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[CRITIQUE] : Tolkien


Réalisateur : Dome Karukoski
Acteurs :  Nicholas Hoult, Lily Collins, Colm Meaney, Derek Jacobi,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h52min

Synopsis :
Tolkien revient sur la jeunesse et les années d’apprentissage du célèbre auteur. Orphelin, il trouve l’amitié, l’amour et l’inspiration au sein d’un groupe de camarades de son école. Mais la Première Guerre Mondiale éclate et menace de détruire cette « communauté ». Ce sont toutes ces expériences qui vont inspirer Tolkien dans l’écriture de ses romans de la Terre du Milieu.



Critique :

Dans la recrudescence toujours un peu plus indécente chaque année, de biopics en tous genres qui pullulent dans nos salles obscures, gageons qu'un biopic de l'esprit vif et follement créatif de J.R.R. Tolkien - John Ronald Reuel Tolkien -, était décemment quelque chose qui pouvait nous allécher au plus haut point, tant son oeuvre (et avant tout et surtout Le Seigneur des Anneaux) est l'une des plus imposantes et grisantes de la pop culture et de l'héroïc fantasy moderne.
Articulé autour de la jeunesse de l'écrivain, et de la manière dont il a abordé ce qui sera l'oeuvre d'une vie, Tolkien de Dome Karukoski (le beau Heart of a Lion), totalement vissé sur les épaules de son héros, campé par un Nicholas Hoult férocement impliqué, décortique tout du long les origines de Tolkien, pour mieux percevoir ne serait-ce que fugacement, l'essence d'un imaginaire foisonnant et proprement exceptionnel.


Appliqué comme tout biopic ciblé qui se respecte, le film s'attaque à une époque charnière, de ses débuts en tant qu'étudiant la King Edward’s School d'Oxford (où il créera, avec Robert Gilson, Christopher Wiseman et Geoffrey Smith, la confrérie Tea Club and Barrovian Society) à sa participation au coeur de la terrible Première Guerre Mondiale, sans pour autant laisser de côté une enfance douloureuse - il est très tôt orphelin - et l'amour bouleversant qui l'unit avec la femme de sa vie, Edith Bratt (ils vivaient dans le même immeuble, et sont tous les deux orphelins).
Une étude profonde et puissante, qui nous en apprend énormément sur l'écrivain (moins pour ceux qui connaissent un tant soit peu son existence) mais qui laisse cependant de côté le principal attrait de l'entreprise : rendre palpable le génie artistique de son sujet, un brin laissé sur le côté au profit justement, du profil du bonhomme, un homme comme les autres (la romance avec sa future femme, qui pouvait sensiblement apporter un plus, est malheureusement filmé sans grande passion) puis un soldat... comme les autres, catapulté dans l'enfer d'une guerre qui n'est pas la sienne.
Un comble quand on sait que l'oeuvre même de Tolkien, plane du début jusqu'à la fin au-dessus du métrage, et qu'il sait justement susciter notre intérêt quand il décrypte les petits évènements de sa vie, qui auront un impact important sur ses futurs écrits.
Un couac qui se couple douloureusement avec la réalisation scolaire et très (trop) factuelle opérée par une Karukovski, ne sublimant ni ne transcendant les tribulations de son sujet que lors d'envolées créatives hypnotiques, laissant entrapercevoir ce qu'aurait pu/dû être le film.


Portrait lisse et classique même si joliment fouillé et jamais trop didactique, ne parvenant jamais à se hisser au-dessus de la mêlée du tout-venant de la trop riche proposition cinématographique annuelle, Tolkien est un biopic léger à la lisière du téléfilm de luxe (une qualité comme un défaut), rendant un hommage respectueux à la figure J.R.R. Tolkien sans réellement y mettre tous les ingrédients pour le rendre profondément passionnant et encore moins mémorable.
Reste quelques instants franchement prenant, et la partition appliquée de Nicholas Hoult (parfait) et Lily Collins (magnifique et touchante), c'est maigre, mais c'est déjà pas mal.


Jonathan Chevrier


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