[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #61. American Ninja
© 1985 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved. |
Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#61. American Warrior de Sam Firstenberg (1985)
Dans le monde des Ninjas, il n’y en a qu’un qui fait régner la loi… The American Ninja. Nous sommes en 1984 et les deux cousins véreux de la Cannon ont une idée en tête… « Relancer leur franchise Ninja ». En effet, au début des années 80 ils produisent la trilogie Ninja (Enter The Ninja, Revenge Of The Ninja et Ninja 3 : The Domination), dont les deux premiers ont eu un certain succès dans les salles. Le 3ème film surfant sur la vague du fantastique attirera moins les foules mais cartonnera dans les vidéos clubs et deviendra une référence chez aficionados du genre.
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Une nouvelle star pour la Cannon ?
Toutefois, bien que la franchise fût épuisée, les propriétaires de la Cannon avaient une carte gagnante dans leur jeu… Chuck Norris. Ce dernier venait de signer un contrat de 7 films avec eux afin de redonner un coup de pouce à sa carrière. Une aubaine pour les producteurs de Portés Disparus, qui voyaient en Chuck Norris la poule aux œufs d’ors. Ils imaginent une histoire d’un militaire américain ayant été élevé par un Ninja et maîtrisant l’art du Ninjutsu. Malheureusement pour eux, Chuck Norris refusa catégoriquement car son visage devait être couvert, et pour la star d’Œil pour Œil ce n’était pas possible.
Alors, ils se sont rabattus sur un jeune comédien/mannequin ayant fait quelques apparitions à la télévision dans des séries comme Dallas, mais aussi dans certaines de leurs productions… Ce jeune homme s’appelle Michael Dudikoff, et en 1984, il ne savait pas encore qu’il allait marquer l’industrie du cinéma Bis avec American Ninja.
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Le souci avec Michael Dudikoff c’est qu’il n’y connaissait rien aux Arts Martiaux et devait être doublé pour toutes les scènes d’action. De plus, le jeune comédien est atteint de dyslexie et a du mal à mémoriser ses textes. Mais, les cousins lui ont facilité la tâche en minimisant ses dialogues, en embauchant un professeur d’arts martiaux et en prenant comme cascadeur le meilleur pote de Chuck Norris, le comédien Australien Richard Norton. Et pour finir, afin d’assurer le spectacle et rajouter un peu d’humour au film, ils prennent l’artiste martial Steve James qui s’est fait connaître grâce au film Les Guerriers de la Nuit.
Résultat des courses, le film est un succès au box-office US avec un peu plus de 10 millions $ engrangé sur le territoire américain, pour un budget avoisinant le million de dollars. En France, le long-métrage réussit à faire son petit effet avec près de 800 000 spectateurs dans les salles. La franchise Ninja est relancée, une nouvelle star est née, pari gagné pour les cousins Golan/Globus.
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Quand G.I. Joe rencontre les Ninjas
Alors personnellement, j’ai découvert cette saga tardivement. Quand j’étais gamin mes frères me parlaient souvent de Michael Dudikoff Le Ninja Blanc, mais ses films ne passaient pas à la télévision ou alors sur RTL9. Et puis, internet est arrivé et j’ai commencé à me renseigner sur ce fameux acteur. Par la suite, j’ai regardé certaines de ses productions qui frôlaient parfois le Z, mais aucune trace d’American Ninja.
Par chance, un jour, il y avait une promotion au rayon DVD et que vois-je dans le lot… Les American Ninja. Mon cœur n’a fait qu’un tour, et j’ai pu découvrir cette saga.
Le 1er opus est entre le Bis et le bon gros nanar mais il reste intéressant à regarder. Les combats sont plutôt bien chorégraphiés, l’histoire est simple mais satisfaisante et la présence de Steve James est très importante car sans lui le film perd tout son charme. En effet, il rajoute du dynamisme, un certain humour et vole carrément la vedette à Michael Dudikoff.
Ce dernier ne sait pas jouer, il a le visage fermé, ne fait aucune cascade (et ça se voit) et malheureusement, il ne sert pas à grand-chose. Toutefois, le comédien apprendra de cette première expérience et s’améliora pour les prochains films.
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En revanche, ce qui était fun à l’époque et ne l’est plus maintenant… Je parle bien évidemment du combat final. On ne va pas se mentir, les Cousins Golan/Globus souhaitaient à la fois vendre des jouets car ce combat nous montre une panoplie de gadgets Ninja, mais aussi de démontrer au monde entier que pour devenir un Ninja il fallait faire un parcours de santé de malade sans se faire tuer. C’est hilarant et c’est à voir.
Suite au succès de ce premier volet, la Cannon produira 4 autres films dont la qualité diminuera très fortement d’épisode en épisode.
Jason