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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #103. Semaine du 23 au 29 août 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 23 Août au 29 Août



Dimanche 23 Août. 
Out of Africa de Sydney Pollack sur Arte.

Après une déception amoureuse, la jeune Danoise Karen décide de se marier et de s’embarquer pour l’Afrique. Vite délaissée par un mari volage, elle se consacre à la culture des caféiers et fait figure de pionnière. Son amitié pour l’aventurier Denys se transformera en amour, mais elle ne saura pas retenir cet homme épris de liberté.

Il y a dans Out of Africa ce souffle romanesque, qui parsème l’œuvre de quelques séquences dont la beauté est précieuse. Il y a dans Out of Africa ce couple, Redford/Streep, et cette scène éternelle d’un shampoing au pouvoir érotique insoupçonné. Il y a dans Out of Africa les partitions sublimes de John Barry qui sont autant de poèmes auditifs pour nos oreilles. Il y a dans Out of Africa la subtilité dévastatrice du sentiment amoureux de Sydney Pollack. Mais, au-delà de tout cela, il y a le portrait flamboyant d’une femme, Karen Blixen. Car derrière cette fresque sentimentale, on s’éprend de ce personnage hors de son époque, qui ne cesse d’échapper au patriarcat. De son mariage aux tribus indigènes elle s’introduit, dérange certain, mais fini par s’imposer dans cet univers masculin avant d’en partir, libre.

Mais aussi... 6Ter programme Raiponce de Byron Howard et Nathan Greno. Après des années 2000 faites de tâtonnements et d’échecs, Raiponce signe un véritable renouveau Disney qui ne cesse depuis de confirmer la santé de son animation. Le film tente un périlleux exercice d’équilibriste entre la modernité Pixarienne et le classicisme Disney-ien, en ressort une oeuvre dépoussiérant les stéréotypes, à la fois ébouriffant et psychanalytique.



Lundi 24 Aout. 
La Vie Revée de Walter Mitty de Ben Stiller sur W9.

Walter Mitty est un homme ordinaire, enfermé dans son quotidien, qui n’ose s’évader qu’à travers des rêves à la fois drôles et extravagants. Mais confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, Walter doit trouver le courage de passer à l’action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu’il aurait pu imaginer jusqu’ici. Et qui devrait changer sa vie à jamais.

Sorte de Forrest Gump des années 2010, La Vie Revée de Walter Mitty demeure — pour moi — le meilleur film en tant que réalisateur de Ben Stiller. En effet, dans cette épopée aussi spectaculaire qu’intime, le cinéaste parvient à articuler des séquences purement stillerienne — notamment une course poursuite dans les rues de New York, tout en offrant des moments oniriques d’une préciosité rare. Savourant une affiliation avec le cinéma de Capra, Stiller tient à souligner l’importance des liens et la puissance d’une vie dont l’apparence est futile, mais qui est vécue avec intensité. La Vie Revée de Walter Mitty est également une merveille esthétique où le réalisateur ne cesse de se montrer inventif et ludique pour assembler une œuvre pop et mélancolique, éblouissante et à fleur de peau.



Mercredi 26 Aout. 
Les Aventuriers de l’Arche Perdue de Steven Spielberg sur M6.

1936. L’aventurier Indiana Jones échappe de justesse à une embuscade tendue par son plus coriace adversaire : le français René Belloq. Revenu à la vie civile à son poste de professeur universitaire d’archéologie, il est mandaté par les services secrets et par son ami Marcus Brody, conservateur du National Museum de Washington, pour mettre la main sur le Médaillon de Râ. Cet artéfact égyptien serait en effet un premier pas sur le chemin de l’Arche d’Alliance, celle-là même où Moïse conserva les Dix Commandements. Une pièce historique aux pouvoirs inimaginables dont Hitler cherche à s’emparer…

Les Aventuriers de l’Arche Perdue est l’une des plus éclatantes incarnations du cinéma de divertissement des années 80. En effet, hors de question pour le duo Lucas/Spielberg de prendre cette histoire à la légère, Indiana Jones sera un grand film d’aventure aussi immédiat qu’exigeant, et le moins que l’on puise dire c’est que le pari est gagné. Ce premier volet d’une trilogie — qui se fera quadrologie dans les années 2000, nous trimbalant aux quatre coins du monde, est un spectacle total. Un pur moment d’évasion, de rire, de frisson aidé par la partition monstrueusement impactante de John Williams. Une illustration de ce que le cinéma de divertissement a de meilleur, parce qu’il est fait avec passion, parce qu’il n’infantilise jamais son audience, le film impacte et donne une seule envie, presser le bouton replay.


Thibaut Ciavarella