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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #92. Semaine du 26 avril au 2 mai 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.


Semaine du 26 Avril au 2 Mai



Lundi 27 Avril. 

Opérations Jupons de Blake Edwards sur Arte.
Un sous-marin américain doit récupérer dans une île des soldats coupés de leur unité. Petit détail, ces soldats sont des femmes. Le retour sera, évidemment, des plus mouvementés.

Blake Edwards voit souvent sa filmographie réduite à une poignée de longs-métrages, on y cite volontiers Diamants sur Canapé et sa collaboration fructueuse avec Peter Sellers dans la saga La Panthère Rose et The Party et puis... voilà c’est un peu tout. Pourtant le cinéaste américain a une carrière follement intéressante et Opérations Jupons en est une illustration parmi d’autres. Il est la démonstration du talent comique du réalisateur qui y déploie ici quelques-unes de ses signatures, une mise en scène d’une grande élégance dans un récit ne cessant de multiplier les loufoqueries. Toute l’intelligence d’Edwards est dans son génie pour allier toute cette fibre hautement caustique, souvent imbibée du cinéma muet, avec une certaine douceur osant le romantisme. Un petit chef-d’œuvre Edwardien qui fait du bien en cette période parfois morose.

Mais aussi... on reste dans la comédie avec Mon Beau-pére et moi de Jay Roach sur M6. Bon si on peut questionner le fait d’avoir tiré de ce film une trilogie, on ne peut nier la réussite de ce premier volet. Comédie à l’américaine embrassant un burlesque sans faille, il puise sa plus grande force dans l’affrontement entre Ben Stiller et Robert DeNiro dont Roach aime à étirer les scènes pour y déployer un sadisme mêlé de gêne hilarante.



Mardi 28 Avril. Harry Potter et le Prisonier d’Azkaban d’Alfonso Cuaron sur TF1.

Sirius Black, un dangereux sorcier criminel, s’est échappé de la sombre prison d’Azkaban et le monde sorcier est en pleine agitation. Le jeune Harry Potter, qui entre en troisième année, apprend que Black a livré ses parents à leur assassin, Lord Voldemort, et qu’il serait déterminé à tuer le seul rempart contre le retour du Seigneur des ténèbres, Harry.

Lessivé par les tournages successifs, Chris Columbus quitte l’aventure et laisse la place à Alfonso Cuaron. Si aujourd’hui tout le monde connait le cinéaste mexicain, à l’époque il reste largement méconnu, mais J.K Rowling voit en lui un bon choix tant elle fut séduite par son film Y tu mama tambien. Là où Columbus avait une approche très classique de l’univers des sorciers, Cuaron vient secouer tout cela afin de déployer un univers plus foutraque. Poudlard devient ce majestueux et tortueux château, Harry et ses camarades cultivent un gout pour le négligé, mais surtout on sent enfin que cet univers est vivant. Un changement de feeling qui s’accompagne d’une réalisation en rupture totale avec son prédécesseur, le cinéaste mexicain trimbale sa camera dans un mouvement perpétuel donnant presque le vertige. Une réussite.



Jeudi 30 Avril. 

Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré sur TF1.

En l’an de grace 1112 le comte de Montmirail et son fidèle écuyer, Jacquouille la Fripouille, vont se retrouver propulses en l’an 1992 après avoir bu une potion magique fabriquée par l’enchanteur Eusaebius leur permettant de se défaire d’un terrible sort…

On poursuit dans la comédie, qui semble être à l’honneur cette semaine avec Les Visiteurs. Bon alors Jean-Marie Poiré n’est pas Blake Edwards, mais le film emmené par le duo Clavier/Reno s’est taillé une belle place au panthéon des comédies françaises. Il faut dire que le plaisir est presque coupable, mais quand même bien là, sur le fond l’humour prend racine dans une opposition des plus simples entre les époques. Néanmoins, les nombreux gags d’une potacherie sans faille vont leurs effets, surtout que certains sont pour le coup très bien senti. Puis, il y a le talent comique de Valerie Lemercier n’est pas étranger à l’efficacité du long-métrage, chacune de ces répliques est un petit régal.

La soirée continue... si vous avez loupé Sur la Route de Madison il y a deux semaines, 6Ter reprogramme le film à 23 h 35. Un Clint Eastwood tout en sobriété. Véritable orfèvre du désir, il capte les regards, les gestes, des mains qui se rapprochent, qui hésitent, les corps qui s’enlacent et se fuient. Au milieu de tout cela, Easwood l’acteur, tout simplement immense, aussi puissant qu’il ne se montre vulnérable devant une Meryl Streep toutes en nuances et en séduction qui trouve ici l’un de ses plus beaux rôles.


Thibaut Ciavarella

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