Breaking News

[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #121. Nemesis

Copyright D.R.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !


#121. Nemesis d'Albert Pyun (1992)

 

Quand Blade Runner rencontre Albert Pyun

Après le carton de Cyborg avec Jean-Claude Van Damme, Albert Puyn enchaîna comme à son habitude plusieurs tournages tel un surhomme dopé à une drogue qui se nomme L’amour du cinéma. Entre 1990 et 1992, le réalisateur de l’Epée Sauvage réalisa pas moins de 5 films dont le fauché Captain America en 1990, produit par la firme de Mehamen Golan intitulée 21st Century Film Corporation, Kickboxer 2/Bloodmatch et Dollman en 1991 et Nemesis en 1992. Bien que l’envie de parler du nanardesque Bloodmatch soit forte, je vais plutôt voyager dans le futur et vous expliquer pourquoi Nemesis est un bon film sous-estimé. Pour commencer, si je devais résumer Nemesis, je dirais que c’est un beau mélange de références. On y trouve beaucoup de Blade Runner et de Terminator saupoudrés par des clins d’œil au cinéma HK. En somme, ce pot-pourri, que l’on aurait pu trouver bizarre sur le papier, fonctionne très bien à l’écran et ceci grâce à la réalisation nerveuse et sans limite de ce cher Albert Puyn. En revanche, quand l’action s’arrête et que les personnages essayent tant bien que mal d’expliquer le scénario, on perd en dynamisme, en cohérence, et le spectateur commence à s’ennuyer fermement, à l’instar de cette scène dans laquelle Olivier Gruner sort de prison et se fait réembaucher par ses anciens patrons de la Police. Heureusement, ces séquences  sont peu nombreuses et l’action nerveuse est présente durant la majorité du long-métrage.

Copyright D.R.

 

Le contre la montre d’Albert Puyn

 

Albert Puyn est l’un des rares réalisateurs à tourner ses films en moins d’un mois. D’après les dires de Christophe Lambert, qui a joué deux fois sous sa direction (Adrénaline et Mean Guns), Albert Puyn écrit, tourne, monte et sort un long-métrage en 3 mois et tout ça avec un budget ultra serré. Et étant un brin malin, il s’adapte pour faire une bonne promotion afin que le film soit déjà rentable avant sa sortie. Enfin, quand les producteurs lui rallongent le budget afin de faire des reshoots, il s’arrange pour écrire et tourner un autre film avec ce dernier. Chose qui se produira quelques fois et fera naître des films complétement fauchés et nanardesques (Oui, je parle de toi… Nemesis 4). Qui dit tournage dense, dit comédiens surentraînés, des journées de tournage interminables, des scènes réussies dès la première prise et un planning organisé au millimètre près. Et Nemesis n’échappe pas à la règle, puisque le tournage fût éprouvant pour les comédiens et pour son réalisateur. Et pourtant, c’est quand même le film le plus abouti de sa filmographie car les cascades et les fusillades sont époustouflantes et c’est à se demander quel résultat on aurait pu avoir s’il avait eu un plus gros budget et s’il avait pris le temps de le tourner.

 

Un Kickboxer, Un Punisher, et Une Miss USA au casting

 

Nouvelle star des vidéos clubs au rayon Kickboxing notamment grâce au sympathique Angel Town, le français Olivier Gruner voit les portes d’Hollywood s’ouvrir devant lui. En compétition avec Sasha Mitchell pour succéder à Van Damme dans Kickboxer 2 du même Albert Puyn, le jeune comédien s’est vu offrir le rôle principal du film Trackdown dans lequel il se fait traquer par cinq hommes dans la jungle. Malgré un an de gestation, cinq scénaristes embauchés pour écrire puis réécrire le scénario et une somme d’agent conséquente dépensée, le projet sera annulé, laissant Gruner sans rien un an après son premier long-métrage. Mais voilà qu’Albert Puyn débarque et lui donne l’opportunité d’être le héros de Nemesis. Et pour être au top niveau, il a appris à jouer la comédie, il s’est entraîné avec trois agents du FBI et de la CIA, a perdu de la masse graisseuse (ce qui l’a rendu un peu irritant sur le tournage) et a effectué la plupart de ses cascades (parfois très dangereuses et sans réelles répétitions). Et le résultat final est plutôt satisfaisant. Le comédien porte le film sur ses épaules sans aucune difficulté. Dommage qu’il soit arrivé trop tard dans le cinéma d’action car il aurait pu avoir une belle carrière. Malheureusement, sa place restera au rayon action des vidéos clubs et la qualité de ses films se dégradera au fil des années. Albert Puyn donnera l’occasion au jeune Thomas Jane (The Punisher)  de jouer un petit rôle dans le long-métrage. Celui d’un policier infiltré pour lequel il donnera de son corps, car il sera tout nu le temps de son apparition, et jouera au côté de Miss USA, Deborah Shelton qui a été un des arguments de vente du film puisqu’on la voit aussi dénudée. Pour finir, on retrouve les gueules habituées des films d’Albert Puyn telles que Cary-Hiroyuki Tagawa (Kickboxer 2), Vincent Klyn (Cyborg), Tim Thomerson (Dollman), Yuji Okumoto (Mean Guns) et Thom Matthews (Kickboxer 4).

Dd

Copyright D.R.

Un succès et des suites à gogo

 

Ayant suivi le même circuit de distribution limité que Kickboxer 2, Nemesis sera un succès avec plus de 2 millions $ récoltés, ce qui entrainera quatre suites dont un revival en 2013. Olivier Gruner ne jouera pas dans les séquelles et sera remplacé par la culturiste Sue Price. Les films feront le bonheur des vidéos clubs bien que les critiques soient désastreuses à chaque sortie. En 2017, Albert Puyn a avoué travailler sur un crossover entre Nemesis et Cyborg et souhaite voir revenir Olivier Gruner dans le rôle d’Alex Rain.


Jason


 

Aucun commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.