucune utilité. Et c’est bien dommage de la part d’Argento de s’immiscer dans ce style-là. Il était beaucoup malin et subtile dans ses anciens long-métrages.

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Toutefois, Dario nous met de suite dans l’ambiance dès son introduction avec le thème principal assez prenant et on se dit que nous allons passer un bon moment. On suit les mésaventures de l'écrivain américain Peter Neal qui a sorti son giallo, Ténèbres, et c'est un succès en Italie. Il doit aller faire une tournée de promotion là-bas. Hors, durant son voyage, une jeune femme qui avait dérobé un exemplaire du livre, se fait tuer selon le mode opératoire choisi. Peter Neal reçoit alors un appel téléphonique et des lettres inquiétantes. Saura-t-il mettre la main sur l'assassin avant la police ? De ce fait, nous suivons une chasse à l’homme entre l’écrivain et son alter-égo qui veut lui faire mettre un genou à terre. Le rythme est entrainant, l’intrigue est passionnante, mais voilà, le jeu du chat et la souris s’essouffle et on ne retient malheureusement que la bande-son efficace. Le twist final tombe un peu à l’eau et laisse le spectateur sur sa faim. Bon, voyons le bon côté des choses, John Saxon joue dedans, et quand le pote de Bruce Lee dans Opération Dragon est là, ça fait véritablement plaisir. Notons aussi la présence des comédien-nes, Daria Nicolodi (Inferno) et Anthony Franciosa (Le Justicier dans la Ville 2), qui apportent un vrai plus au long-métrage. Sans eux, ce dernier aurait pu se transformer en petit naufrage cinématographique.


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Ténèbres est peut-être le premier signe du déclin de la carrière de Dario Argento, mais il reste tout de même percutant via quelques scènes chocs.


Jason