[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #75. Crying Freeman
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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#75. Crying Freeman de Christophe Gans (1995)
Christophe Gans,
l’amoureux du cinéma HK
Crying
Freeman est l'adaptation cinématographique du Manga éponyme publié pour la
première fois en 1986 et diffusé de 1988 à 1994 à la TV. Ce dernier, raconte
l'histoire de Yo, un potier qui accompli des contrats pour la mafia chinoise.
Tout se passait pour le mieux avant qu'il ne rencontre Emu, témoin d'un de ses règlements
de comptes. Les deux protagonistes vont rapidement tomber amoureux mais en
dévoilant son nom à la jeune femme, il va être contraint de la tuer.
Premier
long métrage de Christophe Gans qui rencontre un succès public mais aussi
critique. Cette production Franco/Canadienne rend un véritable hommage à l'âge
d'or du cinéma Hongkongais, qui démarra pour beaucoup en 1984 et se termina en
1995. En France ou encore en Angleterre, ce cinéma a été découvert dans les
années 90, grâce notamment à des réalisateurs tels que Tarantino avec son Reservoir
Dogs (Remake non-officiel de City On Fire de Ringo Lam), Robert Rodriguez et
son El Mariachi ou encore Christophe Gans qui, après la sortie de Crying
Freeman, fonda la société HK. Cette dernière distribue (encore aujourd'hui),
des films Hongkongais, comme The Killer/Histoires de Fantômes Chinois/Crime
Story/Claws of Steel et beaucoup d'autres.
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Le premier
point que l'on peut remarquer est que le film de Gans est une fidèle adaptation
de l'épisode 1 du manga. Ce dernier est d'ailleurs visible sur l'excellente
édition Blu-ray du film. Cette fidélité est assez flagrante, que ça soit au
niveau des plans, de la musique et du romantisme que possède le manga.
Le second
point est que le long métrage est rempli de clins d’œil au cinéma HK. Que ça
soit les ralentis lors des guns fights (La marque de fabrique de John Woo), l'habillement
de notre héros ressemblant à la dégaine de Chow Yun Fat dans The
Killer ou bien les combats impeccablement chorégraphiés comme si Tsui
Hark réalisait lui-même les séquences. Ces
références respirent l’amour pour ce cinéma et ne sont, en aucun cas,
parodiques. Oui… Monsieur Tarantino, je n’ai pas oublié ce que vous avez fait
avec « Django »… Une belle référence ratée au Syndicat du Crime 2.
Le dernier
point qu'il faut admettre, est que long métrage possède un casting solide,
porté par un acteur incroyable désormais
presque tombé dans l'oubli. Mark Dacascos est peut-être arrivé au mauvais
moment. Les producteurs cherchaient des nouveaux Van Damme au début des années
90. Des comédiens pouvant le remplacer quand ce dernier refusait un scénario. Il
y en a eu des tas tels que Jeff Speakman, Gary Daniels, Olivier Grunner, Sasha
Mitchell… désormais cantonnés à des
séries Z.
Malgré un
succès relatif avec son premier grand rôle au cinéma dans Only The
Strong, Mark Dacascos n’a jamais décollé. Il a enchaîné des navets
comme Double Dragons et des succès en DTV comme Kickboxer 5. Mais c’est en
1995, qu’il va obtenir le rôle le plus emblématique de sa carrière, celui de Yo
dans Crying Freeman. Je me souviens que l’un de mes frères était devenu complètement fan de cet acteur et avait acheté tous ses DTV.
Cependant,
malgré ce rôle, Mark Dacascos n’a
jamais explosé et est retombé dans le marché de la vidéo, jusqu’à réapparaître
sous l’œil avisé de Christophe Gans en 2001 avec la superproduction Le
Pacte des Loups.
Désormais,
le comédien enchaîne tout un tas de Direct-to-Dvd, alternant avec des caméos
dans des séries TV comme (Hawai 5-0) et se permet des petits rôles au cinéma
comme dans John Wick 3.
Mise à part
l'acteur principal, le casting est enrichi par un panel d'acteurs tels Tcheky
Karyo qui joue un rôle se rapprochant un tout petit peu de son personnage de
flic ripoux dans Le Baiser Mortel du Dragon ou encore l'actrice et
épouse de Mark Dacascoss Julie Condra, qui interprète avec justesse son rôle de
Emu. Sa ressemblance physique avec le manga est d'ailleurs assez frappante.
Christophe Gans, le réalisateur aux multiples projets
Il est vrai
que je fais peut-être un peu trop d'éloges sur ce film, mais en même temps ce
long métrage est tellement bien fait, très bien coordonné et visuellement
toujours d'actualité, qu'il est difficile de trouver un simple défaut. Surtout
quand on sait qu'il est dirigé par l’un des plus talentueux réalisateurs français, ça en devient carrément jouissif. Suite au
succès du film, beaucoup de personnes attendaient une suite qui ne se fera
probablement pas car Christophe Gans a d'autres projets dans les tiroirs qu'on
aimerait bien voir un jour sur grand écran, tels que Rahan ou encore Bob
Morane, mais les verra-t-on, j'en suis moins sûr. Puis une suite n'est pas
forcément légitime, Crying Freeman devrait rester un seul et unique film, comme
Hard Boiled, The Killer ou encore Crime Story. Même un remake serait totalement
risqué à entreprendre et il faudrait avoir de la matière derrière avant de s'y
lancer.
En tout cas
Crying Freeman aura marqué une époque et restera à jamais gravé dans la liste
de films ayant changé le cinéma