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[CRITIQUE] : Tyler Rake


Réalisateur : Sam Hargrave
Acteurs : Chris Hemsworth, Rudhraksh Jaiswal, Randeep Hooda, Goldshifteh Farahani,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min.

Synopsis :
Tyler Rake est un mercenaire intrépide qui travaille dans l'ombre. Alors qu'il n'a plus rien à perdre, il est chargé par un puissant caïd mafieux, pour l'heure incarcéré, de sauver son fils qui a été enlevé. Mais dans le milieu glauque de la pègre, où se côtoient marchands d'armes et narcotrafiquants, la mission ultra-périlleuse de Rake frôle l'impossible. Et la vie du mercenaire et du jeune garçon risque d'en être bouleversée à jamais…




Critique :



Il y a quelque chose de profondément ironique dans l'idée de voir Netflix dégainer simultanément ce vendredi, quelques bijoux de François Truffaut - premiers opus de son improbable partenariat avec Mk2 -, et la dernière bisserie en date de son catalogue de production originale, Tyler Rake; premier long du cascadeur Sam Hargrave avec Chris " Fucking " Hemsworth en vedette.
Ironique tant on ne pourrait pas faire plus opposés comme propositions, même si le second porte en lui le sceau mélancolique d'un été des blockbusters qui ne sera décemment pas le même cette année, la faute à un Covid-19 de plus en plus déprimant (à tous les niveaux).

Copyright Jasin Boland/Netflix

Rejeton testostéroné de Man of Fire et Commando, le tout avec Joe Russo (oui) au scénario, qui adapté le roman graphique Ciudad qu'il a co-écrit (oui bis), Extraction en V.O, n'a nullement l'intention d'incarner un spectacle novateur et pétant dans la soie de l'originalité, mais bien d'être un bon gros délire bien vandard à la saveur familière, un condensé de ce qui fait frémir de plaisir les amateurs de séries B, dans un bourdonnement doux et satisfaisant de destruction massive et de mises à morts furieuses.
Articulé autour d'une histoire d'extraction un brin balbutiante et absurde (pas aidé par un final un brin exaspérant), la péloche suit l'histoire facile mais burnée de... Tyler Rake, un mercenaire dur, mutique et tristement solitaire, dont les prouesses physiques en font le fils spirituel de John Matrix (Commando forever qu'on vous dit), avec un penchant pour le sang plus impitoyable, et une quête de rédemption gentiment attaché autour du coup.
Capable de résoudre toutes les missions, même les plus impossibles (coucou Ethan Hunt), il est missionné par le seigneur du crime de Mumbai, pour retrouver son jeune rejeton Ici, kidnappé par son rival, un gangster bangladais, et caché à Dhaka.

Copyright Jasin Boland/Netflix

Armé de tout ce qui peut lui permettre de zigouiller son prochain le plus efficacement possible, Rake sauve le gamin et commence à s'attacher à lui...
Séduisant par sa violence gratuite et jouissive (extraire un môme de gangster, c'est vraiment un sale boulot) ou même par sa relation amicalo-père/fils de substitution plutôt bien amenée (et toute en retenue), moins par son écriture épurée et fragile (les personnages et l'intrigue sont torchés avec une truelle à la lame tordue, dommage tant le personnage de la merveilleuse Goldshifteh Farahani, apporte un semblant d'énergie féminine qui fait des merveilles); Tyler Rake ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste (c'est du Netflix : aussi vite vu et apprécié qu'oublié, mais put*** qu'est-ce que c'est bonnard), mais incarne un solide petit bout de cinéma sous stéroïdes, divertissant et old school, privilégiant la sauvagerie au style (pas forcément un défaut) tout en étant totalement voué aux badasseries de son indomptable héros, capable de tout et totalement crédible - Hemsworth est excellent.

Copyright Jasin Boland/Netflix

Un simili-John Wick (comparaison loin d'être anodine car comme Stahelski et Leitch, Hargrave est un ancien cascadeur qui sait lire et comprendre l'action, mais surtout comment la retranscrire avec le plus de justesse et de punch possible) shooté à Call of Duty et à Rambo, qui privilégie l'extrême à la virtuosité, la brutalité décontractée à toute recherche de profondeur, ce qui rend son efficacité furieusement redoutable et primaire, et sa vision hautement recommandable en cette période de confinement.


Jonathan Chevrier



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